Secret Files : Tunguska avait créé la surprise en son temps, malgré un grand classicisme. Sans génie, le point & click de Fusionsphere Systems avait cependant su convaincre un large public grâce à son accessibilité et à sa réalisation soignée. On se réjouit donc de voir le studio travailler sur une suite qui reprend les mêmes ingrédients.
En effet, si l'aventure de Secret Files 2 est nouvelle, le gameplay n'a pas changé et les joueurs du premier épisode - de même que les habitués des point & click - devraient rapidement retrouver leurs marques. Clic droit pour regarder, clic gauche pour agir, double clic pour se déplacer... Inutile de revenir plus longuement sur cette formule vieille comme l'invention de la souris ou presque (sauf chez Apple qui n'a découvert l'utilité d'un deuxième bouton que récemment, mais c'est une autre histoire). Encore du classique donc, mais après tout, c'est dans les vieux pots... On retrouve aussi une innovation introduite dans le précédent opus, le fameux système "snoop key" qui permet de dévoiler brièvement les possibilités d'interactions du décor, qu'il s'agisse d'issues, d'éléments fixes ou d'objets pouvant être stockés en vue d'une utilisation ultérieure dans l'inventaire. Situé en bas de l'écran, celui-ci permet de réaliser aisément les habituelles combinaisons loufoques, comme la fabrication d'un chapeau avec une bouée, une serviette et des fleurs...
Le scénario commence par nous placer dans la peau d'un personnage inconnu : Bishop Parrey, professeur dans l'une des plus anciennes et prestigieuses universités d'Europe : Cambridge. Il est chargé d'étudier un mystérieux parchemin retrouvé dans la crypte d'une église, mais des hommes semblent bien décidés à mettre la main dessus par toutes les méthodes possibles... Cette courte introduction dans les couloirs du Christ's College permet de prendre le jeu en main en résolvant une ou deux énigmes plutôt faciles. Après quoi le jeu démarre vraiment avec un personnage plus familier : la belle rouquine aux yeux verts Nina Kalenkov, l'héroïne de Tunguska. Dès le début, on apprend qu'elle a rompu avec Max. Désireuse de l'oublier, elle part donc en croisière pour se changer les idées. Départ d'Hambourg direction le Portugal. Evidemment, on n'est pas dans un simulateur de vacances, vous vous doutez donc bien que tout ne va pas se passer comme prévu, et ce qui ressemblait initialement à un simple échange de bagages va vite se transformer en une affaire plus complexe... Pour arranger les choses, le tout se déroule sur fond d'apocalypse. De nombreuses catastrophes naturelles se déchaînent sur Terre : tremblement de terre au Japon, cyclones... Il n'en faut pas plus au prophète de Puritas Cordis pour annoncer la fin des temps et le début d'une nouvelle ère. La crise est grave et l'ONU se penche sérieusement sur la question, notamment le géologue de père de Nina. Bref, un contexte qui fleure bon la fin du monde.
Niveau réalisation, c'est dans la droite lignée du premier. Autrement dit, les graphismes sont réussis, de même que la musique et les dialogues (au moins le doublage anglais entendu dans cette version preview). A propos des dialogues, même si la série se veut plus adulte que Runaway par exemple, certaines répliques ne sont pas dénuées d'humour. Tout semble donc bien engagé pour Secret Files 2, d'autant plus qu'il reste encore pas mal de temps à l'équipe de développement pour le peaufiner, la sortie n'étant désormais pas prévue avant septembre 2008. Pour l'instant, la seule inconnue reste la durée de vie. Le premier volet proposait de nombreux chapitres nous amenant de Berlin en Antarctique en passant par la Russie, la Chine, l'Irlande... Dans l'immédiat, nous n'avons vu de Secret Files 2 que l'Angleterre et le bateau, et si l'on sait aussi qu'une partie de l'aventure se déroulera à Paris, le mystère demeure sur les autres lieux visités. Mais en l'état le jeu est déjà prometteur.