La série WRC va accoucher d'un cinquième volet le 29 septembre prochain. Celui-ci qui répondra au nom de "WRC : Rally Evolution" aura pour lourde tâche de succéder dignement aux précédents opus. Si Sony ne devrait pas avoir de soucis a reconduire une grande qualité graphique, il devrait en être autrement concernant l'aspect pilotage du soft puisque chaque version tend à se rapprocher à chaque fois un peu plus de la simulation tout en maintenant une prise en main abordable par les novices comme par les pilotes confirmés. La principale difficulté réside donc dans le fait de trouver un point d'équilibre capable d'offrir à la fois un réalisme de jeu et un grand plaisir de conduite.
La première impression que l'on a en inaugurant une partie sur cette version preview est que cette dernière contraste assez nettement avec WRC 4. Ce contraste ne se situe pas au niveau graphique ni même en ce qui concerne les modes de jeu mais bien sur le pilotage. En effet, dès les premières accélérations, on se demande ce qui a bien pu nous arriver pour que soudainement, on ait un mal fou à trouver les bonnes trajectoires et à enchaîner plusieurs virages tout en gardant la voiture sur le tracé. Le changement ne vient pas de nos doigts qui seraient soudainement devenus maladroits mais bien de la façon de conduire qui est produite dans ce volet. Tout d'abord, pour conserver un minimum d'emprise sur le comportement de sa machine, on se voit rapidement dans l'obligation d'enlever les aides aux pilotages activées par défaut puisque celles-ci prennent un contrôle quasi entier sur votre façon de conduire sachant qu'il ne vous reste plus qu'à accélérer et tourner légèrement le volant pour être sûr de passer sans encombre. Mais une fois ce léger réglage effectué, on a une automobile très instable entre les doigts. On a alors le sentiment de conduire sur des oeufs et que la moindre pression trop appuyée ou un léger retard de freinage fait que l'on a plus aucun moyen de rattraper une trajectoire mal engagée. On est, certes, satisfaits de voir un certain réalisme mais parvenir à réaliser de bons temps tient plus des compétences d'un artiste chanceux que d'un pilote chevronné.
Les réalisation des voitures est toujours aussi fidèle à la réalité.
Et là, il est difficile pour les mauvaises fois que nous sommes de pester contre le copilote puisque celui-ci est sans reproche possible, annonçant les virages et dangers de manière précise et cohérente. La vraie difficulté réside dans le dosage de chacune de vos pressions sur les boutons. Il faut veiller à ne pas trop accélérer en sortant d'un virage, à freiner suffisamment tôt pour ne pas rentrer dans le public et surtout à doser parfaitement les braquages et contre-braquages. Pendant un freinage, la voiture a une grosse tendance à survirer et à l'inverse, lorsque l'on veut prendre une courbe ou un léger virage sans trop ralentir, celle-ci sous-vire énormément, vous amenant très régulièrement à effectuer des 360 degrés malgré vos tentatives pour regagner le centre de la route. Il est donc indispensable de commencer à contre-braquer immédiatement après avoir commencer à tourner, sans quoi vous perdrez rapidement le contrôle du véhicule. Cela peut paraître sympathique et réaliste mais lorsque l'on vient de perdre toute chance de remporter la spéciale parce qu'on s'est retrouvé dans le mauvais sens sans avoir fait d'erreur de pilotage, on perd très vite patience et le plaisir de conduite disparaît petit à petit. Il devient donc difficile de combiner rapidité et précision et vous devrez abandonner vos envies de vitesse si vous dédaignez réaliser un chrono digne de ce nom. En dessous de 150 Km/h, la sensation de vitesse est presque absente et la progression paraît bien plus lente que dans les précédentes versions.
Sympa les gouttes de pluie sur l'écran, une petite touche de réalisme en plus.
Passées ces sensations déplaisantes, on ne peut qu'être en admiration devant la beauté des environnements. La réalisation est vraiment sublime et les voitures sont les exactes répliques des bolides qui sillonnent les quatre coins du globe à travers des rallyes aussi exotiques que difficiles. Mais la vraie nouveauté est l'interaction encore plus poussées avec les décors. Ceux-ci jouant déjà nettement dans la rapidité de votre progression, on voit maintenant apparaître des pièges n'étant pas prévus en début de spéciale. Ainsi, on peut être surpris qu'une portion du tracé ait été recouverte de pierres suite à un éboulement ou de la présence de kangourous en train de se promener tranquillement en plein milieu de la chaude terre d'Australie. Ces derniers ne se pousseront qu'au dernier moment, tout comme les spectateurs qui s'aventurent le long des fossés pour mieux vous distinguer. Autre évolution notable, le réalisme des commentaires du copilote. Celui-ci n'hésitera pas à vous rappeler à l'ordre lors de vos écarts de conduite et poussera des cris de douleur si vous rentrez à grande vitesse dans un arbre ou contre un rocher. En plus de cela, il vous tiendra parfois au courant des abandons de vos concurrents. Malgré une excellente animation, cette version preview fait donc naître de grandes craintes sur l'aspect final du pilotage, tendant à devenir très capricieux et ne laissant aucune place aux erreurs humaines. Espérons que cela aura été sagement réglé d'ici la version finale de WRC : Rally Evolution.
