Le tube du grenier

Nous nous interrogions pendant notre aperçu sur la méthodologie exécutée par Nintendo pour choisir les meilleurs mini-jeux de ses anciens Mario Party à infuser dans sa dernière proposition. La firme japonaise a en fait choisi arbitrairement une centaine d’épreuves, sans respecter un nombre égal de mini-jeux utilisés d’un Mario Party à l’autre. Le premier volet brille de sa présence par l’intermédiaire de 6 épreuves, alors que le quatrième en compte plus du double. Il faut noter qu’avec presque 1000 mini-jeux confectionnées depuis 1998, Nintendo a une liste longue comme la langue de Yoshi dans laquelle piocher. Les épisodes sortis sur consoles portables ne sont pas comptés dans cette compilation, de même que les opus Island Tower et Star Rush. Avec autant de choix, il est forcément difficile de sélectionner scientifiquement ou arbitrairement les épreuves préférées de tous. Après tout, les fans de Nintendo ont déjà du mal à se mettre d’accord sur les 5 meilleurs Zelda jamais sortis, comment arriveraient-ils à se décider unilatéralement sur les 100 meilleurs mini-jeux des Mario Party ?

En regardant de plus près la liste des épreuves proposées, on constate que Nintendo a souhaité éviter les redites. “Champi-couleurs” laisse sa place à “Hexagone infernal”, tandis que “Suivez la ligne” remplace le très apprécié “Tailleur fou”. Résultat ? La diversité est bien là, avec des mini-jeux d’action, de précision/réflexe, de course, de sport, de réflexion mais aussi… de hasard. Heureusement, ces “chifoumis” virtuels ne représentent que 5% de la proposition générale, même s’il s’agit déjà d’un pourcentage trop élevé. Il est tout de même rageant de constater la présence du dispensable “Pink Jack” alors que l’excellente épreuve rythmique “L’orchestre” ne fait pas partie de la liste. Certaines missions sportives comme “Beach-volley délire” et “Hockey féroce” manquent d’originalité et se révèlent poussives (comme à l'époque). Malgré ces petits couacs, il serait difficile de prendre à défaut ce Mario Party : The Top 100 par rapport à sa promesse principale qui est de proposer des épreuves appréciées aux styles variés tout en évitant au maximum la redite d’une épreuve à une autre.

Oldies but happies

Tous les modes de jeu présentés dans Mario Party : The Top 100 sont jouables en multijoueur, excepté le mode solo “Île aux mini-jeux”. Cette île est en fait une grande carte découpée en 4 parties qui sert à débloquer tous les mini-jeux à rejouer plus tard. La progression se fait sans jet de dé : chaque case représente une épreuve à réussir pour progresser. Mario oblige, les pièces accumulées octroient des vies supplémentaires qu’il faudra surveiller pour éviter d’être renvoyé à un précédent checkpoint.

Il serait malvenu d’écrire de longues lignes sur l’aventure solo puisque le principe même d’un Mario Party est de s’y amuser à plusieurs. Le choix de la vieillissante Nintendo 3DS pour accueillir ce best of est surprenant alors que la jeune Switch, articulée autour de l’idée du jeu à plusieurs, semble pensée pour épouser les besoins du projet. Cela ne signifie pas pour autant que Mario Party : The Top 100 passe à côté des possibilités offertes par la petite portable. La fonctionnalité la plus intéressante vient du mode téléchargement qui est pensé pour que les joueurs ne disposant pas du jeu puissent tout de même s’amuser en multijoueur local. Dans cette configuration, une seule cartouche est nécessaire pour organiser des sessions en multijoueur à quatre consoles, en échange d’une bonne minute de téléchargement de données. Nous aurions pu craindre que ce procédé brade le nombre de mini-jeux jouables ainsi que les personnages à incarner. Il n’en est rien puisque toutes les épreuves peuvent être disputées avec chacun des membres du casting grâce à ce mode téléchargement généreux.

Les groupes d’amis qui ne souhaitent qu’enchaîner les mini-jeux pourront les sélectionner à l’unité ou s’affronter via le mode “Bataille” (en 3 ou 5 manches sur des épreuves à sélectionner) et Décathlon (5 à 10 mini-jeux imposés). Ceux qui aiment se déplacer sur un plateau de jeu à l’ancienne se feront un plaisir de s’adonner au mode “Match de mini-jeux”. Chaque joueur est ainsi invité à se déplacer sur un seul et unique petit plateau grâce au score qu’il fait au dé pour y collecter pièces, bonus et étoiles. Ici, le but n’est pas d’arriver à faire un tour complet, mais bien de se balader où le dé le permet à la recherche d’items pour l’emporter. Si un joueur collecte un ballon, alors les concurrents s’affronteront à l’occasion d’un mini-jeu. À la fin de la partie, des étoiles bonus sont attribuées à des joueurs choisis (celui qui a remporté le plus de mini-jeux, celui qui a obtenu le plus d’objets, celui qui s’est le moins déplacé). La map n’a malheureusement pas le charme des anciens plateaux, et malgré la présence de bonus capables d’influencer le cours de la partie, on reste bien loin de la profondeur d’un Mario Party 4. Mario Party : The Top 100 doit avant tout être vu comme un titre proposant de picorer avec ses amis un vaste choix de bons jeux, sans forcément passer par la case plateau.