Les Toons déjantés de la Warner Bros investissent enfin le support GBA, mais pas forcément pour le meilleur. Certes, ils sont tous là, ou presque, mais le potentiel de fun attendu à juste titre dans un jeu qui se targue de rassembler les personnages les plus délirants de la Warner se noie dans un ersatz de Mario Party sans âme, qui ne contenterait pas le plus affamé des amateurs de ce type de soft.
Vous l'aurez certainement déjà compris, le titre de Kemco est une déception, car même si l'on n'attendait pas ce Titi et les Bijoux Magiques avec autant d'impatience qu'un Mario Kart ou qu'un Golden Sun, ce soft n'en reste pas moins une anomalie sur Gameboy Advance, un titre raté et peu ambitieux qui entache la nouvelle portable par sa médiocrité et son absence quasi-totale d'intérêt. Les preuves et les raisons d'un tel acharnement contre un petit jeu aux allures sommes toutes sympathiques ? Les voici. Si le soft reprend à première vue tous les éléments d'un Mario Party (comprendre : jeu de l'oie moderne à savourer à plusieurs), il se vautre lamentablement aux côtés des peu regrettés Crash Bash et Sonic Shuffle. La copie n'a pas la saveur de l'original, on s'y ennuie ferme et la réalisation minimaliste du soft ne ferait pas trembler les dernières productions GBC.
Après avoir sélectionné l'un des six Toons les plus célèbres de la Warner que sont Bugs Bunny, Daffy Duck, le chat Sylvestre, Sam le Pirate, le chien Mark Antony ou encore Porky Pig, vous voilà transporté directement, seul ou à plusieurs, jusqu'à quatre joueurs humains ou dirigés par la console, sur le plateau de jeu. C'est ici que va se livrer une lutte dominée par les coups bas et autres traîtrises dans le dos pour la possession des six gemmes qui permettront de sauver Titi. A vous de sillonner de fond en comble la totalité de la planète à la recherche des diamants disparus, avant que le précieux canari de tante Granny ne soit complètement transformé en pierre. Un prétexte idéal pour les Looney Tunes qui vont s'en donner à coeur joie dans cette course contre la montre qui mettra sur un piédestal celui qui aura réuni le premier la totalité des gemmes.
La difficulté est ici symbolisée par la possibilité de paramétrer la vitesse à laquelle l'inénarrable piaf va se pétrifier, ce qui ne change rien au manque de motivation que procure le soft. A chaque tour, chaque joueur tire une carte qui déterminera le nombre de cases dont son toon pourra se déplacer sur la carte du monde. De Beijing à New York en passant par Londres et Paris, le jeu a au moins le mérite d'apprendre la géographie et les monuments les plus célèbres du monde. Le reste n'a rien de très passionnant : on garde les yeux rivés sur la mini-carte pour déterminer le chemin le plus rapide vers la prochaine gemme tout en profitant des avantages de chaque portion du parcours. En taxi, en avion ou en bateau, tout se paye et nécessite des points que l'on remporte en sortant victorieux des quelques mini-jeux qui pourront entrecouper à tout moment la progression du joueur.
Seize épreuves avec lesquelles il est possible de se familiariser avant la partie, directement depuis le menu principal. Courses en tout genre et mitraillage de boutons résument assez bien l'intérêt assez limité desdites épreuves qui se contentent de plagier honteusement des jeux vus maintes et maintes fois sans y apporter une once de renouveau. Bref, on s'ennuie au bout de quelques minutes et la longueur des parties n'est pas là pour arranger les choses. Ne restent alors que les quelques animations amusantes des personnages de la Warner qui s'obstinent à subir des gags désormais sans surprise. Un jeu sans prétention qui constitue sans aucun doute l'un des titres les plus médiocres de la console.
- Graphismes9/20
Une réalisation graphique tout juste digne d'une production GBC. On aurait souhaité davantage de gags et d'animations pour un titre mettant en scène les Looney Tunes.
- Jouabilité10/20
Une jouabilité simple pour un concept de jeu simpliste. Les mini-jeux n'offrent aucun divertissement réel et reposent la plupart du temps sur du mitraillage de paddle.
- Durée de vie7/20
Jeu à quatre autorisé et même fortement conseillé à condition de posséder chacun une cartouche. Le manque d'intérêt du jeu limite toutefois considérablement l'envie d'aller au bout de la partie.
- Bande son8/20
Des thèmes variés mais qui n'évoquent pas les mélodies connues de la Warner. L'ambiance sonore reste globalement assez crispante.
- Scénario/
-
Un jeu qui paye son manque d'ambition et d'originalité en donnant lieu à un énième clone de Mario Party sans saveur, indigne d'une production Gameboy Advance. Les mini-jeux sont aussi dépourvus de fun et d'intérêt que le concept vieillissant du jeu de l'oie sur lequel repose l'ensemble du jeu.