Midway, fidèle à sa politique multisupports, sort logiquement son NBA Showtime sur Playstation, après Dreamcast et Nintendo 64. Les jeux de basket étant légion dans le petit monde des jeux vidéo, Midway essaye de marquer sa différence en sortant un titre un peu fou-fou qu mélange allègrement le réalisme, la réalité, avec la fantaisie de type cartoon. Choix hasardeux ? Peut-être, car on ne voit pas bien qui pourrait trouver satisfaction avec un tel soft : entre les puristes désireux de jouer à un jeu représentant le plus fidèlement la réalité et ceux plus épris d'arcade… qui va s'y retrouver ? En fait les deux, à condition de ne pas être trop exigent.

NBA Showtime exalte donc au maximum le côté spectaculaire de la NBA. Vous savez aussi bien que moi que la NBA, c'est plus un spectacle qu'un sport… enfin disons que c'est un sport spectacle. Il n'est donc pas difficile, il est même indispensable d'imprimer ce caractère de show que connaît ce sport aux Etats-Unis. Midway a obtenu la licence NBA, ce qui permet de bénéficier de tous les véritables noms des équipes et joueurs. Au total d'ailleurs, plus de 130 joueurs sont à choisir, ils sont tous là, avec leur trombine et tout et tout ! Je dis à choisir oui, car la première particularité de ce Showtime, c'est que les matches se déroulent non pas à 5 contre 5, mais bel et bien à 2 contre 2 ! Ce choix peut paraître un peu curieux en effet, puisque le gameplay reste quasiment le même. On peut penser qu'il s'agit là d'une ruse pour fluidifier l'animaiton et rendre les graphismes plus détaillés, plus fournis aussi. Malheureusement ce n'est pas trop le cas, on le verra plus tard.

Deux contre deux donc. Avant d'entrer sur le terrain, vous devez alors choisir une équipe, puis deux joueurs dans cette équipe. Et hop, allons sur le terrain. On peut d'emblée admirer le très bel effet de reflêt du parquet, pour une Playstation c'est pas mal du tout. Mais il faut maintenant s'intéresser un peu au jeu. Les joueurs sont vifs et très rapides, ils traversent le terrain en moins de 2 secondes, ou presque. Il y a plusieurs mouvements qui sont restitués, dont tous les principaux évidemment. Mais la différence avec un jeu classique – ou réaliste – c'est que chaque coup quasiment est doublé d'un super – coup. Je pense par exemple aux passes, qui peuvent devenir des sortes de passes supersoniques ! Il en va de même pour les smashs, qui peuvent eux aussi devenir incroyablement puissants et… exagérés. Et je vous parle même pas des sauts… complètement lunaires ! Il est très fréquent de se retrouver bien au dessus du panier avant le dunk : et vlaam !!! Puissant, on vous dit !

La jouabilité dans tout ça, est assez mitigée, voire médiocre malheureusement. En effet, dans ce déballage d'effort surhumains et de mouvements extraterrestres, on s'y perd un peu trop souvent… Et pourtant seuls quatre joueurs sont à l'écran ! L'impression de brouillon qui ressort est fort désagréable, et on ne parvient pas facilement à construire d'action digne de ce nom. D'autant que l'éxécution des coups est difficile à accomplir. L'intelligence artificielle, quant à elle, est peu profonde. On s'en rend compte en laissant le jeu se dérouler sous ses yeux, par exemple. Enfin, évoquons un brin de technique encore, pour préciser que le point fort est ici la bande son plutôt que le graphisme ou l'animation, certes bons mais inférieurs. Les bruitages et commentaires insufflent parfaitement ce côté sport-spectacle qui domine dans NBA Showtime. Bref, on a ici entre les mains un jeu un peu hybride, mi-réel, mi-arcade, qui saura probablement trouver un public de joueurs peu exigents.