Faisant suite au volet PS2 de Shinobi sorti un an plus tôt, Nightshade, alias Kunoichi en VO, prend le pari de laisser une empreinte plus profonde dans le coeur des joueurs en proposant un système de jeu encore plus riche et une toute nouvelle héroïne. En attendant de savoir si le soft atteindra son but en mars prochain, voyons comment une adepte du Ninjutsu peut aussi faire quelques faux pas.
Suite officielle de Shinobi, Nightshade s'appuie sur un scénario qui s'inscrit dans la continuité de son prédécesseur. Plusieurs mois après la victoire de Hotsuma sur Hiruko, le mal fait à nouveau surface à cause d'une ultime traîtrise d'Hiruko qui ouvre une faille entre le monde réel et celui des démons. La belle Hibana, experte en Ninjutsu, se lance alors dans une lutte contre les Hellspawns géants et autres démons apparus en plein coeur de Tokyo à cause d'un sort jeté grâce aux fragments de l'épée maudite Akujiki disséminés aux quatre coins de la mégalopole. Dans sa quête des fragments d'Akujiki, il lui faudra également lutter contre un cyborg ninja créé par la Nakatomi Corporation. Autant le dire tout de suite, si l'on joue uniquement avec Hibana en début de partie, il sera possible de débloquer quatre autres personnages jouables : Kurogahane, Hisui, et les deux héros de Shinobi, Hotsuma (version PS2) et le légendaire Joe Musashi.
La version finale comportera, en plus de l'entraînement et du mode Histoire, les modes Survie, Contre-la-Montre et Mission, ainsi qu'un mode Débutant où les commandes de jeu seront simplifiées. Il faut dire que le tutorial n'est pas de trop pour mémoriser et apprendre à appliquer les nombreuses techniques de combat de Hibana. On retrouve bien sûr le gameplay de base de Shinobi, mais avec pas mal de petites nouveautés dignes d'intérêt. Il est maintenant possible de donner des coups de pied pour briser la garde de l'adversaire ou pulvériser son armure. Dans le même ordre d'idées, Nightshade privilégie les affrontements aériens avec la possibilité de prolonger ses déplacements dans les airs en rebondissant après avoir détruit un ennemi. Des techniques qui se mettent en place avec la pratique et qu'on apprécie toujours autant pour leur vivacité. Mais si l'action est ultra rapide, elle n'est reste pas moins répétitive et la caméra a parfois du mal à suivre.
Juste pour vous donner une idée des techniques les plus intéressantes du jeu, il faut préciser que la plupart des actions peuvent s'enchaîner entre elles pour augmenter les combos. Par exemple, il est possible d'effectuer des coups de pied flottants pour soulever un ennemi avant de conclure par un choc aérien pour mettre tous les ennemis à terre. Il est toujours fortement conseillé de passer dans le dos de l'ennemi en courant furtivement pour l'éliminer par surprise rapidement, et on est parfois amené à courir sur les murs pour continuer de se battre dans toutes les positions possibles et imaginables, avec possibilité d'utiliser des armes de jet comme les shuriken et de lancer des attaques Ninjutsu. On retrouve bien là la dimension arcade de Shinobi avec la course aux High Scores, et l'on s'efforce de multiplier les combos pour remplir sa jauge de Chakra et d'aligner ses adversaires pour déclencher des "tate".
Mais outre le manque de renouvellement de l'action, c'est surtout l'ambiance qui déçoit dans Nightshade. Non seulement Hibana n'a clairement pas la classe de Hotsuma, mais surtout, le fait que le jeu ne propose que des environnements urbains très classiques rend les environnements insipides et très prévisibles. Même les graphismes n'impressionnent guère, et on était en droit d'attendre autre chose que de visiter les égouts, les entrepôts, les rames de métro ou les toits des immeubles. De plus, les niveaux s'enchaînent toujours de la même façon en une succession de courtes étapes où il faut impérativement faire le ménage avant de passer le portail suivant. Sans parler des voix anglaises qui ne collent pas du tout avec ces personnages ninja, mais ça, on commence à en avoir l'habitude. Shinobi s'adressait déjà à un public bien particulier, Nightshade, lui, n'est même pas certain de rallier à lui les fans de ce premier titre.