Dire qu'on l'attendait n'est qu'un doux euphémisme... Elle est pourtant là, sur le bureau, et semble narguer ces collègues de Sony et de Nintendo derrière elle. Quelque chose me dit aussi qu'elle prend un malin plaisir à lorgner ironiquement le gros ordinateur juste à côté... C'est qu'elle se sent de taille, elle a la vigueur et la fierté de la jeunesse. A voir sa modeste apparence, on imagine que la belle est sournoise. Elle l'est. Donnons-lui maintenant matière à s'exprimer : Sega Rally 2, rien que ça. Le sifflement du lecteur Gdrom est un bon présage, la demoiselle prend son envol. Prenons lui la main, et commençons à jouer, sans plus attendre. La foule bruyante s'est empressée sur la ligne de départ. Le commissaire affecté au décompte initial tend le bras et ouvre la main : 3... 2... 1... ... GO ! - le moteur crache ses bidets, on n'entend plus rien du stand de départ, la piste, ensablée, rend tout de suite le pilotage délicat ; les parois rocheuses sur le côté semblent jaillir et crouler sur la voiture, l'horizon tournoie, les flashes des spectateurs éblouissent à la sortie du premier virage... la course est lancée, et le chrono ricane déjà...

Quelle claque ! les graphismes sont étourdissants, et quelle finesse, on se croirait devant un moniteur à cinq mille balles ! Les textures sont d'une beauté fabuleuse, tout comme les voitures, dont les modélisations n'ont probablement jamais été aussi fidèles. En vue extérieure, on peut admirer des effets de reflet et de transparence sur les vitres, les plus beaux qu'il m'ait été donné de voir pour un jeu de course automobile. Pareillement, au freinage, le pot d'échappement vomit des flammes qui éclairent furtivement tout le bas de caisse ! Pendant la course, tout est en effervescence, les oiseaux s'envolent sous votre nez, les animaux se dérobent à la dernière minute, l'hélicoptère de la presse fait du rase-motte, les spectateurs abusent de leurs appareils photo... pas de doute, vous êtes une vraie star !

Si Sega Rally 2 est un délice pour les yeux, c'est aussi bien sûr grâce à l'étonnante fluidité de l'animation, qui doit bien souvent avoisiner les quarante images - seconde. Mais il existe tout de même une petite ombre au tableau concernant ce point. Assez régulièrement, des ralentissements plutôt désagréables perturbent l'animation. Ceux-ci ne doivent pas être dus à une surcharge des décors, car ils interviennent aussi bien en pleine ville avec un concurrent à l'écran qu'en plein désert avec la voie libre. Soit, ça n'empêche pas Sega Rally 2 d'être un grand jeu, mais il faut dire que plus c'est beau et rapide, plus le joueur est exigeant ! Devinez quoi ? Le son est impérial, lui aussi ! Le son du moteur n'est pas éloquent, mais c'est un plaisir de l'entendre tant il est réaliste. De plus, son ronronnement varie selon les voitures. Ecoutez aussi le pot pétarader au freinage, c'est grisant ! Les musiques sont sympa également.

Au niveau des modes de jeu, c'est comme Sega Rally 1 : Arcade, Contre la monte, deux joueurs, il est maintenant possible de choisir un jeu réseau grâce au modem de la console, et de jouer à un mode "10 year Championship", qui veut bien dire ce qu'il veut dire (non ?). Six paysages sont au menu : desert, montagne, neige, riviera, brousse et île (ces traductions sont tout sauf officielles . En tout, il y a dix-huit circuits, tous plutôt longs. Il existe dix-sept bolides (Lancia, Toyota, Subaru, Peugeot, Ford etc.), de puissance variable. Avant chaque course, on peut passer au garage pour y effectuer des réglages : direction, suspensions, freinage, boîte de vitesse etc. Chose intéressante, on peut sauvegarder les réglages des voitures par rapport au circuit. Bon, puisque il faut bien s'arrêter de parler un jour, je libère l'antenne en vous conseillant vivement de vous y mettre... Ouep !