Syphon Filter est à mes yeux une série aussi importante que celle des Metal Gear Solid. Après cette entrée en matière, je vois d'ici plusieurs yeux rouler dans les orbites de joueurs dubitatifs désireux de me lyncher sur place. Mais attendez une minute car si la saga de Sony a toujours eu un train de retard en terme de technique, elle s'est constamment hissée à un très haut niveau en terme d'immersion misant sur une ambiance hollywoodienne avec tout ce que cela implique : de l'action et encore de l'action. C'est donc avec une joie non dissimulée que je m'apprête aujourd'hui à vous lancer quelques lignes sur le 4ème segment de la saga titré The Omega Strain, qui débarquera bientôt sur Playstation 2.
Le premier point sur lequel il conviendra de s'attarder est la grande ressemblance (tant scénaristique que technique) entre les opus PSOne et PS2. Ainsi, l'histoire tournera toujours autour du virus Syphon Filter qui sera plus que jamais au centre d'une intrigue mêlant politique et course effrénée pour ralentir la progression d'un mal qui se veut plus que jamais létal. Avant de poursuivre, précisons tout d'abord que si Gabriel Logan (l'icône charismatique des trois premiers volets de la série) est bien présent dans cet opus, vous ne pourrez malheureusement le diriger, l'homme étant uniquement en charge de vous donner vos ordres de missions et de vous octroyer divers conseils destinés à vous rendre la vie plus facile.
Les flammes restent un des éléments les mieux réussis.
Disons-le tout de net, ceci est tout de même dommageable puisque Gab. restera à tout jamais pour moi, eu égard à Xian Ling ou Lawrence Mujari, LE héros qu'on se doit de diriger dans un Syphon Filter. Bref, passé cet état de faits qui m'aura fait pleurer toutes les larmes de mon corps, on commence par une phase de création via laquelle vous allez pouvoir "monter" de A à Z votre personnage. Homme, femme, corpulence, coupe de cheveux, couleur de peau, vous devriez normalement être en mesure de vous la jouer docteur Frankenstein. A ce propos cette phase de création est directement rattachée au mode Online (indisponible dans la version preview reçue) puisque vous pourrez mener vos missions en coopération avec 3 autres joueurs. A ce sujet signalons également que le casque USB pourra être utilisé pour parler entre-vous.
Pensez à prendre une combinaison pour passer inaperçu.
Le mode Solo, lui, se dote de 17 missions (+ 1 mission bonus à débloquer), très longues pour la plupart qui reposent sur le même schéma que les trois premiers Syphon Filter. Vous serez ainsi lâché en pleine guerrilla urbaine (vos adversaires et camarades de l'Agence se tirant allégrement tout au long de la partie) et devrez remplir plusieurs objectifs qui évolueront en cours de mission. A vous dès lors d'esquiver les tirs ennemis, de ramasser les armes ou gilets pare-balles laissés au sol par les ennemis, de fouiller chaque recoin du niveau pour pouvoir progresser, etc. Le tout est plus que jamais immersif et si vous avez touché à un des premiers Syphon, vous vous retrouvez en territoire connu passé une demi-heure de jeu.
Prendre garde à toi Sydney !!
Par contre, alors que Sony a bien fait de garder le même cheminement, la même construction cinématographique, la technique ne semble pas avoir énormément bougée depuis Syphon Filter 3. Bien sûr, le tout est plus beau mais au regard des possibilités de la PS2, le tout est extrêmement pauvre en termes de textures. Les décors sont vastes (avec de multiples embranchements) mais le tout ne donne pas vraiment envie de se lécher les babines. Il est assez drôle à ce propos de retrouver la démarche chaloupée de Gab. dans ce volet (les connaisseurs me comprendront) et de se rendre compte que celle-ci est bien moins convaincante que dans les versions PSOne, sachant que le buste du héros ne bouge jamais quand on déplace le personnage, étrange et peu efficace.
Notez le petit effet (des balles dans le sol) à droite qui dynamise bien les gunfights...
Le gameplay est dans le même cas puisque si on retrouve un grand nombre d'armes et quelques gadgets (taser, fusil de sniper, fusil à pompes, flingue, couteau, grenade, lunettes à vision nocturne...) les mouvements n'ont pas vraiment évolué. On en retrouve quelques-uns d'inédits, comme le fait de ramper par exemple, mais au final hormis le fait de courir, sauter, grimper à une échelle, se suspendre, marcher accroupi, il n'y a pas grand chose de neuf. Par exemple, vous n'aurez à certains moments d'autres choix que de faire des roulades pour éviter des tirs ennemis. Ceci renvoie une fois encore aux premiers épisodes de la saga mais c'est un peu juste pour une version PS2, même pour un jeu qui mise sur un potentiel Action des plus fournis. On note aussi des problèmes de lenteur quand votre personnage doit tourner, ce qui pose de gros soucis quand vous avez un ennemi sur vos flancs qui vous tire allègrement dessus. Par contre, la visée semi-automatique vous sera d'un grand secours et rien ne vous empêchera de passer en vue subjective pour tirer plus précisément.
Faites attention à être assez loin lors de l'explosion d'une grenade.
Mais attention, car si je dois avouer que la première heure m'a grandement déçu, je me suis retrouvé dans une ambiance totalement immersive en m'enfonçant un peu plus dans le jeu, en somme, en pleine mission à straffer comme un fou, à rouler pour éviter des balles et à arpenter les vastes niveaux en quête d'objectifs. Il est d'ailleurs incontestable que ce volet est aussi prenant que ses grands-frères et si je n'ai pu m'y plonger réellement (par faute de temps) je pense que le fan n'aura aucun mal à retrouver ce qu'il aimait dans SF 1, 2 ou 3. Vous aurez ainsi plusieurs façons de finir un niveau, devrez constamment essayer d'interagir avec votre environnement pour débloquer une situation et si il vous arrivera assez souvent de passer de vie à trépas, vous n'aurez aucune crainte à avoir puisqu'un système de check point (qui apparait à chaque fois que vous revenez à un endroit précis) vous facilitera la tâche. D'ailleurs je supplierai les développeurs de revoir ceci car à l'heure actuelle, les points de contrôle sont omniprésents ce qui fait qu'on ne ressent aucune tension étant en quelque sorte immortel. Remettez-nous le système de sauvegarde des premiers Syphon Filter que diable !!
Comme dans les premiers Syphon Filter, des pans entiers d'un niveau se passeront dans le noir complet.
Au final, le jeu risque de faire hoqueter celui qui ne connaît rien de Gabriel Logan. La technique a un train de retard, les cinématiques sont toujours aussi pauvres (bien que distillant un scénario dans la droite lignée de ses prédécesseurs) le gameplay pourra surprendre par son manque de possibilités, on note plusieurs petits bugs d'affichage, pas mal de tearing (effet d'escalier) mais croyez-moi Syphon Filter : The Omega Strain est un jeu d'ambiance qui se révèle beaucoup moins rentre-dedans qu'il n'y paraît et à la bande-son étonnante à plus d'un titre. Et si comme moi vous avez frémi sur les missions de ses prédécesseurs, totalement gigantesques et riches en terme d'action, vous pouvez d'ores et déjà attendre de pied ferme ce titre pour le mois de Juin. En espérant une amélioration graphique et un mode Online distrayant et SURTOUT un nouveau système de sauvegarde qui complexifierait et intensifierait l'action, je m'en retourne à mes prélèvements d'échantillons.
