On ne se débarrasse pas des créatures nuisibles aussi facilement, surtout quand elles sont les protagonistes majeures d'un puzzle-game. Si vous êtes du genre à fondre devant le faciès irrésistible d'un slime de Puyo Puyo, vous risquez d'avoir bien du mal à résister au prochain opus de la série annoncé par Sega : Puyo Pop Fever.
Prévu à la fois sur PS2, GameCube et Xbox, Puyo Pop Fever nous donne rendez-vous dans ce qui s'apparentera à un puzzle-game addictif à souhait et baignant dans une atmosphère typiquement nippone qui achèvera de porter le coup de grâce à ceux qui exècrent les Tétris-like et les héroïnes "kawai" des manga. Pour les autres, Puyo Pop Fever leur propose ni plus ni moins de remettre de l'ordre dans des rangées chaotiques de Puyo, au risque de faire des noeuds inextricables dans leurs synapses et autres neurones sains que vous n'hésiterez pas à sacrifier sur l'autel des puzzle-games.
Pour vous donner un avant-goût des challenges diaboliques qui vous attendent dans Puyo Pop Fever, prenons un exemple de partie. Imaginons que vous êtes Amitié, l'héroïne enjouée de ce titre. Guidé par votre prof Mlle Accord dans vos premières leçons de magie, vous assistez à une conversation palpitante entre votre personnage et son prochain duelliste. Peu concerné par leurs préoccupations infantiles, vous en profitez pour faire le vide dans votre tête et vous apprêtez à solliciter toute votre concentration. Le duel commence et vous vous retrouvez face à un écran classique de puzzle-game, scindé en deux moitiés : la vôtre et celle de votre adversaire.
Que faire alors des divers blobs colorés qui s'abattent comme une pluie de grenouilles de votre côté de l'écran ? Si vous avez un minimum d'expérience en matière de puzzle-games ou un tant soit peu de jugeote, vous aurez l'idée de les faire basculer de manière à former des groupements de couleurs visant à les faire disparaître pour éviter de remplir votre fenêtre de jeu, ce qui conduirait autrement au Game Over. On assiste alors à un phénomène étrange et tendancieux, où les blobs, que nous appellerons désormais Puyo puisque tel est leur nom, se collent entre eux lorsqu'ils sont adjacents. Certains arrivent même sous la forme de grosses gouttes difformes prenant plusieurs cases de large, le tout étant de ne pas se laisser distraire par leur allure rondouillarde mais de se concentrer pour former les meilleurs assemblages possibles.
Le but est bien évidemment de provoquer des réactions en chaîne pour polluer l'écran de l'adversaire en lui envoyant des Puyo nuisibles, créés lorsque plus d'un groupement est formé. Mais, rien n'empêche votre opposant de faire de même, et vous pouvez alors retourner la situation en contre-attaquant si vous arrivez à provoquer une réaction en chaîne dans le très court laps de temps qui vous est imparti. La réussite repose donc sur l'anticipation, or il faut bien reconnaître que le jeu souffre d'un manque évident de lisibilité des pièces qui arrivent, entre le moment où elles apparaissent dans la case centrale et le moment où elles tombent.
Pour le reste, le concept demeure archi-classique et finalement un peu trop limité, même si cette version comporte une nouveauté intéressante : le mode Fièvre. En faisant suffisamment monter le compteur Fever, on déclenche alors une phase de jeu où il s'agit de faire un maximum de points en provoquant des réactions en chaîne sur les différentes configurations qui sont proposées. On peut même choisir de jouer exclusivement dans ce mode, ou bien compléter des challenges précis en mode Missions, ou encore se lancer dans des parties plus traditionnelles. En mode Bataille Libre, la difficulté est progressive, et il est possible d'affronter un adversaire humain dans les parties en duo. On attendra la version test pour se prononcer sur la pertinence du scénario dont la compréhension était entravée sur cette pré-version par des bugs de traduction, la langue passant subitement de l'anglais au français ou à l'espagnol, mais on apprécie tout de même la possibilité de garder les voix en japonais pour rester dans une ambiance résolument déjantée. Bilan fin février à l'occasion du test complet des différentes versions.