Comme annoncé dans l’intro, Fallen Legion sur Switch réunit les deux épisodes (Sins of an Empire et Flames of Rebellion) sortis précédemment. Cela signifie que vous pouvez suivre les deux scénarios sur la même carte, en profitant des actes de guerre de la Princesse Cecille ou de Legatus Laendur. En s’appuyant sur un duo de protagonistes, les développeurs offrent au joueur la possibilité de suivre des destins que tout oppose. L’utilisation de trames parallèles n’est pas nouvelle, mais le fait que Cecille et Leandur soient ennemis apporte beaucoup de punch et de rebondissements à l’intrigue. Intégrer la caste des mercenaires, rejoindre les nobles ou les cabalistes sont autant de choix cornéliens qui vous attendent… et certains auront un impact sur votre progression. L’intérêt de Fallen Legion réside dans la rudesse des personnages qui sont loin d’être des enfants de chœur. Et cette touche ne manque pas de charme, même si l’histoire en elle-même n’a rien d’extraordinaire.

UN GAMEPLAY DÉROUTANT

Fallen Legion, d’un point de vue visuel, fait penser à Dragon's Crown. Les personnages combattent dans un environnement en 2D plutôt réussi et coloré dont le style rappelle les productions de Vanillaware. Néanmoins, la comparaison s’arrête là car les affrontements sont bien moins libres et fonctionnent sur un principe modifié de l’Active Time Battle de Final Fantasy. Ainsi, le personnage principal fait appel à trois invocations (Exemplars), toutes reliées à un bouton (Y, B et A). Chacune des entités possède une jauge qui baisse à chaque attaque et il faut attendre que celle-ci se recharge pour de nouveau interagir avec son invocation. En sachant que chaque pression sur un bouton active l’attaque d’un personnage, on peut ainsi cumuler la pression de plusieurs boutons afin de faire combattre plusieurs protagonistes en même temps. C’est assez déroutant dans le sens où le joueur n’a aucune emprise sur le déplacement de ces derniers, cependant on s’y habitue vite.

Le héros ou l’héroïne, pendant ce temps, joue un rôle de leader en attaquant, en revigorant ses partenaires en mana ou encore en les soignant. L’un ne peut aller sans l’autre et il faut donc équilibrer chaque action dans le but à ne pas se retrouver dans la panade, tout en apprenant à parer les attaques adverses avec la touche L. En effet, en face les ennemis ne lésinent pas sur les moyens pour vous faire mordre la poussière. À noter qu’un bon timing lors de la parade permet de contre-attaquer en envoyant une onde de choc vers l’adversaire. Fallen Legion, par cette approche, est assez déstabilisant et ne s’apparente à aucun genre précis. Il tient même plus du jeu de rythme par moment que du RPG. Bien évidemment, sinon ça ne serait pas drôle, l’aventure propose son lot de combinaisons de manière à apporter du dynamisme aux différentes rixes ainsi que des gemmes à équiper pour améliorer ses sorts magiques. Tout est donc une question de coordination entre le chef de bande et ses invocations.Dès qu’un combat est terminé, l’équipe poursuit son chemin et est confrontée à différents choix. Des cartes apparaissent à l’écran et le joueur doit sélectionner parmi l’une d’entre elles afin d'influencer le prochain affrontement. Les bonus peuvent être d’ordre offensif ou défensif, mais aussi influer directement sur le cours du scénario. Cela reste léger, cependant ces séquences, au-delà du blabla habituel (et un peu longuet), apportent un peu de répit. Malheureusement force est de constater que sur la longueur, le titre de Yummy Yummy Tummy Inc. s’enlise.

SUR COURANT CONTINU

Bien qu’il soit agréable, Fallen Legion ne tarde pas à montrer ses limites. En dépit d’un gameplay plutôt efficace, le jeu n’est en réalité qu’une succession de combats sans qu’aucune séquence alternative ne vienne varier la progression. Et c’est un vrai problème, car les affrontements ne sont pas non plus des monstres de densité et de stratégie. Cela n’enlève rien à la bonne tenue visuelle du titre, qu’il s’agisse de ses personnages ou ses décors. Par ailleurs, les musiques à l’esprit médiéval participent sobrement mais efficacement à l’atmosphère guerrière du périple. Encore une fois, et malgré la présence de voix japonaises, on regrette que Fallen Legion ne propose aucune traduction française. Au final, on ne garde pas de souvenirs impérissables de cette escapade à double-tranchant, néanmoins il pourra tout à fait convenir aux joueurs s’adonnant aux courtes sessions.