"Greenlighté" comme un baron, Codename CURE n'avait sur le papier pourtant pas grand chose d'un patron du jeu en coop. Free to play, ce jeu de survie militarisé au possible, permet à des escouades à la manière d'un Left 4 Dead de traverser des niveaux, assaillis par des hordes de Zombies aux teints blêmes et aux appétits aussi insatiables qu'une guerre. C'est au printemps / été 2015 que le jeu de Hoobalugalar_X se fait une place sur Steam. L'occasion de partir tâter le terrain en tout bien tout honneur, la crosse de la kalash bien calée à l'épaule.

Ne refaisons pas l'histoire et n'invectivons pas ceux qui ne savent pas. Spinoza disait bien que « l’Église était l'asile des ignorants ». Tout dépend forcément de la paroisse. A l'autel des convertis ou des incompris, le poids des mots a moins de résonance. Chez les aficionados de la cause FPS on le sait, le moteur Source est un berger pour les âmes égarées. Surtout sur la scène des moddeurs de tout poil. Codename CURE est un mod d'Half-Life 2, comme beaucoup d'autres titres avant lui. Et il y en aura certainement encore d'autres à venir frapper le bout du canon derrière l'hygiaphone. Toutes nos excuses, par avance, aux Padrés du game.

Le moteur Source est de ces matières malléables qui perdurent et continuent de convaincre, et cela est notable, les développeurs et joueurs. Pointues et aiguisées, les sensations de tir sur le moteur de Valve n'ont plus de secrets pour personne. Le confort et la flexibilité de jeu sont optimisés par cette longue chaîne de propositions dans le temps, des expériences ayant permis les tweaks les plus discrets afin de renforcer la finesse de son utilisation. Codename CURE débarque avec ses classes de personnages, aux gadgets attitrés, aux armes dédiées, avec fracas sur la machine qui a vu naître Counter Strike. Ce système de classe permet de combiner les effets dans l'équipe et dynamise à souhait les parties en ligne.

Ici c'est la coopération qui est de mise. En escouade les joueurs parcourent des maps linéaires où quelques indications popent avec modération sur les murs des hangars, salles de tests, hall désaffectés, zones inondées percluses de containers ou entrepôts que les équipes traverseront en toute hâte. À leurs trousses des affamés, aux yeux plein de rage, se lancent dans un combat que les joueurs penseront peut être perdus d'avance. Mais Codename CURE a le tempérament hardcore. Une mauvaise équipe, une mauvaise décision et vous dégusterez sur le champs la fureur du mort vivant. Ce genre de situation arrivera plus d'une fois, si tactiquement, vous vous lancez à l'assaut des parcours sans préparation.

Facile à prendre en main, difficile à maîtriser ?

Ça et là quelques petits kits de soins disséminés à des endroits plus calmes de vos périples rassureront les blessés. Il suffira pour les plus énervés d'augmenter le mode de difficulté afin de vivre l'expérience la plus masochiste espérée, dans toute sa plénitude d'ascète. Arrivée au point d'extraction, la fine équipe devra poser une bombe et tenir le point afin de le défendre pendant que les légions aux mâchoires de pièges à ours acérés

Adrénaline au top, communication au top, et en plus le jeu se permet le luxe de ne pas être scripté. Bref la bonne pioche et la petite surprise. Car au niveau de ses graphismes Codename CURE n'a rien du produit qui vous fait dire en vitrine : « ça a clairement de la gueule ». C'est définitivement ce genre de jeux qui après quelques parties vous font vous dire que l'abbé ne fait pas le moine, vous voilà converti à la doctrine de la scène mod de la manière la plus légitime qui soit : c'est l'expérience et le gameplay qui tirent le jeu vers le haut.

Trop beau pour être vrai ? Oui tout de même, tempérons quelque peu notre avis. Notamment à cause des servers souvent injoignables si vous jouez seuls (jouer avec l'IA n'est pas ce qu'il y a de plus passionnant). Et quand ils le sont, vous apprécierez avec un sourire non dissimulé, votre ping. À conseiller aux joueurs élitistes appréciant les jeux coopératifs et tactiques. Envoyez les notifs à vos amis sur Steam, les Raids risquent de s'enchaîner.

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