Suite à Wildlands et la chute du cartel de la Santa Blanca, les Ghosts reprennent du service dans Ghost Recon Breakpoint et s’apprêtent à affronter leur pire ennemi… un ancien compagnon d’armes.
La franchise Ghost Recon aborde avec ce nouvel épisode des thèmes chers à la science-fiction… la militarisation du monde et l’émergence des armes autonomes. Ce récit dystopique incarné par le groupe paramilitaire The Wolves et son leader Cole D. Walker mise sur une approche cinématographique… bien aidée par la présence de l’acteur Jon Bernthal et la tentative d’iconisation des principaux antagonistes. Malgré les efforts consentis, la narration peine à captiver son auditoire… la faute à un scénario convenu et décousu.
La CIA parachute les Ghosts sur l’archipel fictif Auroa, une île à la végétation luxuriante propice à l’exploration. Ce lieu coupé du monde composé de 8 biomes regorge de mystères et d’édifices, témoins d’une Histoire riche faite de colonisations successives. Ce territoire au relief parfois trop escarpé se distingue par la finesse et la richesse de ses multiples environnements. Le dépaysement est bien au rendez-vous
Ubisoft enrichit sa formule en y injectant une dose de survie et d’authenticité. Breakpoint louvoie entre la simulation et l’arcade afin de convenir aux joueurs exigeants ainsi qu’aux débutants. L’expérience y gagne en profondeur. Les Ghosts s’adaptent, se soignent et exploitent ce qui les entoure. Les bivouacs, les hémorragies ou encore l’artisanat concrétisent par le gameplay une vision “réaliste” soutenue par des animations toujours plus crédibles.
Le TPS d’Ubisoft gomme les défauts de Wildlands en supprimant partiellement l’aspect systémique de la progression. Les Ghosts glanent des indices, enquêtent et déterminent où et quand frapper afin de mettre un terme aux agissements des Wolves. Pour ce faire, Breakpoint privilégie l’infiltration et la discrétion. Cette dimension tactique, inhérente à la saga, précède des séquences “Action” à l’intensité et au ressenti armes en mains préservés. Sur Auroa, le joueur endosse le rôle de la proie.
Cole D. Walker peut compter sur ses troupes mais également sur des drones puissants et obstinés pour couvrir l’archipel. Ces derniers représentent à eux seuls un véritable challenge pour les opérateurs. Malheureusement, l’I.A des ennemis demeure perfectible et se contente de réciter ses gammes sans jamais surprendre.
L'appellation “Shooter Looter” ne pourrait mieux qualifier Breakpoint tant le loot est central à l’expérience de jeu. Tout au long de l’aventure, les agents dégotent de nouvelles armes et de nouveaux équipements, et montent en puissance. Le gain d’XP et le niveau d’équipement reflètent alors l’efficacité et la maîtrise des Ghosts sur les événements. Ubisoft intègre des mécaniques RPG, certes classiques, mais qui remplissent parfaitement leur office. Les microtransactions, sources de polémiques, s’avèrent totalement secondaires.
Breakpoint, fun en solo, prend tout sens à plusieurs et n’existe que pour être partagé que ce soit en coopération ou ou en PvP. Il serait dommage de se priver de ce qui fait le sel du jeu d’Ubisoft.
Breakpoint fait honneur à la saga Ghost Recon et parvient à sublimer le TPS tactique en monde ouvert façon Ubisoft.