Si Call of Duty WW2 a toujours assumé sa violence sanglante et réaliste, le jeu d'Activision devait contenir à l'origine, semble-t-il, une scène de violence sexuelle qui a été censurée quelques semaines avant la sortie du jeu par les développeurs. Le site anglophone Kotaku Australia a en effet remarqué une modification des avertissements de contenu liés au jeu lors de ses deux examens successifs par le Comité de Classification Australien, qui attribue l'équivalent du classement PEGI aux jeux sortant sur le territoire.
Des scènes modifiées peu de temps avant la sortie du jeu
Lors du premier passage du jeu devant le comité de classification, fin août 2017, CODWW2 avait reçu une interdiction aux moins de 18 ans accompagnée des avertissements suivants : forte violence et menace de violence sexuelle, interactivité en ligne. A la mi-octobre, les avertissements pour le même jeu étaient modifiés : ne restent plus que les mentions de forte violence et interactivité en ligne. Les scènes de menaces de violence sexuelle semble donc avoir été retirées du jeu.
Contacté par Kotaku, l'organisme de classification des oeuvres australien confirme avoir été sollicité le 13 octobre 2017 par Activion pour évaluer une version modifiée de Call of Duty WW2, et qu'elle a bien hérité d'avertissements plus légers. Une chose est donc sûre : les développeurs du jeu ont censuré les scènes de violence sexuelle du titre peu de temps avant sa sortie afin d'éviter des avertissements plus élevés et vraisemblablement, de ne pas faire polémique dans une période où le sujet des violences sexuelles est devenu éminément médiatique.
Une scène de violence implicite finalement édulcorée
Le comité de classification a détaillé auprès de Kotaku Australia la scène en question et les modifications qui y ont été importées. Son récit est évidemment un spoil quant au scénario du jeu.
Au cours d'une séquence, le joueur contrôle Rosseau, une espionne qui s'infiltre dans un bâtiment des nazis. A l'intérieur, elle voit, impuissante, une femme être traînée par un soldat dans un placard en hurlant qu'ils sont tous des porcs. Si l'espionne examine le placard, le soldat à l'intérieur lui ouvre et lui dit "Pars, ce ne sont pas tes oignons" : le joueur peut alors choisir de l'assassiner ou de s'en aller.
Dans la version "originale" d'aout 2017, si le joueur n'agissait pas pour sauver la prisonnière, il entendait un bruit de fermeture éclair et pouvait voir le soldat s'approcher de la femme tout en l'entendant crier et hurler "Ne vous approchez pas !" Un dialogue qui suggérait très fortement, sans toutefois jamais le montrer explicitement, que la prisonnière allait être violée.
La version modifiée finale commercialisée est encore moins explicite, bien que la scène ait été conservée quasiment en l'état. La prisonnière, à l'origine en jupe et t-shirt, est désormais en pantalon et t-shirt, un choix moins cliché et plus cohérent avec un jeu de guerre qu'une demoiselle en détresse apprêtée, et surtout, le son de braguette dézippée a été supprimée, afin de supprimer le sous-entendu de viol à venir immédiat de la prisonnière.
Deux petits détails qui changent tout, et laissent en tout cas plus de place à l'imagination quant au sort de l'informatrice : cela a suffit, en tout cas, à convaincre le comité de classification de supprimer son avertissement quant aux violences sexuelles décrites dans le jeu car elles ne sont plus sous entendues d'aucune manière directe.
Call of Duty WW2 : la campagne scénarisée en vidéo