UNE BASE EN TOUT POINT SIMILAIRE

Après nous avoir servi en septembre 2015 un opus profond et qualitatif, fidèle à son héritage, Koei Tecmo nous a promis en cette fin d’année une toute nouvelle édition sur PC, PS3 et PS4. Tandis que la communication autour de ce produit s’est naturellement axée autour des nouveautés qui nous sont offertes, le joueur peut se demander ce qu’il en est réellement : s’agit-il d’une extension, faut-il posséder le jeu de base pour en profiter ?

Quelques heures de gameplay permettent de confirmer que nous avons ici affaire à une version augmentée du titre original, dont nous retrouvons toutes les composantes. C’est bel et bien le titre de 2015 qui nous est proposé : les menus sont identiques, de même que la carte toujours aussi immense, couvrant trois îles de l’archipel japonais, ou encore que la bande son phénoménale, les scénarios proposés, les mécaniques de gestion et de combat…

Carte du monde, interface... tous les éléments du jeu de base sont présents.

En aucun cas cette édition ne remet en cause les fondamentaux, bons ou mauvais, du jeu que nous connaissions. Les joueurs déjà convertis à Sphere of Influence n’auront aucun mal à se plonger dans ce titre qui de la même façon et avec le même talent, les mènera sur le chemin de l’unification du Japon. De fait, ils y retrouveront également une certaine austérité, des graphismes d’un autre temps et une absence de traduction française… Mais s’ils sont prêts à passer outre et se plonger dans cet univers fascinant, "Ascension" aura tout de même quelques beaux atouts à faire valoir.

UN POINT DE VUE INÉDIT SUR LE JEU ORIGINAL

Ascension n'est donc pas une extension mais bien le jeu complet de l’année passée, ce qui explique son prix élevé de 59,99€. Mais qui dit nouvelle édition dit bien entendu nouveautés, et ces dernières s’avèrent tout à fait intéressantes.

Comme le nom de cette version l’indique, l’ajout le plus important consiste à offrir une toute nouvelle manière d’aborder ce jeu de stratégie au tour par tour. Tandis que l’original nous proposait d’explorer l’époque tumultueuse des XVe et XVIe siècle au Japon, aux commandes d’un personnage bien précis à travers onze scénarios, la version revue et corrigée renforce sa narration en nous permettant de ressentir l’évolution de notre héros. En pratique au lieu de contrôler un protagoniste figé nous partons du bas de l’échelle avec un simple vassal : nous nous voyons attribuer une terre par le daimyō et nous avons la charge de la faire prospérer. Tandis que nous faisons fleurir le commerce et agrandir l’armée du clan, tandis que nous nous illustrons par des faits de guerre, nous nous faisons remarquer par les plus hautes instances qui peu à peu nous font monter en grade.

C’est ainsi que nous passons chambellan puis seigneur, régent et enfin daimyō c’est-à-dire gouverneur, le plus haut rang disponible. Il ne s’agit pas que de mots puisque le gameplay évolue grandement d’un stade à l’autre ; autrefois seulement apte à recevoir des ordres, notre liberté et nos possibilités augmentent bientôt et nous rendent capables de diriger notre grande armée, de tisser des liens comme bon nous semble avec les autres clans afin d’atteindre notre ultime ambition : l’unification du pays du soleil levant. La rejouabilité est toujours de mise et plutôt que de toujours refaire le même chemin, certains scénarios nous font débuter en tant que seigneur voire daimyō.

GESTION, BATAILLES, SCÉNARIO : QUELQUES AJOUTS NOTABLES

Si tel est l’objet principal de cette nouvelle mouture, Ascension nous réserve quelques autres surprises bienvenues, que nous pouvons résumer en trois points. Le premier concerne la phase de conseil mensuel, où le temps est arrêté et nous pouvons développer nos terres. Ici, Koei Tecmo nous propose davantage de profondeur dans la gestion des villes : alors que nous les parcourions autrefois depuis la carte du monde, une vue exclusive a été incluse afin de gérer plus précisément nos affaires. De manière plus cohérente également, puisque certains bâtiments tels que la scierie ou la forge sont désormais dépendants du terrain où nous sommes installés ; la scierie devant être construite près d’une forêt et la forge ayant naturellement besoin de minerai pour fonctionner.

La gestion des villes est plus poussée et rapprochée.

Outre ces phases tout à fait calmes et diplomatiques, nous ne pourrons mettre tout le pays d’accord sans nous mesurer parfois à d’autres clans. Sur ce point les batailles ont également été quelque peu revues : on notera ainsi l’apparition, en plus de la traditionnelle vue d’ensemble, d’une vue d’officier nous permettant de gérer plus précisément notre groupe en choisissant sa formation. On remarque également l’ajout de quêtes de bataille, remportant des bonus et pouvant changer drastiquement l’issue du combat si nous les complétons. Plus important encore, les développeurs ont inclus le siège des châteaux : plutôt que de nous battre sur une vaste étendue de terre nous devons infiltrer les défenses d’immenses bâtisses et atteindre le Tenshu afin de le réclamer ; à l’inverse il s’agit d’améliorer les défenses de notre propre forteresse en cas d’invasion. Enfin les batailles navales sont aussi de la partie si l’on vient à affronter notre ennemi sur un tel environnement.

La dernière grande nouveauté de cette édition est un scénario inédit, qui relate un événement de grande importance : le siège d’Osaka, l'ultime étape de l’unification du Japon. Le château réputé imprenable a ainsi été modélisé afin de mettre en scène la nouvelle fonctionnalité de siège dans le cadre de cet assaut historique. En somme nous pouvons dire qu’à partir d’une base connue et qui reste inchangée tant dans ses qualités que ses défauts, Koei Tecmo nous livre une sorte de version finale qui nous fait revivre Sphere of Influence de façon inédite. En plus de l'ascension dans les rangs qui apporte un vrai plus, le studio donne davantage de consistance aux phases de gestion comme celles de combats, et signe sa copie en nous servant un scénario épique. Reste à savoir si ce volet faisant du neuf avec du vieux mérite un plein tarif et l’attention des possesseurs du jeu original.