Développé par les vétérans du FPS de chez Hidden Path, que l'on connaît surtout pour l'excellent Counter Strike : Global Offensive, Brass Tactics est l'un des titres qui nous a le plus impressionnés, en VR, depuis la disponibilité des casques premiums que sont le HTC Vive, le PSVR et Oculus Rift. Fort d'un design unique et d'un concept aguicheur, le titre parvient à surprendre, à immerger et à faire frémir l'âme de stratège qui sommeille en nous. Allez, enfilez vos Oculus Touch, nous allons jouer un grand numéro de gestion acrobatique, comme si Napoléon avait été casté pour remplacer Tom Cruise dans Minority Report...
Notre GL de Brass Tactics
RISK en VR !
De prime abord, Brass Tactics ne fait pas vraiment honneur aux jeux VR de dernière génération... Avec des titres comme Artkika.1, Robo Recall et consorts, on reste ici un peu sur notre faim en observant cette carte un poil fade et résolument simpliste, comme si nous nous déplacions sur le terrain fait main d'une partie de Warhammer. Et bien figurez-vous que c'est justement l'effet escompté par les développeurs et que ce décor a pour vocation d'être, avant tout, lisible et simple, histoire de mettre en avant les unités que vous y placerez ainsi que les combats qui y prendront place. Car oui Brass Tactics est un vrai jeu de bataille stratégique, un RISK, jouable en duel contre des humains, en coop et en solo contre l'IA. Votre adversaire, joueur ou IA, sera d'ailleurs caractérisé par une silhouette qui, tout comme vous, pourra planer au-dessus de la carte pour manier les troupes et donner des ordres de production en passant par une interface ultra intuitive, greffée à votre bras. Pensez d'ailleurs à analyser régulièrement les faits et gestes de votre ennemi, car cela vous permettra d'anticiper ses coups et, en l'absence de brouillard de guerre, ça devient très vite vital, surtout en multi.
Bien plus malin que prévu...
Le but est donc évidemment d'écraser l'adversaire en envahissant progressivement le territoire grâce à des unités toujours plus puissantes, plus massives en nombre et plus perfectionnées. Pour ce faire, vous allez devoir infiltrer les différentes "cases" qui composent la map et y déposer des bâtiments sur des points-clés prédéfinis afin de capitaliser sur une plus grosse force de production de troupes et éventuellement créer de nouvelles unités que vous venez d'acquérir. Des mines, disposées çà et là, permettront en plus d'augmenter la collecte de matériaux, essentielle pour créer votre armée. Certaines "cases" sont d'ailleurs plus importantes que d'autres de par leur position sur la carte ou leur disposition. Certaines offriront par exemple 2 slots de bâtiments et d'autres un slot et 2 emplacements de tourelles, idéales pour la défense de la zone.
Un contrôle au poil
C'est donc une véritable prise de position stratégique qui va se jouer très vite dans la partie et qui forcera les joueurs à prendre rapidement les devants pour définir s'il est dominant durant les 10 premières minutes de jeu ou non. En fonction de ce premier choix, vous devrez soit lever une armée pour protéger vos positions, soit monter des escouades pour prendre d'assaut les positions adverses qui, en toute logique, seront faciles à renverser dans les premières minutes, car peu protégées et dispersées. C'est donc un coup de poker perpétuel qui s'installe, d'autant plus que toutes les actions sont visibles et donc faciles à anticiper. Si l'adversaire plane au-dessus de la "ligne" de gauche et qu'il y envoie des unités lentes : privilégiez des archers rapides et tâchez de gérer à la main leurs déplacements pour harceler l'ennemi sans prendre trop de dégât. Pour ce faire, vous disposez d'une gestion des mouvements ultra performante grâce aux Oculus Touch. De la gestion de la caméra à la sélection simple ou multiple en passant par la construction, les améliorations, les ordres d'étapes dans les déplacements, d'attaque à vue ou de prise de position : les bases du STR sont bien là, "à portée de main".
Forge mon petit château
On remarquera d'ailleurs que certaines unités peuvent être "activées", à l'image des tanks, qui se déplacent, mais peuvent aussi se transformer en artillerie sur pied. D'autres spécificités entrent vite en jeu pour les unités de base : les guerriers peuvent bénéficifier d'améliorations de type "guerrier furtif" suite à une amélioration du château, ce qui les rend extrêmement dangereux pour les archers. Bref, c'est à vous de forger vos unités selon votre envie, mais surtout selon ce qu’utilise le plus votre adversaire. Pour ce faire, rien de plus simple, il vous suffit de passer régulièrement à votre château et d'y placer des améliorations. Grâce à cela, non seulement vos unités évolueront, mais votre château aussi, en se métamorphosant façon générique de Game of Thrones.
Avec son gameplay aux petits oignons, son contenu honorable et sa version free to play "Brass Tactics Arena" qui donnera envie à pas mal de joueurs de se lancer dans la cour des grands, Brass Tactics fait un quasi sans faute dans ce qu'il entreprend. On regrettera toutefois quelques erreurs au niveau de la localisation française, notamment à cause de textes qui ne tiennent absolument pas dans les cases. D'autres déploreront au bout de quelques heures un manque de profondeur dans le gameplay. Quant au matchmaking multijoueur, ce dernier est pour l'instant un peu vide mais ne demande qu'à vous accueillir, en proposant en plus une petite arène d'entrainement lorsque la partie est en recherche d'adversaire. Pratique.
Les images du tests sont diffusées par l'éditeur.
Points forts
- Beau et immersif
- Un gameplay aux petits oignons, jouissif et intuitif
- Très bonne durée de vie (solo, multi, coop)
- Zéro motion sickness
- Brass Tactics Arena : la version free to play, propose pas mal de contenu de manière gratuite
Points faibles
- Un mode campagne un peu chiche
- Quelques erreurs de localisation
- Assez vide en multi, au lancement
- Plutôt limité niveau profondeur de gameplay après quelques heures de jeu
Graphiquement original, techniquement au poil, Brass Tactics propose une très bonne retranscription de ce que peut donner un STR en réalité virtuelle. Attention toutefois, il ne propose ni la profondeur de gameplay, ni le rythme effréné d'un jeu de stratégie hardcore à la Starcraft. Nous sommes ici sur les prémices, sur un premier essai, réussi certes, mais basé sur beaucoup de théories et d'hypothèses de game design, dont nous validons totalement l'efficacité. C'est avant tout un jeu plaisant et intuitif, qui ne demande qu'à être pris en main par les joueurs. Par ailleurs, sachez que la version free to play, Brass Tactics Arena, permet de cerner rapidement le potentiel du titre. On salue donc le travail de Hidden Path, qui fournit ici un STR de qualité en VR et qui pourra faire encore mieux par la suite. Un vrai petit plaisir.