Des films pour financer un projet qui lui tient à cœur

À 85 ans, Francis Ford Coppola paraît passer à la vitesse supérieure. Le réalisateur, entre autres, des films Le Parrain et de Apocalypse Now semble convaincu que 2024 est le bon moment pour lancer son prochain film. Un long-métrage de science-fiction qu’il a en tête depuis 1980 intitulé Mégalopolis. Un projet qui lui tient à cœur d’où la quarantaine d’années qu’il lui a consacré. C’est même avec sa fortune personnelle qu’il l’a financé, notamment grâce à des films comme Dracula, Jack et l’Idéaliste. Dans un entretien accordé à Ain’t It Cool, le réalisateur précise :

Il ne fait aucun doute que ces films ont été réalisés à une époque où j'étais financièrement au bord du gouffre. Vous vous souvenez que j'ai fait faillite à l'époque, j'ai donc fait une série de films pour rembourser et lorsque j'ai atteint le point avec DRACULA, j'avais à peu près résolu le problème. Ma femme était d'accord avec moi pour que je fasse trois autres films de studio afin d'économiser de l'argent et que je puisse garder cet argent séparément et l'utiliser pour faire MEGALOPOLIS, alors j'ai fait JACK, principalement pour travailler avec Robin Williams (...) Je me suis lancé dans THE RAINMAKER parce que j'étais également fasciné par le talent de John Grisham pour écrire des best-sellers. Après avoir terminé ce film, je me suis dit que j'en avais assez et que je n'en ferais pas un troisième film de studio, puis j'ai pris l'argent que j'avais gagné avec la majeure partie du film pour le mettre dans MEGALOPOLIS.

En un claquement de doigts, nous voilà en 2024. C’est cette année que ressurgit l’entreprise de FFC, d’abord par la sélection officielle des films présentés au Festival de Cannes puisqu’il en fait partie. Et à deux semaines de cette nouvelle édition, c’est le média Vanity Fair qui en a appris plus grâce à un entretien riche d’intérêt du réalisateur.

La Rome Antique dans un New York futuriste

C’est à eux que l’on doit la première image du film, présentée ci-dessus. On y voit Adam Driver sur les gratte-ciel de New York accompagné de Nathalie Emmanuel. Le premier y joue un architecte dédié à la reconstruction d’une ville en ruines, faisant partie du royaume d’un maire corrompu joué par Giancarlo Esposito (Breaking Bad, Far Cry 6). La seconde joue la fille de ce dernier, déchirée entre ses sentiments pour le protagoniste et la loyauté qu’elle éprouve pour son paternel.

Francis Ford Coppola explique comment lui est venu l’idée d’un tel projet. Il faut alors remonter à ses premiers films consommés lorsqu’il était enfant.

Les graines de Megalopolis ont été plantées lorsque, enfant, j’ai vu Les Mondes futurs de H.G. Wells. Ce classique des années 1930 raconte la construction du monde de demain. Il n'a jamais quitté l'esprit du “gamin passionné de sciences”, puis, plus tard, du cinéaste.

Sans rentrer dans les détails du projet (encore une fois, l’interview de Vanity Faire est dense et revient bien en détails sur la conception du film), Francis Ford Coppola décrit Megalopolis comme une transposition d’un coup d’État survenu en Rome Antique en -63 av. J-C. Et qu’à l’instar du modèle politique romain, Megalopolis devienne “un classique des films que l’on regarde en famille qui permet d’interroger les spectateurs sur le modèle de société qu’est le nôtre”.