Une interface aux petits oignons

Tout le challenge de ce portage mobile réside dans la transplantation de l’interface à un écran tactile. De ce côté, on peut dire que le défi est relevé. Les deux boutons les plus importants, l’achat d’expérience et le magasin à champions se voient placés dans les coins inférieurs de l’écran où nos pouces se placent naturellement. Tandis que les informations vitales comme les synergies, le classement actuel des joueurs dans la partie ou la phase de jeu actuelle ont quant à elles leur place en haut de l’écran. D’un point de vue strictement pratique, nous n’avons pas de reproche à formuler à l’encontre de cette mouture mobile. Au contraire, Teamfight Tactics sur Mobile paraît être l’évidence même en termes de gameplay. Tout est ici plus pratique et plus accessible, seules les phases de draft où nos avatars doivent courir autour d’une rotation de champions semblent moins adaptées, car les déplacements s'opèrent en touchant la zone vers laquelle nous voulons nous déplacer plutôt que de faire appel à un stick virtuel.

Joli mais gourmand

Concernant la technique, c’est une autre paire de manches. Si le début de partie se déroule sans encombre et que le tout s’avère plutôt joli, dès lors que les synergies se mettent en place, des soucis de performance se font sentir. Alors bien entendu, si vous comptez jouer sur une tablette dernier cri équipée d’une puce de dernière génération, vous ne serez embêtés qu’en de rares occasions, mais sur un téléphone milieu de gamme actuel, le constat est tout autre. Une fois les teamfights regroupant une dizaine de champions engagés, le framerate chute fréquemment. Sur le même téléphone, Call of Duty Mobile, en élevé, reste stable et fluide à tous moments, même en cas d'explosions multiples. De son côté, Autochess ne bronche en aucune circonstance. On apprécierait pouvoir adapter la qualité des textures ou d’autres paramètres visuels comme le permettent de plus en plus de jeux mobiles ou encore la version PC de TFT. Dans l’absolu, ce n’est pas un énorme problème tant l’action de Teamfight Tactics peut avoir l’air fouillie par moment, nous incitant à plutôt regarder les barres de vies plutôt que les sorts jetés par la quinzaine de personnages à l’écran. Désagréable donc, mais pas handicapant pour autant.

Une Galaxie de possibilités

Pour accompagner ce portage, Teamfight Tactics opère un rééquilibrage majeur baptisé Galaxies. Cette mise à jour, d’une ampleur similaire à l’Avènement des Éléments, qui célébrait la 10e saison de League of Legends permet à nos champions favoris d'arborer une pléthore de skin sous le signe de l’espace. L'arrivée du set 3 est donc accompagnée des skins Project, de l'Odyssée, Gardiens des Étoiles ou encore des skins Mecha. Ils permettent donc de regrouper sous une seule et même bannière des champions qui n’avaient pas encore eu la chance de se retrouver dans les mêmes familles. Toutes les synergies précédentes et nos habitudes de joueurs se voient chamboulées par ces changements. Fini les familles Bois, Vent, Lumière, etc. Ce renouvellement est bienvenu et offre des combos encore plus grisants que par le passé. Les pilotes de méchas par exemple, fusionnent pour former un gigantesque robot reprenant leurs statistiques. Difficile d’avoir une idée fixe sur ce que sera cette nouvelle meta et quelles combinaisons seront les plus puissantes pour l’instant, mais une chose est sûre, les retournements de situation sont toujours de la partie. Cependant la cohérence visuelle globale et la thématique commune de ces skins posent des problèmes de lisibilité. En effet, l’abondance de mauve et de bleu foncé, autant sur les champions que sur le terrain, nous empêche de reconnaître une unité aussi vite que lors du dernier évènement. Le rythme plutôt lent des parties nous permet d’outrepasser ce défaut, mais couplé à un framerate capricieux lors des gros teamfights, on se retrouve périodiquement à devoir un peu trop plisser les yeux pour pouvoir y voir quelque chose.

En termes de contenu cette mouture se voit logée à la même enseigne que la version PC. Un mode de jeu, un passe combat et des cosmétiques pour notre avatar et notre terrain à débloquer. Nous n’avons malheureusement pas encore d’informations quant au chat vocal de groupe, qui d’ordinaire s’opère depuis le client League of Legends. Sur le serveur test sur lequel nous avons effectué nos parties, nous n’avions aucun moyen de communiquer avec les autres joueurs directement en jeu, ce qui peut s’avérer frustrant. D’autant que nous entendions l’effet sonore des messages textuels, mais qu’il nous était impossible de les lire.

Une expérience qui n'attend que de se perfectionner

Si lorsqu’on regarde son interface, TFT sur smartphone paraît être une évidence, en pratique le bilan est un peu plus mitigé. Les habitués le savent, le rythme des parties peut s’avérer relativement lent ,surtout en début de partie, et ces dernières dépassent systématiquement la barre des 30 minutes. On apprécierait un mode express, de l’URF par exemple, qui diviserait cette durée par deux afin de correspondre à celle d’un voyage en bus ou en métro. Dans les faits, cette version à emporter partout de TFT fait ce qu’on attend d’elle. Elle assure une continuité logique et attendue avec l’expérience PC, mais le fait d’une manière peut-être un peu trop timide. Son optimisation qui laisse à désirer et son absence de mode rapide nous inciteront probablement à privilégier notre ordinateur une bonne partie du temps. Il y a cependant fort à parier que sur des téléphones haut de gamme, voire très haut de gamme, ou des tablettes dernier cri ces tares se verraient amoindries.