Annoncé comme le nouveau blockbuster de chez Sony, Primal nous arrive dans une version béta quelques mois avant la sortie officielle de la version finale le 15 février prochain. Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette pré-version nous aura rassurés quant au potentiel de ce titre qui affiche clairement des ambitions à la hauteur du temps consacré à son développement. Voilà tout du moins ce que nous avons pu découvrir au hasard d'une incursion dans le royaume d'Oblivion.
Primal est un jeu sombre, l'un de ces titres forts qui vous frappent d'entrée par leur atmosphère pesante, à mi-chemin entre le fantastique et l'heroic fantasy. On y croise des êtres parfois effrayants, toujours stupéfiants ; on erre dans des lieux en ruines, attentif au moindre murmure d'Eole, soucieux du plus infime cassement de branche. Parfois, un cri dans la nuit annonce un règlement de compte sauvage auquel on s'efforcera de ne pas prendre part, pour se voir ensuite contraint et forcé de libérer ses pulsions sanguinaires à l'occasion d'un affrontement à l'issue primordiale pour sa propre survie. Le jeu dégage une atmosphère étrange qui n'est pas sans évoquer celle des deux opus de Soul Reaver, d'autant plus que certains mécanismes de progression rappellent eux-aussi des scènes clés du périple de Raziel.
Primal ne fait pourtant pas intervenir un héros unique, mais plutôt un duo, atypique il est vrai, mais dont les complémentarités se révéleront rapidement comme essentielles. Mais à l'inverse de certains jeux faisant intervenir deux personnages aux aptitudes complémentaires, Primal autorise le joueur à évoluer librement aux côtés du héros de son choix, lui permettant de passer de l'un à l'autre à n'importe quel moment pour dénouer une situation inextricable. Les deux personnages en question, ce sont Jen et Scree. La première est une jeune femme au tempérament très fort, pas très puissante mais courageuse et déterminée. L'autre, c'est une gargouille vivante qui jouera le rôle de mentor et dont les capacités lui conféreront le plus souvent la tâche d'éclaireur pour guider sa comparse dans les environnements hostiles du jeu.
Car si la taille de guêpe de Jen peut lui donner l'occasion de s'infiltrer dans des passages étroits, les nombreuses capacités de Scree lui seront d'un secours providentiel à maintes occasions. Il lui suffira par exemple de s'approcher d'un mur de pierre pour l'escalader quelle que soit sa hauteur, ou encore de trouver un cristal de magnétite pour l'absorber et ensuite se figer en statue de pierre pour passer inaperçu, ou même marcher au fond de la mer. Parfois, ces différentes aptitudes ne suffiront pas et c'est Jen qui sera amenée à dépasser ses limites en se transformant en une créature monstrueuse très efficace et sans pitié. D'une façon générale, le jeu combine habilement l'action et l'exploration en alternant les pures phases de combat qui font intervenir un système de frappes et d'enchaînements très intéressant avec des phases de recherche où il est indispensable de faire évoluer les deux personnages en parallèle pour surmonter les différents obstacles qui se mettront en travers de leur route. Le jeu intègre un système de « context sensitive » qui permet d'effectuer de nouvelles actions en fonction des interactions possibles avec les éléments du décor. Dans les situations difficiles, il suffira de s'approcher de son compagnon pour lui demander conseil afin de se remettre sur la bonne piste.
Primal parvient donc à nous étonner à la fois par son gameplay riche en possibilités et par son atmosphère résolument irrésistible pour tout amateur de dark fantasy. Le jeu se déroule dans deux mondes différents, celui d'Oblivion et celui de Mortalis, tous deux reliés par le Nexus qui se traduit par la présence de portails qui permettent de passer d'un monde à l'autre. Le monde d'Oblivion est constitué de quatre royaumes que l'on découvre au fur et à mesure en progressant dans l'aventure : le royaume de Solum qui évoque un peu la Rome antique, Aquis le royaume marin, Aetha et Volca. L'équilibre entre les deux mondes principaux est maintenu par l'Oracle, dont l'immortel Chronos est partie intégrante, et chaque royaume abrite un peuple fascinant. On regrettera juste que les quelques plantages et bugs de sauvegardes ne nous aient pas permis d'aller aussi loin qu'on aurait voulu dans le jeu, mais ces premiers pas dans l'aventure augurent en tout cas d'un titre particulièrement intéressant à jouer. On aura tout de même eu la surprise de trouver un doublage intégral en français sur cette pré-version, qui a en plus le mérite d'être excellent. Il est donc évident que Primal est un soft dont on guettera la sortie avec impatience, et que nous nous ferons une joie de vous présenter dans le détail à l'occasion du test en février prochain.