Il a beau être rôdé dans l'art de la dissimulation ninja, Shinobi n'est pourtant pas passé inaperçu à l'E3 dernier, du moins pour ceux qui ont eu la chance de s'y essayer l'espace de quelques minutes éphémères. Le titre de Sega Overworks, à qui l'on doit notamment le sublime Skies of Arcadia, fait incontestablement partie de ces softs auxquels on ne cesse de jouer pour le plaisir qu'ils procurent en termes de gameplay, et les fans de la série ne devraient pas s'y tromper. D'autant plus que cet épisode marque un tournant majeur dans cette saga légendaire qui débuta en 1987 sur les consoles 8 et 16 bits de l'époque. Pour la première fois, le précurseur des jeux de ninja s'apprête à voir le jour sur une console Sony, avant d'investir prochainement le support GBA.

Premier constat, mis à part le lifting 3D inhérent aux capacités de la machine, cet épisode PS2 laisse de côté le vaillant ninja qui oeuvrait dans les précédents opus pour mettre en avant un nouveau guerrier de l'ombre non moins charismatique nommé Hotsuma. Un personnage qui a la classe et qui n'hésite pas à le faire savoir en prenant la pose à la moindre occasion, sans oublier pour autant la quête qui lui est dévolue. Témoin de l'éradication des siens, Hotsuma ira venger son clan dans un Tokyo dévasté par un tremblement de terre.

S'ensuit une véritable tuerie qui tient plus de la démonstration artistique que du simple carnage gore. Pour un oeil non averti, Hotsuma semble faire pleuvoir un véritable déluge de sang sur des hordes d'ennemis leurrés par sa vitesse d'exécution. Un point de vue qui n'est pas très loin de la réalité tant les capacités du ninja sont spectaculaires et fabuleuses à jouer. Hotsuma tranche les corps de ses ennemis en laissant flotter dans son mouvement des clones de lui-même qui détournent l'attention de ses adversaires, lui laissant alors la fraction de seconde nécessaire pour les couper en deux dans un ralenti ultra classe qui donne les frissons. Le ninja court le long des murs et exécute des bonds surhumains pour ajuster un tir de shuriken, tandis qu'il semble voler d'un bâtiment à l'autre à en faire pâlir l'araignée.

Le plus intéressant dans tout cela, est de constater à quel point le gameplay est intuitif. Des contrôles extrêmement simples permettent de tout faire au moment opportun, seule la technique du passage dans le dos requérant un minimum de pratique. Il suffit ainsi de locker un adversaire et d'effectuer un dash pour se retrouver dans son dos et pouvoir le tuer d'un seul coup avant de se ruer sur un autre ennemi et aligner cinq ou six adversaires en un éclair à l'aide des enchaînements de coups. Une technique d'autant plus intéressante qu'elle sera largement mise à contribution tout au long du jeu, dans la mesure où le niveau de difficulté impose de maîtriser ce type de mouvements pour ne pas se laisser cerner par une horde d'adversaires particulièrement endurants. Un véritable régal pour le joueur amateur d'action !

Terminons cette petite présentation en précisant que Hotsuma dispose également de quelques autres techniques spéciales dévastatrices qu'il conviendra d'utiliser avec modération, notamment contre les nombreux boss qui ponctuent chaque fin de stage. Le jeu regorge par ailleurs de cinématiques épiques, d'autant plus immersives que le doublage vocal peut être conservé en japonais. Maintenant, il est évident que tout le monde n'accrochera pas forcément au concept un peu répétitif de ce titre, mais nous verrons cela plus en détail lors du test en mai prochain. (preview réalisée à partir de la version US).