La Gameboy Color n'est pas la dernière console à louer les services des insectes de Fourmiz, puisque deux autres titres sont déjà sortis sur ce même support il y a quelques temps. Et comme bien des stars avant eux, Z et toute sa clique n'ont pas échappé aux traditionnelles courses de karting et aux joies de la plate-forme. C'est donc sans grande surprise que nous les accueillerons aujourd'hui dans une nouvelle catégorie : celle du multi-épreuves. Car le monde fabuleux des insectes possède lui-aussi ses propres Olympiades, l'occasion comme chaque année de désigner la fourmi la plus sportive de toutes. Des réjouissances qui n'ont pourtant pas dû faire l'unanimité auprès des acteurs du film Fourmiz, puisque seuls quatre concurrents répondent présent à l'appel : Z, le héros du film, la princesse Bala, le soldat Weaver, et le général Mandibule. C'est donc dans la peau de l'un de ces quatre joyeux personnages que vous aurez la chance de concourir pour la plus haute marche du podium. Mais attention, tous ne possèdent pas les mêmes aptitudes physiques et il faudra pallier les faiblesses de chacun en fonction de sa force, son endurance et sa dextérité. Même si dans la pratique, c'est surtout votre dextérité à vous qui fera la différence.

Le tournoi se présente sous forme d'une série d'étapes au cours desquelles vous devrez tenter de sortir vainqueur de quatre épreuves physiques. Rassurez-vous, à ces quatre misérables épreuves viendront s'ajouter ensuite quatre nouvelles disciplines, à condition toutefois de faire ses preuves durant les premières étapes du tournoi. La cartouche intègre d'ailleurs un système de mots de passe judicieux qui permettra aux moins doués de profiter de tous les challenges sans avoir à sacrifier un ou deux pouces dans la bataille. Car dans la grande tradition des jeux multi-épreuves, Fourmiz : World Sportz ne se prive pas de mettre à contribution la fameuse technique du mitraillage de boutons dont la subtilité reste encore à démontrer.

Le pire, c'est qu'il suffit généralement d'effectuer le même type de manipulations pour accomplir une épreuve : mitrailler en rythme les boutons A et B et appuyer sur A pour sauter ou lancer un objet. Dans ces conditions, on ne pourra pas en vouloir au jeu de ne même pas prendre la peine de récapituler les commandes avant chaque épreuve tellement le gameplay est simpliste. Et comme le jeu ne parvient jamais à se renouveler, on se hâte de boucler chaque étape pour en finir au plus vite avec cette cartouche sans saveur. Les challenges s'annonçaient pourtant drôles avec leurs noms à dormir debout. Au lieu de ça, on s'agace plus qu'on ne s'amuse en s'écorchant les coussinets.

Il ne me reste donc plus qu'à vous dresser la liste de ces Olympiades pour en terminer avec ce descriptif malheureusement exhaustif du contenu de cette cartouche. Les quatre épreuves de départ sont le 100 millimètres sprint, le lancer de coton-tige, le patin à roulettes, et le rodéo sur une grosse termite. Seule cette dernière épreuve renouvelle un peu le principe de base, même si elle s'avère hélas relativement injouable. On débloque ensuite avec émerveillement l'épreuve de tir à la corde, le saut de puces, le lancer de poids, et enfin l'impitoyable relais 4x400 mm qui consiste en du mitraillage pur et dur durant trois minutes, à ne pas tenter si vous craignez pour vos coussinets. Heureusement, il est possible de mettre le jeu en pause durant la course, histoire de réanimer ses pouces douloureusement mis à contribution. Si l'on ajoute que le jeu ne propose aucune mode multijoueur et que malgré les deux niveaux de difficulté, on boucle ce titre en moins de 30 minutes, je ne vois pas ce qu'il reste à ajouter pour vous déconseiller de sacrifier toutes vos économies dans cet ersatz de Track and Field.