Inspiré par la mythologie nordique, Zombie Vikings est un jeu qui interpelle au premier coup d'œil. L'univers, très singulier, est matérialisé par une direction artistique magistrale. Personnages, environnements, animations... chaque lieu traversé est une pièce de théâtre interactive et la 2D, aussi belle que particulière, ne manquera pas de flatter la rétine des joueurs avertis. Les dialogues alignent les références modernes (Amazon, Twitter...) et le scénario, truculent, aurait sans doute mérité des voix en français. Il faudra se contenter de sous-titres dans la langue de Molière.

OEIL POUR OEIL

Tout commence lorsque le Roi Odin, naïf comme une oie blanche, se fait piquer son œil par ce vicieux de Loki. Pour récupérer son précieux, l'étrange souverain invoque des vikings zombie et leur confie ce périlleux périple. La trame, vous l'aurez compris, n'est que prétexte à une distribution de baffes mais elle a le mérite, au fil de l'aventure, de mettre en lumière des personnages totalement loufoques et des séquences aussi stupides qu'hilarantes. La force de Zombie Vikings est de proposer un mode coopératif pouvant accueillir jusqu'à 4 joueurs. Le joueur peut ainsi, en solo ou à plusieurs (en local ou en ligne avec ses amis), traverser les innombrables contrées scandinaves et occire des armées d'ennemis plus ou moins résistantes. Zoink Games ne bouleverse pas le genre (avec mini-boss, boss, quelques énigmes à résoudre) mais les phases de baston s'inscrivent parfaitement dans le ton allumé du jeu. Pour retrouver l'œil magique, plusieurs guerriers répondent à l'appel : Seagurd le guerrier-poulpe, la bien-nommée Gunborg et ses couettes roses, l'androgyne Crôa-Kaa et son look d'ado ou encore le très piquant Hérissou. L'édition Ragnarök se pare de trois nouveaux protagonistes : Frostbjörn le vieux sage gelé, l'hypnotique Raz-Ombie de Psychonauts et Raybjörn, qui arrive tout droit de Stick It to the Man. Bien évidemment, chacun des combattants disposent de coups standards, d'attaques spéciales (aussi bien chargées que déclenchées instantanément) mais aussi, et c'est l'une des particularités du titre, de chopes.

LA TOUR INFERNALE

Outre les enchaînements classiques, le joueur a en effet la possibilité d'accéder à une multitude de projectiles vivants, allant des poules aux pingouins en passant par un cochon mutant aux étranges pouvoirs (tirer des canons, éjecter les héros pour qu'ils effectuent une attaque en piqué, etc.). C'est drôle et ça donne surtout lieu à des saynètes surréalistes. Et pour cause, lorsque l'on pratique Zombie Vikings à plusieurs, on peut littéralement s'embrocher avec ses partenaires pour créer une sorte de tour qui permet d'atteindre des hauteurs jusqu'alors inaccessibles. De la même manière, les héros peuvent se réunir et s'agglutiner pour former un colosse qui fait plusieurs têtes de haut, à même de martyriser les pauvres opposants qui se frottent à lui. On se marre et la difficulté est plutôt bien dosée, ce qui permet de progresser sans se prendre la tête. Zombie Vikings intègre un soupçon d'éléments rolistes, comme des armes à débloquer (une quarantaine tout de même !) et des runes qui offrent des capacités améliorées (courir plus vite, augmenter la santé, etc.). Du côté des objets à récupérer sur le champ de bataille, il y a bien sûr la monnaie sonnante et trébuchante mais aussi des cerveaux régénérateurs de vie. Avec son univers déjanté, Zombie Vikings a vraiment une patte originale et s'avère vraiment fun.

LES JOIES DU SOCCER

En plus de la trentaine de niveaux que contient le scénario principal, le joueur peut également s'adonner à un mode Arène qui se nourrit, dans cette édition Ragnarök, de 5 stages inédits ! Concrètement, il s'agit d'un versus durant lequel les participants s'affrontent. Et tous les coups sont permis ! Pour pimenter les rixes, les développeurs ont imaginé des arènes quelque peu particulières. Vous pourrez ainsi vous étriper dans un stade de football ou encore vous mettre sur la face tout en gérant les attitudes offensives d'un énorme oiseau glouton. Plusieurs événements interviennent ainsi de manière aléatoire et ça apporte pas mal de dynamisme à des affrontements qui peuvent rapidement tourner en rond. En clair, c'est vraiment à plusieurs que ce mode se montre sous son meilleur visage. Sans être parfait (quelques ralentissements, action brouillonne par moments, un peu répétitif...), Zombie Vikings distille une telle ambiance avec ses musiques aux horizons divers (rock, reggae...) qu'il n'en demeure pas moins très accrocheur. Il est par contre regrettable que les développeurs n'aient pas donné plus de souplesse à l'animation de la course ! Avec le mouvement en deux étapes, on se croirait en face d'un certain Fur Fighters, dont la démarche des héros pouvait filer de véritables maux de crâne ! Et c'est du vécu !