Dernière ligne droite avant la sortie de Forza Motorsport, l'occasion pour nous de faire le point sur ce jeu de courses pied au plancher. Il faut dire qu'au niveau des options qu'il propose, le carnet de commandes semble bien plein.
Rally Sport Challenge, TOCA, Project Gotham Racing... Soit, la Xbox propose déjà un cheptel alléchant de jeux de courses mais les possesseurs de la grosse boîte noire attendaient encore un titre d'envergure capable de hisser l'étendard du genre à des altitudes comparables à celles atteintes par Gran Turismo sur PlayStation. Nous verrons lors d'un prochain test si Forza Motorsport s'acquitte effectivement de cette lourde tâche mais, lors d'un premier contact avec une version très avancée (mais non finale) de ce jeu, force a été de constater qu'il met toutes les chances de son côté. Développé par un consortium composé d'anciens de l'équipe qui a signé le précité PGR et de certains auteurs de Porsche Challenge, Forza Motorsport vous demandera dans un premier temps de choisir la région du monde dans laquelle vous habitez parmi les trois proposées : USA, Asie et Europe. Admettons qu'un joueur déclare habiter dans la zone Europe. Non seulement dans un premier temps n'aura-t-il pas accès aux voitures des deux autres zones mais ultérieurement ces véhicules d'importation lui coûteront-ils plus cher qu'une Seat, une Audi ou une Aston-Martin. Réunissant plus de 230 modèles issus des catalogues d'une quarantaine de constructeurs, Forza joue la carte du classement en rangeant tous ces fantastiques jouets dans des catégories correspondant à leur puissance. Du A pour les petites urbaines au S pour les voitures d'exception limitées dans la réalité à quelques exemplaires (voire uniques) en passant par le R qui rassemble les monstres courant en championnat GT, DTM ou proto. Voilà de quoi satisfaire la plus frénétique des boulimies d'asphalte, quels que soit ses talents de pilote. Car qui dit "classement par catégories" sous-entend "progression". Et pour avancer, il faut apprendre à faire preuve de subtilité. Le jeu gérant parfaitement les deux gâchettes analogiques de la manette, on retrouve l'empreinte PGR dans leur utilisation. Pour être le plus efficace possible, il ne faut pas hésiter à recréer la technique du talon-pointe en appuyant sur les deux gâchettes parfois en même temps afin d'attaquer certains virages en dérapage.
En plus d'une grande diversité de modèles de voitures et d'une conduite réclamant un rien de style, Forza Motorsport collectionne les aspects marquants de certains hits du genre. Ainsi laisse-t-il allègrement traîner ses jantes larges sur les plates-bandes de NFS Underground. En effet, outre un large éventail de réglages mécaniques dynamisés par autant de nouvelles pièces améliorant les performances et le comportement routier, il propose une infinité d'options servant à personnaliser chaque voiture. On va faire court : tout est modifiable. On peut succomber à la "Jacky's touch" en offrant à son bébé surgonflé pléthore de becquets, volets arrière, jantes, prises d'air... Forza met également à la disposition de ceux qui se sentent une âme d'artiste une gigantesque palette de couleurs pour repeindre chaque partie de la voiture à leur goût. On trouve enfin deux sortes de stickers : les artistiques (tête de mort, flammes...) modifiables à l'extrême et vraiment positionnables à l'envie et ceux vous permettant d'afficher les raisons sociales de vos équipementiers favoris, le jeu rassemblant sous licence environ 150 de ces concepteurs de sonos, amortisseurs, sièges baquets, etc. Ces autocollants de marques, eux, ne pourront pas être modifiés.
C'est bien l'une des seules restrictions avec lesquelles les développeurs de Forza ont dû composer car (Noël !) les voitures subissent toutes sortes de dommages en cas de virage abordé de manière un peu trop optimiste ou d'explication virile avec l'un de vos concurrents. Du phare éclaté à l'aile qui tient encore par "l'opération du Saint-Esprit" en passant par la banale éraflure de la peinture, ce que vous ramènerez aux stands pourra n'avoir plus l'aspect d'une voiture... Et les affres de la destruction se ressentiront également au niveau mécanique. Un bon coup en biais sur un rail de sécurité et vous finirez la course avec un bolide qui tirera du côté où vous aurez touché. Les acrobates vont adorer. Pour en finir sur le chapitre des dégâts, signalons également que tout est géré au détail près. Allez embrasser un mur dans votre splendide Chevrolet Corvette fraîchement repeinte en rose et vous verrez apparaître sur le béton des traînées de la même couleur à l'endroit de l'impact. Bluffant !
Mettant à disposition de ses utilisateurs un outil d'édition très complet, Forza Motorsport fait de toute évidence l'oeil doux aux joueurs en ligne. Sur le Xbox Live, on va pouvoir télécharger les chronos d'autres pilotes du virtuel, des réglages, échanger des voitures dûment préparées ou tout simplement se donner rendez-vous pour une simple course en multi. Les développeurs ont vraiment mis l'accent sur ce pan du jeu, n'oubliant pas par exemple de proposer une option qui permet de reproduire en quelques clics de manette le style graphique d'une voiture à toutes celles qui composent l'écurie à laquelle elle appartient. Verra-t-on bientôt se créer sur Forza des teams comme on voit pulluler les guildes dans tous les MMORPG de la création ? Réponse aux alentours du 6 mai 2005 avec la sortie de ce jeu très ambitieux dans nos contrées.