Un univers soigné et déjanté

Void Bastards, c'est avant tout une direction artistique qui vous saute au visage dès les premières secondes d'introduction. Chaque élément de l'interface ou des phases en 3D sont pensées pour vous immerger au cœur d'un comics, et ce, d'une très belle manière. Que ce soit dans les couleurs, les musiques ou les choix esthétiques, Void Bastards séduit immédiatement par sa grande cohérence et l'originalité de sa plastique.

Vous évoluerez dans un univers rétro-SF particulièrement déjanté et aurez pour mission de vous soumettre aux ordres d'un ordinateur ayant pris le contrôle de la prison volante dans laquelle vous êtes retenu. La mission est simple : écumer la galaxie en sautant d'un vaisseau-épave à l'autre afin de trouver les pièces nécessaires à la réfection de votre vaisseau. Sur une carte galactique tout ce qu'il y a de plus limpide, vous pourrez choisir votre prochaine destination selon les axes de déplacement disponibles, tout en gardant à l'esprit que le transport coûte des ressources de nourriture et de carburant. Si vous vous arrêtez sur un emplacement dépourvu de ressources et en l'absence d'énergie, vous devrez sacrifier des points de vie pour vous déplacer. En outre, impossible de revenir en arrière une fois un trajet effectué, aussi convient-il de bien choisir sa prochaine cible.

Chaque vaisseau exploré est généré d'une manière procédurale et, avant d'y embarquer, vous pourrez observer les grandes lignes de ce que vous pourrez y retrouver. Type d'ennemis, matériaux disponibles, carburant, nourriture... ces informations sont tout à fait cruciales si vous désirez ne pas passer votre temps à mourir, ce qui vous arrivera immanquablement, mais nous y reviendrons.

Une question de stratégie

À l'instant de l'abordage, Void Bastards devient un FPS, dans lequel vous pouvez embarquer une arme, des explosifs et un autre objet utilitaire. La plupart du temps, votre mission sera de récupérer des ressources, mais également des objets particuliers, majoritairement utiles au craft d'équipement ou à l'accomplissement d'un objectif de mission. Un simple coup d'oeil sur la carte des lieux vous permet d'embrasser l'architecture du vaisseau et c'est de cette manière que vous pourrez établir votre plan d'action qui sera conditionné par vos objectifs. Si vous n'avez besoin que d'un peu de nourriture et de carburant pour poursuivre votre route, un aller-retour rapide dans la soute et dans la salle de pause ou la cuisine devrait suffire à faire votre affaire. En revanche, dans la quête d'un objet spécifique, un petit passage à la barre du vaisseau vous permettra de mettre en surbrillance l'intégralité des objets récoltables dans le vaisseau et identifiera par la même occasion l'objet de votre convoitise.

Il va cependant de soi que la traversée du vaisseau ne sera pas un parcours de santé. Certains endroits vous placent sous contrainte. Un vaisseau non alimenté vous forcera à faire un crochet par le générateur pour activer le courant et pouvoir ouvrir les portes, tandis que des zones radioactives vous contraindront à passer par une zone de décontamination si vous ne voulez pas repartir avec un capital de vie faible. Par ailleurs, de très nombreux ennemis / tourelles de puissance variable jalonnent les allées des différents vaisseaux et votre arsenal ne compte que des munitions très limitées. Ainsi, il convient de garder à l'esprit que Void Bastards ne bascule jamais dans le shooter pur et qu'il conviendra très souvent de privilégier la fuite à l'assaut frontal. Plus vous avancerez dans la nébuleuse, plus les ennemis seront puissant et plus vous devrez élaborer votre stratégie d'exploration. Acheter une carte permettant de localiser les ennemis permettra de verrouiler des portes en prévention, par exemple. La difficulté va crescendo et en cela, l'aspect tactique du jeu est renforcé.

Une fois les éléments de votre choix récoltés, il vous faudra regagner votre vaisseau par l’intermédiaire d'un sas. Une fois ceci fait, les objets inutiles sont désassemblés et vous permettent d'accéder à la fabrication de différents éléments. La fenêtre de confection principale ne dévoile ses objets qu'une fois les précédents construits et chaque arme ou pièce d'équipement peut être améliorée moyennant des composants qu'il devient toujours plus dangereux de récolter. Sans être totalement prolifique, la section craft permettra tout de même de se façonner un arsenal varié et un équipement très évolutif, autorisant à pousser toujours plus loin l'exploration.

Un rogue-lite généreux mais répétitif

C'est donc ainsi que se déroule d'un bout à l'autre une partie de Void Bastard qui, loin d'être évident, causera votre mort plus souvent qu'à son tour. Dans ce cas, le titre de Blue Manchu est plutôt généreux puisque la seule perte que vous subirez sera le ou les traits de caractère que votre personnage avait développés. Ces derniers peuvent autant être des bonus (dévoiler l'emplacement de toutes les ressources sur un vaisseau), des malus (vitalité diminuée) que totalement inutiles et déjantés. Tout le reste de l'équipement précédemment confectionné est conservé et votre exploration de la galaxie partiellement sauvegardée puisqu'à chaque étape de la campagne se crée un chekpoint sur lequel vous reviendrez si toutefois vous veniez à mourir.

Malheureusement, Void Bastards ne parvient pas à creuser son concept beaucoup plus loin. La boucle de gameplay s'avère plutôt répétitive et l'on aurait espéré que les très bonnes idées du jeu soient davantage fouillées, car en l'état, le joueur se retrouve rapidement à enchaîner le plus rapidement possible les trajets et sera souvent démotivé à l'idée de fouiller tous les recoins des vaisseaux pour dénicher du matériel. En cas de mort répétée, la tentation de se contenter de récupérer uniquement du carburant et de la nourriture pour avancer dans l'aventure (qui devrait vous occuper environ une dizaine d'heures) se fera grande et la lassitude pourrait bien vite pointer le bout de son nez. En outre, les environnements manquent de diversité et les sensations de shoot ne sont pas assez appuyées pour captiver pleinement le joueur. Il n'en reste pas moins une expérience intéressante même si on l'aurait voulue plus profonde que cela.