L’histoire commence par un affrontement entre deux royaumes pourtant en paix, Nautys et Dunis. Une guerre soudaine et inexpliquée qui touche particulièrement nos deux personnages principaux Lazare et Thérésa, originaires de Dunis mais totalement neutres dans cette situation. Rapidement, les deux royaumes se trouvent un ennemi commun, mais n’allons pas plus loin dans les révélations.

Dans son concept, le titre propose un système de combat digne des jeux de style Muso. Les ennemis se déplacent par horde et vos attaques versent autant dans l’efficacité que dans le tableau artistique. C’est par dizaines que vos adversaires valdinguent dans un spectacle visuel digne d’un feu d’artifice. Les combos s’effectuent avec deux boutons mais s’avèrent plus complexes qu’il n’y paraît, la façon dont vous incorporez votre finish étant primordiale pour lâcher le bon coup au bon moment. Comme d’habitude avec ce genre de jeu, il faudra faire avec des ennemis peu réactifs, mais ça n’importe pas. Le seul vrai problème vient plutôt de la lisibilité. Lorsque vous affrontez des boss et mini-boss, vous avez parfois du mal à esquiver leurs coups à cause de la pluie d’effets et d’ennemis à l’écran, cassant ainsi une partie de la dimension tactique.

C’est d’autant plus le cas quand on sait qu’aux quatre protagonistes et aux innombrables ennemis à l’écran, s’ajoutent les monstres que vous pouvez invoquer via des médailles laissées en guise de butin. Certains s’utilisent comme des sorts, d’autres restent à vos côtés pour vous assister, mais la vraie nouveauté reste les transformations qui vous laissent prendre la peau d’un monstre pour combattre vos adversaires ! Pouvoir coller des gnons en tant que Golem, ça a quand même de la gueule, même si ce n’est que pour un court laps de temps. Autre pouvoir volontairement limité, la Haute Tension est un mode que vous pouvez déclencher lorsque votre jauge est pleine, vous permettant de lâcher toutes vos compétences comme un furieux sans perdre de point de magie. Oh, et vous êtes invincible aussi… Bref, tout ce qu’il faut pour en prendre plein les mirettes, d’autant qu’il est possible d’intervertir les personnages en plein combat.

Les personnages justement, parlons-en. Grâce à une histoire rocambolesque de portails dimensionnels, vous avez à nouveau la joie de retrouver des têtes connues de la série Dragon Quest. Les attaques chargées de Torneko, la magie de Maribel, même s’il vous faut avancer dans l’histoire pour tous les débloquer, vous avez quand même rapidement l’embarras du choix. Bien que les personnages rencontrés ne peuvent pas changer de classe, les protagonistes principaux ne sont pas logés à la même enseigne. Ils ont la possibilité de changer leur spécialité, modifiant ainsi leur équipement et capacités au détriment de leur niveau. Une idée qu’il faut allier à un système de points de compétences pour améliorer les persos et au système de maîtrise d’arme qui ouvre de nouvelles possibilités. Bref, un concept d’évolution des persos plutôt complet même si les héros restent bien plus personnalisables que les combattants issus des différents univers Dragon Quest.

Dernier point, Dragon Quest Heroes II offre une dimension multijoueur loin d’être ridicule. La possibilité de faire les missions du scénario en coopération à deux en ligne est un plus indéniable, même si on aurait aussi aimé du multi local. Toutefois, cet opus apporte aussi les Dédales, jouables à quatre en ligne, dans lesquels les joueurs affrontent des séries de monstres pour gagner butins et argent, avec quelques Metal Slimes et des boss sur le chemin. Bien que le concept s’avère répétitif, l’idée d’ouvrir de nouveaux dédales en trouvant des morceaux de carte dans le mode solo (ou dans les précédents dédales) est plutôt intéressant et la durée de vie s’en retrouve allongée. Comptez bien 20-25h pour le scénario et une trentaine de plus si vous voulez faire toutes les quêtes et comptez arpenter tous les dédales.

Dragon Quest Heroes II est donc une bonne expérience qui saura ravir les fans du genre tout en baignant dans un univers connu. Même si son gameplay reste répétitif et qu’il ne faut pas s’attendre à des éclairs de génie en terme d’environnement, les décors étant particulièrement vides, il réussit son office en restant fluide à 60 fps pratiquement tout le temps, chose nécessaire vu tout ce qui se passe à l’écran. S’il n’est pas un must-have, le titre de Square Enix n’a pas à rougir et mérite sa place dans votre ludothèque, sauf si vous êtes totalement réfractaire au genre, bien évidemment.