Les jeux de gestion sont habituellement l'apanage des PC. Toutefois, à l'occasion, certains tentent l'incursion sur consoles. Mais il est rare de les voir débarquer sur une GBA. Et quand on voit ce Premier Manager, on comprend mieux pourquoi.
Voilà, après avoir fait un passage super pas remarquable sur PS2, Premier Manager saison 2003 essaie de nous convaincre sur GBA malgré son côté "jeu de rôle" original. En effet, après avoir choisi votre club (sans licence, donc on joue avec Toulouse, Paris, Londres etc..) voilà que vous rencontrez le président de ce dernier qui vous expose ses objectifs. Ce dernier reviendra régulièrement vous voir s'il n'est pas satisfait. "Vous dépensez trop, je vais vous virer", "on est descendu au classement, je vais vous décapiter", voilà ce qu'il ne manquera pas de vous dire. Mais le président ne sera pas votre seul interlocuteurs, vous aurez également à causer avec le médecin, les entraîneurs espoirs et seniors, les agents des joueurs avec qui vous négocierez les contrats ou les renvois etc. A chaque fois vous aurez droit à un petit QCM.
Mais l'utilité de la chose est assez limités, en gros, cela sert surtout à faire joli et à rendre les négociations moins austères. Ceci dit, tout ce qui concerne la gestion à proprement parler se fera bel et bien par le biais de tableaux tout ce qu'il y a de plus classique. Et c'est bien là qu'on commence à avoir du mal même si les possibilités sont correctes en la matière. Prix des billets, gestion des effectifs, des magasins de bidules à supporters etc. à ce niveau, pas de souci, on peut même suivre l'actualité sportive pour ne pas louper une bonne opportunité. Le minimum syndical. Non le problème c'est que l'interface est confuse au possible. Avant tout, la navigation est laborieuse, on s'emmêle les pinceaux en passant d'un tableau à un autre, d'une section à la suivante. Vous croyez valider une données, pas de bol, vous venez en fait de la remettre à sa valeur par défaut. De plus, les tableaux ne sont absolument pas clairs, on peine à comprendre pourquoi notre équipe perd ou gagne ou à savoir d'où l'argent fuit afin de pouvoir remédier à un endettement grandissant. De plus, on se demande fréquemment si nos actes ont un réel impact sur le déroulement du jeu. Un jeu qui progresse à distance du joueur d'ailleurs.
En dépit de l'idée des dialogues en QCM, on peine à s'investir et le jeu dégage un étrange sentiment de "rien", il ne se passe rien, même pour un jeu de gestion. On passe le plus clair de son temps dans l'agenda, à le faire défiler jusqu'au prochain rendez-vous avec l'agent du joueur qu'on veut engager ou virer, puis jusqu' match. Des matches qui se déroulent sous la forme d'un écran fixe affichant un chrono accéléré et le score. On n'a même pas droit à un rectangle vert avec des petits points qui s'agitent. Pas super prenant là non plus. Graphiquement, Premier Manager pourrait faire beaucoup mieux dans la mesure où il se limite à des écrans fixes, on s'attendrait à ce qu'ils soient de qualité mais non, on doit faire avec des petits tas de pixels pas beaux. Et la bande-son ne vous aidera pas à rester scotché à la GBA, celle-ci étant composée d'un morceau qui tourne en boucle et qui se paie le luxe d'être de piètre qualité. Bref, Premier Manager sur GBA ne fera pas date.
- Graphismes10/20
S'il ne bat pas des records d'austérité, Premier Manager fait dans la fainéantise, n'offrant que des images fixes très simplistes qui auraient facilement pu se montrer plus esthétiques.
- Jouabilité9/20
Tableaux peu clairs, navigation confuse, voire horripilante, longueurs de gameplay, le titre peine à stimuler le joueur qui sent vite monter en lui l'envie d'aller jouer ailleurs.
- Durée de vie15/20
Suffisamment d'équipes et de championnats pour s'occuper un bon moment.
- Bande son6/20
Une bande-son minimaliste constituée d'une musique répétitive et trop compressée.
- Scénario/
Malgré une idée originale et un ensemble de paramètres suffisants, Premier Manager pèche par son aspect peu intuitif et sa navigation à revoir, ainsi que par une réalisation paresseuse. A éviter.