Sorte de simulateur de marche horrifique, Inmates est une petite aventure de deux heures environ, dans laquelle vous vous contenterez d'explorer une prison pour le moins sordide, tout en tentant de comprendre les événements qui vous entourent. Et malheureusement, l'ensemble ne s'avère pas plus varié que ça. Effectivement, les mécaniques de jeu se réduisent à leur plus simple expression : craquer une allumette pour y voir plus clair, ouvrir une porte, résoudre de toutes petites énigmes seront à peu près les seules actions que vous pourrez accomplir au cours de votre périple.

La diversité toute relative du jeu n'aurait cependant pas été un problème si son atmosphère parfois prenante n'était pas systématiquement sabordée par de trop nombreuses maladresses d’exécution. Effectivement, si Inmates développe quelques bonnes idées qui auraient pu susciter un peu d'effroi chez le joueur, la réalisation qui frôle l'amateurisme ôte à l'atmosphère pas mal de mordant. L'exemple le plus flagrant reste qu'à l'occasion d'un jump scare, la caméra se centre automatiquement sur l'action, même si vous lui tourniez le dos, empêchant ainsi de comprendre vraiment ce qu'il se passe et rendant donc l'événement franchement inoffensif.

C'est d'ailleurs assez régulièrement que la caméra semble être prise d'une volonté propre, se dirigeant automatiquement vers certains éléments interactifs, dans le cas pourtant improbable où vous les auriez manqués. Ajoutez à cela une interaction avec le décor pour le moins imprécise et vous comprendrez qu'Inmates cumule trop d'erreurs pour immerger le joueur dans son atmosphère pourtant, à certains égards, assez soignée. Le travail de doublage est d'assez bonne facture, et si certaines idées du scénario sont un peu trop grossièrement calquées sur un célèbre film dont nous tairons le nom pour ménager l'effet de surprise, l'intrigue se laisse assez agréablement suivre jusqu'au final de qualité correcte.

Mais malheureusement, la mayonnaise ne prend pas vraiment et c'est à plusieurs reprises qu'Inmates agace plus qu'il ne séduit. L'extrême lenteur du personnage, la trop grande simplicité des puzzles (saisir un code dont les chiffres sont notés sur le mur d'en face, par exemple) cumulée à une réalisation franchement bancale ne parviennent pas à rendre justice aux bonnes intentions de l'auteur. S'il existe bien un dénouement à cette escapade un peu pénible, vous vous rendrez compte que tous les éléments horrifiques du jeu ne sont pas justifiés par le scénario, laissant à penser que l'auteur a ajouté des vecteurs d'effroi « parce qu'il fallait en mettre ». Ce ressenti est d'ailleurs omniprésent tout au long du jeu, à tel point que les deux heures de jeu paraissent un peu longues, ce qui rend Inmates difficilement recommandable, même à petit prix, vous l'aurez compris.