Midway avait dans un premier temps développé et édité son Hydro Thunder pour la Dreamcast, une version qui nous avait parue bien fade en regard des performances possibles de la machine de Sega. Et plus on en a, plus on en veut, c'est une première vérité. L'autre vérité, c'est que le volet graphique de cette version souffrait de bugs et de ralentissements désagréables, qui avaient le don de « casser l'ambiance », pour ainsi dire. On bascule aujourd'hui quelques années en arrière, sur Playstation, à la grande époque des pixels et des polygones saillants. Aucune méchanté dans ce laïus, juste un hommage à la console qui aura marqué les années 90, et par la même la fin du millénaire ; c'est pas rien. Aucune méchanceté non plus parce que ce Hydro Thunder sur la Sony est plutôt une réussite.

Hydro Thunder, par le fait même qu'il s'agit d'une course de bateau, montre d'entrée de jeu un visage original, et ça c'est déjà bien dépaysant. Mais le principe demeure évidemment classique : des concurrents sur la ligne de départ, un parcours, une ligne d'arrivée… pas de problème, on fait bien la course. La coque remplace le chassis et les quatre roues, et le gameplay s'en trouve radicalement changé, ça coule de source. Ici, les développeurs ont d'ailleurs fait preuve d'un sens du réalisme plutôt aigu : le comportement des bateaux sur les flots paraît respecter la réalité avec une grande rigueur, et il en va de même pour les chocs face aux obstacles, les sautillements de l'engin quand la vitesse est élevée… La difficulté est de parer ce petit temps de réaction causé par l'eau, et d'anticiper chaque virage, que votre bateau prend de toute façon large. Sinon, le tracé des parcours, leur largeur également, n'exige pas de pilotage à proprement parler. On a affaire ici à une sorte de slalom géant, dans lequel il faut éviter tout contact qui ralentit nécessairement, faire preuve de réflexes quand un voilier débarque subitement sur un côté, et aussi bien sûr prendre soin de ramasser les bonus de turbo, indispensable pour qui veut gagner une course.

Car vos adversaires sont de redoutables compétiteurs, ils ne lâchent jamais prise, n'hésitent pas à vous chahuter le cocotier, et se montrent bigrement rapides, voire un peu trop, du reste. Gagner une course est loin d'être facile, et vous ne devrez pas vous déconcentrer d'une seule seconde. Etant donné la relative facilité technique du pilotage, c'est votre faculté d'esquive qui fera la différence, tout autant que le bon dosage du turbo : surveillez votre jauge, faites en sorte de l'approvisionner constemment en ramassant les bonus, et arrangez-vous pour toujours en garder dans la dernière ligne droite, là où on peut grapiller quelques places avant de franchir la ligne d'arrivée.

Hydro Thunder n'est pas un jeu très consistant : seuls neufs bateaux sont proposés, et encore faut-il les méiter. Idem pour les parcours, au nombre de neuf au total. Toutefois les décors sont assez variés, les environnements étant très changeants. Ce qui nous amène fort logiquement a parler de la technique : les graphismes sont plutôt décevants, comparé à ce que peut faire la console sous son meilleur jour. Pourtant quelques effets graphiques, commes les reflêts ou les gerbes d'eau, sont fort réussis. Mais l'impression générale qui se dégage et plutôt terne. On apprécie en revanche la très bonne impression de vitesse dispensée par le moteur, et la bonne fluidité. La bande son est décevante également, surtout au niveau des bruitages, peut évocateurs. Côté maniabilité, aucun soucis à se faire, les bateaux répondetn au quart de tour et on arrive à éviter les murs pour peu que l'on fasse un minimum attention Tous comptes faits, seule la technique moyenne et le manque d'intérêt dans le pilotage déservent Hydro Thunder.