Test du jeu Terminator 3 The Redemption sur NGC

Dans la grande famille des jeux d'action aux budgets colossaux, il va sans dire que la série des Terminator, initiée par James Cameron, demeure en bonne place, du haut de ses millions de dollars nécessaires à sa finition. Fable cybernétique à la trame spatio-temporelle, cette saga peuplée d'androïdes donne à voir un avant-goût de ce que pourra être l'apocalypse. Un aperçu pessimiste d'un futur sans espoir. D'ailleurs on aurait pu appliquer cette constatation au monde du jeu vidéo après la prestation du précédent soft tentant de faire revivre le mythe Terminator, et nommé Rise Of The Machines. Toutefois la relève arrive...

Reprenant à son compte le scénario et la progression du film éponyme, Terminator 3 The Redemption tranche nettement avec son prédécesseur, et s'éloigne d'un FPS sans âme et dénué d'originalité pour atterrir en tant que jeu d'action à la troisième personne plutôt convaincant. Je pourrais m'arrêter là et aller boire un café, mais il faut que j'argumente et fournisse des exemples pour compléter mon point de vue, ce que je m'empresse de faire. Encore heurté par la médiocrité de Terminator 3 : Le soulèvement des machines, on ne peut s'empêcher de saisir avec effroi le dvd du dernier né de chez Atari. La sueur sur le front, on prend la manette et l'on commence à arpenter les rues d'une ville dévastée, où les tirs d'obus font écho aux lasers bleutés. Et là, curieusement, vient une impression agréable. En effet, on se croirait aisément devant un jeu d'EA Games dans ce que cela signifie de finition et de travail sur l'ambiance. Les explosions fleurissent autour de vous, les gerbes de terre obscurcissent votre point de vue, des rafales de mitraillette vous frôlent, bref vous êtes complètement immergé dans l'environnement guerrier du titre. Un véritable plongeon dans la bataille. De même, on s'aperçoit rapidement que la ressemblance n'est pas fortuite, du fait du gameplay proposé. Effectivement, à l'instar d'un James Bond : Quitte ou Double, vous aurez accès à différentes façons de jouer au gré des 15 missions disséminées dans cet univers glauque. A vous donc les joies saines du pilotage d'engins motorisés au design recherché et au look futuriste, la destruction de vaisseaux à bord d'un hélicoptère, en passant par une course-poursuite en corbillard. Ajouté à cela, vous serez évidemment contraint d'effectuer des tâches à pied, fort bien armé, mais peu résistant aux assauts ennemis.

En fait, votre pauvre jauge de vie réglée sur le chiffre 100 ne durera pas bien longtemps face aux pistolets lasers des centaines de robots décidés à vous exterminer, afin d'empêcher votre retour dans le passé. Néanmoins et dans un soucis de cohérence, il vous est possible de récupérer un tant soit peu d'énergie en exterminant les cadavres de droïdes rampants à terre, ou en vous approchant d'une source électrique. Une très bonne idée, entachée cependant par la difficulté de blesser suffisamment un adversaire afin de le faire se traîner sur le sol. Il vous arrivera beaucoup plus souvent de l'exterminer sans avoir pu récupérer une once de santé. Une carence qui fait sincèrement défaut face à la difficulté démente du soft. Pour information, j'ai lutté bec et ongle, pour terminer le premier niveau ! J'ai progressé plus vite à Gradius V, c'est dire. Le problème est en fait un trop grand déséquilibre d'une part concernant le nombre d'opposants à l'écran, et de l'autre la défense pitoyable de ce bon vieux T-800, et des véhicules qu'il emploie. Il arrive parfois que l'on se dise que l'on est obligé de perdre, et que cela dépend du scénario. Mais pas du tout, ce qui est encore pire. Une frustration imposante, d'autant que la jouabilité ne souffre d'aucune lacune sévère, mis à part une visée un peu trop nerveuse. Cela se ressent surtout lorsque vous vous emparez d'une mitrailleuse lourde et que vous essayez de détruire un aéronef très rapide. Les déplacements sont un tantinet trop lents (carcasse de métal oblige), mais conservent un dynamisme acceptable. On remarque aussi une absence inquiétante de mouvements disponibles contrastant avec le gameplay varié. Il vous est impossible d'esquiver, de faire une roulade, de sauter, de vous suspendre, de vous cacher, bref une limitation dommageable. Heureusement que la caméra se trouve correctement gérée, car sans cela la progression s'en serait trouvée handicapée.

D'un point de vue graphique par contre, on peut noter une certaine réussite dans la manifestation d'une atmosphère dépeignant un monde au bord du chaos. Les divers niveaux sont composés habilement, de manière à bien faire ressentir l'absence totale d'humanité et l'énorme présence de tout ce qui s'apparente à des machines, ou tout simplement des choses inhumaines. Un grand bravo. D'autant que la modélisation des personnages se révèle convenable et que les différents effets spéciaux présents s'avèrent suffisamment impressionnants pour vous impliquer dans le titre. Les textures utilisées, sont souvent d'un faible niveau lorsque l'on s'approche un peu des éléments. Mais dans l'ensemble cet opus ludique de Terminator n'a pas à rougir de la concurrence et il est évident que les développeurs ont décidé de choyer leur production. Dans le même ordre d'idées mais du côté sonore cette fois-ci, on retrouve les thèmes musicaux principaux du film ce qui apporte immédiatement une assise conséquente au soft. Des passages épiques bien utilisées immergent indubitablement dans le coeur de cette guerre robotisée. Les effets sonores dans leur cas, font preuve d'une recherche correcte, reproduisant la violence des explosions et des salves de balles. En revanche, il est dommage de ne pas profiter du même sérieux lors des combats au corps à corps, manquant de relief du fait de l'absence de sonorités suffisamment prenantes. Au final donc, un épisode honnête qui pourtant ne parviendra pas à se détacher spécifiquement du lot, à cause de sa difficulté vraiment rebutante, et de sa durée vie limitée dans l'absolu. Un mode coopératif est pourtant présent, mais reste peu digne d'intérêt. La prochaine fois sera la bonne.