Mystical Ninja Starring Goemon, voici un titre assez méconnu du grand public européen avec un héros, malheureusement tout aussi méconnu, alors qu'au pays du soleil levant Goemon et sa bande sont de véritables stars. Heureusement, nous avons eu le droit dans nos contrées à quelques titres de cette série, souvent de très bonne qualité. Aujourd'hui nous allons parler du premier opus sortie sur la Nintendo 64.

UN SCÉNARIO COMPLEMENT DÉCALÉ QUI DONNE LE TON ...

Comme cité dans l'introduction, Goemon est un héros japonais particulièrement apprécié dans son pays d'origine. Il est apparu dans énormément de jeux différents, que ce soit des jeux d'action, d'aventure, de plateforme, puzzle game ou autre. Bref, il est partout. Pour ce test nous allons nous attaquer à un jeu d'aventure dans l'univers de Goemon, un habile mélange de Mario 64 et Zelda, le tout parsemé d'un humour très prononcé "nippon". Je vous explique ...

Pour la petit histoire, nous nous retrouvons dans l'ère de l'ancien Japon médiéval, il fait beau, les oiseaux chantonnent, notre copain Ebisumaru court à moitié nu au milieu du village, tout semble donc allez pour le mieux. Enfin pas trop quand même, soudain un vaisseau venu d'ailleurs commandé par les terribles shoguns de Peach Mountain fait irruption dans notre petit patelin tranquille et transforme notre magnifique palais d’Oedo en un horrible château européen, hérésie ! Et ils ne veulent bien évidement pas en rester là, ils veulent aussi transformer l'archipel entier en une immense salle de concert pop, oui vous avez bien lu.

Bien sûr, toutes ces fantaisies ne sont pas au goût de Goemon, ninja à ces heures perdues qui se met en tête, à l'aide de son ami Ebisumaru, de libérer son beau pays de ces sinistres individus avides de pouvoir... et de musique pop !

Vous l'aurez compris, le jeu ne se prend pas au sérieux, avec une histoire complétement déjantée, mais fort bien présentée dans un univers réellement attachant. Alors oui le jeu se veut totalement décalé mais c'est totalement assumé, c'est comme ça dans le monde de Goemon... Et c'est là une des grandes forces du titre. Ce ton parfois comique, parfois loufoque tout au long de votre périple, ou le moindre dialogue se verra suivre d'une succession de blagues plus ou moins foireuses entre les personnages accompagnées de rire venu d'un publique fictif, à l'instar de nos vieux sitcom AB production. Chaque personnage étant complétement barré dans son genre, tous ces échanges vous feront mourir de rire.

UN UNIVERS TOUT DROIT SORTI DES OEUVRE DE M. MIYAZAKI

Une fois l'introduction passée et remis de nos émotions, nous prenons le contrôle de notre héros, dans notre beau village de départ ; et là, tout de suite, le style graphique nous tape dans l'œil. Nous sommes plongés dans un univers très typé "nippon" : petit lac, vieille baraque japonaise, marchand de ramen, restaurant de brochette de poulpe... Tout est là.

Dès les premières minutes nous sommes complétement absorbés par cet univers. Le ressenti général est vraiment très plaisant. Alors même si graphiquement le jeu ne tient pas la comparaison face à des titres tel que Zelda Ocarina of Time, le soft mise tout sur son ambiance et son univers. Et pour ça, il faut reconnaitre qu'on est vite dedans.

Quel plaisir de se balader dans les champs de bambou ou les allées de cerisiers en fleur tout en contemplant un beau couché de soleil. Peu de jeux peuvent se vanter de nous faire ressentir ce dépaysement. Nous pouvons aussi compter sur un bestiaire varié de créatures et divers monstres que l'on pourrait croire tous droit sortis du célèbre film d'animation "Le voyage de Chihiro".

Coté gameplay, nous contrôlons nos héros en vue à la 3e personne, un contrôle parfait et fluide. La moindre action de nos protagonistes fera surgir une mimique sur le visage de notre personnage qui va parfaitement avec le ton décalé du soft. Regarder Ebisumaru faire le vers de terre au sol dans le but de ramper vous fera mourir de rire à coup sûr.

Nous sommes ici dans un jeu d'aventure ou nous pouvons parcourir le monde à notre guise : plaines, châteaux, forêts, petits villages.... Villages qui nous permettrons par ailleurs de faire quelques achats (nourriture, armure...) pour nous aider dans notre quête qui s'annonce, il faut le dire, plutôt longue et ardue. il faudra compter au bas mot une vingtaine d'heures pour en voir le bout, sans pour autant récupérer tous les manekineko (chat porte-bonheur) éparpillés dans aux quatre coins du monde.

Car oui cet opus, même si il est sorti un an avant Zelda ocarina of time, emprunte tout de la célèbre licence de Nintendo. Que ce soit au niveau de l'exploration ou encore des donjons qui empruntent le système de boussole, carte ou encore clé du boss. Voire même le système d'objet ou encore de quart de cœur remplacé ici par des manekineko, tout aussi difficile à récupérer.

Mais en 3D, sur la 64 bits de Nintendo, le genre prend une nouvelle ampleur et peut facilement supporter la comparaison avec ces concurrents, même si évidement graphiquement le jeu peut paraitre en deçà vis-à-vis de ses concurrents. Ceci s'explique du fait qu'il reste le premier jeu du genre sur le support.

La principale différence est que le soft propose plus de phase de plateforme qu'un jeu d'aventure normal, c'est un véritable mix d'action et de plateforme en 3D.

PLUS ON EST DE FOU ....

Mais une des principales qualités de Mystical Ninja Starring Goemon est de proposer plusieurs héros jouables, car Goemon n'est pas le seul dans cette terrible épreuve. Il est accompagné de son acolyte Ebisumaru, un petit ninja grassouillet complètement barré qui se bat avec une massue en bois, puis, plus tard dans l'aventure, d'une jeune fille nommée Yae travaillant dans les services secrets. Elle nous rejoindra ainsi que Sasuke un petit ninja mécanique surexcité.

D'une simple pression sur un bouton, il est possible de changer de personnage. Evidement, chaque personnage a une particularité qui lui est propre. Alors que Goemon peut utiliser son grappin pour s'accrocher à certains objets, Ebisumaru peut rétrécir pour rentrer dans des trous de souris, ou encore Sasuke qui peut, quant à lui, lancer des bombes permettant de détruire certain murs.

Le Gameplay prend toute son ampleur dans les donjons ou il faudra abuser de toutes nos particularités. Donjons assez nombreux et tous portant sur un thème différent qui va de l'ancien château japonais, aux manoirs hantés en passant par des... vaisseaux de cuisinier où il faudra sauter sur des plateformes de bol de soupe de ramen en combattant divers sushis. Bref, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes dans l'univers de Goemon.

Les donjons sont particulièrement longs, pas forcement difficiles concernant leurs énigmes, mais fourmillent de divers ennemis. Pour chaque donjon les actions sont les mêmes : la récupération de la carte, de la boussole et de la clé du boss. Boss souvent immense et impressionnant, qui proposera des combats épiques.

De plus, outre les donjons, le jeu propose des phases en robots géants. A l'instar d'un Power Ranger, Goemon pourra appeler à la rescousse son fidèle combattant robot géant du nom d'Impact. Ce qui donne lieu à une cinématique digne de Goldorak, rythmé par une musique nippone complètement folle. Vous aurez alors le droit à une petite phase de destruction massive à bord de votre robot, pour finir avec un combat titanesque contre un autre monstre géant. Haaaa ces japonais !

C'EST BON POUR MES OREILLES ...

Un dernier point à mettre en avant, et pas des moindres, est l'ambiance sonore du titre. Elément essentiel de Mystical Ninja Starring Goemon, chaques musiques du jeu collent parfaitement avec l'univers. Vous serez surpris de chantonner les airs musicaux du soft partout où vous irez, et je ne peux que vous conseiller d'écouter les musiques d'introduction ou d'arriver dans le robot Impact pour vous rendre compte à quelle point l'univers musical du jeu est parfaitement choisi et... loufoque.

Evidement le titre n'est pas exempte de défauts. Nous pouvons parler d'une caméra qui a du mal à se positionner dans les espaces clos, des décors parfois un peu vides ou encore un ton peut-être un peu trop japonais pour certains. De plus, le jeu n'est pas traduit en français, ce qui ne gêne en rien pour l'avancement dans la quête de nos héros, mais peut vous empêcher de comprendre la plupart des dialogues entre les personnages. Et ça, c'est vraiment dommage.

A vous de voir si ces défauts ne vous rebutent pas, mais une chose est sûre, il serait dommage de passer à côté d'une telle aventure qui, dans tous les cas, vous marquera et vous donnera sûrement envie de mieux connaitre la série des Goemon.