Cet été, l'équipe de Spike Chunsoft a livré aux possesseurs de PS4 et de Vita un dungeon-RPG pas tout à fait comme les autres que nous n'aurons probablement pas la chance de voir arriver en Europe. Nous avons donc choisi de revenir dessus afin de vous présenter ce petit ovni aux allures rétro inspiré du jeu indé One Way Heroics.
Si vous êtes attentif et possédez quelques notions de japonais, vous aurez compris que toute la subtilité du concept de Fushigi no Chronicle : Furikaerimasen Katsu made wa nous est dévoilée dans son titre. Celui-ci traduit en effet une composante clef de ce dungeon-RPG, à savoir l'impossibilité de faire marche arrière tant qu'on n'a pas remporté la victoire. En effet, à gauche de l'écran se trouve une sorte de barrière magique qui matérialise le fait que tout retour en arrière est rendu impossible par le défilement du scrolling. Une règle du jeu très old school qui rappelle ces vieux titres dans lesquels l'écran se bloquait lorsqu'on essayait de revenir sur nos pas, mais qu'on n'a carrément pas l'habitude de voir dans un dungeon-RPG.
Introduction de Fushigi no Chronicle
Point de non retour
Par ailleurs, contrairement à ce qu'on pourrait s'imaginer à première vue, le concept ne se rapproche pas du tout de celui de Half-Minute Hero puisqu'il n'y a aucune urgence réelle dans le déroulement de la partie. Tout juste les deux jeux entretiennent-ils un point commun relatif au level-up ultra rapide des personnages. Le gameplay de base de Fushigi no Chronicle étant calqué sur celui des dungeon-RPG à l'ancienne, le scrolling ne bouge pas lorsque vous ne faites rien, ce qui vous laisse le temps de planifier vos mouvements en fonction de ce que le niveau vous révèle. A vous donc de veiller à bien contrôler vos déplacements lorsque vous décidez de revenir légèrement sur vos pas pour entrer dans une maison ou pour récupérer un trésor, car si l'opération prend plus de quelques tours, il y a des chances pour que vous finissiez happé par cette barrière infranchissable !
Et c'est là que l'importance du terrain entre en compte, les plaines se traversant évidemment beaucoup plus facilement que les reliefs (rivières, montagnes) qui ne peuvent être franchis qu'au prix de nombreux tours. Mieux vaut donc souvent les contourner en s'aidant de la mini-map pour planifier ses mouvements. Une autre particularité du soft réside d'ailleurs dans le fait que les niveaux sont générés en fonction du nom que vous donnez à votre personnage, même si on retrouve globalement les mêmes types de zones d'une map à une autre.
Multiplicité d'avatars
Afin de pallier à la redondance inhérente au genre en lui-même, Fushigi no Dungeon embarque pas moins d'une vingtaine de classes différentes, des plus incontournables aux plus farfelues, avec toujours une déclinaison masculine et féminine. Il est possible de sauvegarder sa partie en cours de route lorsqu'un personnage nous y invite, ce qui n'est toutefois pas aussi fréquent qu'on le souhaiterait. Le niveau de difficulté est d'ailleurs assez élevé et les joueurs auront tout intérêt à tester les différents jobs disponibles pour trouver celui qui leur convient le mieux. Notez que seules cinq classes de personnages sont accessibles sur la démo gratuite téléchargeable sur le PSN.
Durant la partie, notre protagoniste aura l'occasion de croiser des boss mais aussi des NPC divers et variés dont certains pourront parfois nous prêter main forte. On y trouve même des bêtes de somme, le poids de l'équipement étant une donnée à ne pas négliger dès lors que l'expédition s'éternise un petit peu. Depuis sa sortie, le soft a déjà accueilli un certain nombre de DLC permettant, entre autres, de jouer avec les héros de Shiren the Wanderer, Danganronpa et Hokuto no Ken : Ichigo Aji. Une option autorise également les affrontements contre d'autres joueurs en ligne pour une expérience de jeu complètement différente.
Un extrait de gameplay de Fushigi no Chronicle
Reprenant le concept original du jeu indé One Way Heroics, Fushigi no Chronicle reste sans doute un peu trop sage dans son approche pour parvenir à s'éloigner suffisamment des routines du dungeon-RPG. L'idée du "no going back" aurait sans doute pu être mieux exploitée si le jeu intégrait aussi des éléments de stress entraînant une certaine tension dans le déroulement de la partie. Malgré tout, les inconditionnels de Furai no Shiren et autres dungeon-RPG impitoyables devraient apprécier le challenge proposé par ce représentant du genre résolument rétro.