Un nouveau venu dans la catégorie très prisée des jeux de foot sur Playstation. Un rival potentiel pour ISS Pro Evolution 2 ? Pas vraiment. Libero Grande International se place plutôt à part dans le domaine des simulations de foot. Ici, on ne contrôle plus une équipe entière, mais un seul joueur. Bilan ?
L'idée, plutôt intéressante, de renouveler le concept de la simulation de foot en ne prenant le contrôle que d'un seul joueur, ne bénéficie malheureusement déjà plus de l'effet de surprise. Les développeurs ont en effet déjà fait une tentative dans ce domaine avec le premier Libero Grande, qui n'était, on peut le dire, pas une franche réussite. Qu'à cela ne tienne, Namco remet ça en élargissant un peu le concept pour tenter de toucher cette fois un plus large public. Ainsi, contrairement à ce que pouvait laisser présager son nom, ce titre ne vous imposera pas le poste de libéro, mais vous permettra d'incarner aussi bien le gardien de but, qu'un attaquant, un milieu de terrain, ou un défenseur.
Le fonctionnement du jeu, n'aura donc pour ainsi dire rien à voir avec celui d'un FIFA ou d'un ISS. Comme dans la réalité, vous ne pourrez influer que sur les initiatives d'un seul joueur, et devrez jouer de manière collective pour construire votre jeu. Facile à dire, mais dans la pratique, les matches sont d'une confusion totale, et l'on a du mal à ne pas empiéter sur le rôle de ses coéquipiers. L'idée qui semblait donc plutôt intéressante à la base, se révèle au final peu ludique, et tous ceux qui auront goûté aux pointures du genre sur PSX risquent de ne pas adhérer du tout au gameplay de Libero Grande International.
Namco n'ayant pas obtenu la licence de l'UEFA, tous les noms des joueurs sont fictifs. Pourtant, malgré la piètre qualité des graphismes et la modélisation approximative des joueurs, il n'est pas très difficile de les reconnaître. Après avoir choisi votre formation de départ et le joueur que vous désirez incarner, vous assistez à l'arrivée des deux équipes sur le terrain. Au programme, match amical (à deux, il est possible de coopérer dans la même équipe ou de jouer face-à-face), coupe Libero Grande (tournoi avec 32 équipes), coupe internationale (32 équipes s'affrontent dans 8 groupes de 4 équipes, puis les 16 qualifiés se rencontrent en élimination directe), ligue mondiale (championnat où les 32 équipes jouent des matches aller-retour), et mode de création d'un joueur.
Puisque vous ne prenez le contrôle que d'un seul joueur, le niveau moyen de votre équipe est paramétrable. Une séance d'entraînement juste avant le match est toutefois conseillée pour assimiler parfaitement les contrôles et le gameplay si particulier de Libero Grande International. C'est certainement le mode Création d'un Joueur qui retiendra le plus votre attention. La modélisation graphique du joueur autorise toutes les fantaisies les plus ridicules. Presque tout est paramétrable, de la couleur des chaussures aux traits du visage, en passant bien sûr par le poste qu'occupera le joueur sur le terrain. Vous devrez ensuite déterminer ses performances physiques en lui attribuant un certain nombre de points dans différents domaines. Les compétitions deviennent alors un peu plus motivantes, pour peu que l'on ait édité un joueur auquel s'identifier. Une idée, donc, plutôt appréciable, mais qui ne modifie en rien le peu de sensations offertes par le gameplay. Sans compter que la prise en main n'est vraiment pas évidente.
Pour couronner le tout, la réalisation du soft compte certainement parmi les plus décevantes en la matière. Les menus sont d'une sobriété affligeante qui n'a d'égal que la médiocrité de la musique de fond. On a rarement vu aussi laid en matière de "qualité" graphique dans un jeu de foot. La pelouse est terne et uniforme, les lignes apparaissent parfois en travers d'un joueur et le public pixélise même de loin. Les commentaires sont inexistants et la voix off est absolument inaudible et véritablement insupportable. Pour tout dire, on dirait une radio de propagande nazi. Les pénalties sont d'une mollesse désespérante. Les vues trop rapprochées ne permettent jamais une vision globale du terrain, et se tournent en général dans le sens opposé de l'action. Le concept a peut-être l'avantage d'être original et réaliste, mais les aller-retours incessants lassent vite, et l'on a souvent l'impression de ne pas contrôler grand-chose. L'ennui gagne rapidement, ne laissant pas d'autre choix au joueur que de se la jouer perso pour ne pas s'endormir. Libero Grande International ne possède donc pas les atouts suffisants pour imposer son concept original à des joueurs désormais exigeants, et habitués à présent à des softs de grande qualité sur Playstation.
- Graphismes7/20
Retour à l'aube des jeux 32 bits. Un terrain uniforme, des bugs d'affichage multiples, des animations minimalistes, un public qui fait preuve d'une pixélisation rare et des replays affligeants.
- Jouabilité9/20
Non seulement le gameplay est totalement déstabilisant pour les habitués de FIFA ou de ISS, mais en plus, les vues sont toujours inadéquates et l'action particulièrement confuse.
- Durée de vie9/20
Difficile d'accrocher à ce type de soft. Les inconditionnels du football ne retrouveront pas leur marque. A essayer avant d'acheter si vous en avez l'opportunité.
- Bande son7/20
Dès l'écran des menus, le ton est donné. Musique insupportable, voix off inaudible, atmosphère des stades peu crédible et bruitages simplifiés à l'extrême.
- Scénario/
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Libero Grande International aura du mal à séduire même les plus acharnés des simulations de foot. Le concept est original mais donne lieu à des matches peu animés, et le gameplay et la réalisation n'arrangent pas les choses.