Développé par Bend Studio (l’excellente bien qu’inégale série des Syphon Filter, Uncharted : Golden Abyss), Days Gone proposera dès 2019 un vaste monde ouvert se situant dans le nord-ouest des Etats-Unis, en Oregon plus précisément. Mettant en avant un biker du nom de Deacon, le titre de Sony semble fortement s’inspirer de plusieurs jeux similaires, Horizon en tête, du moins dans ses mécaniques. Si jusqu’à présent, nous n’avions eu droit qu’à de simples présentations, nous avons enfin pu prendre la bête en mains. Idéal afin de vous livrer nos premières impressions.
Survivre quel qu'en soit le prix !
Pendant 45 minutes, nous avons pu nous essayer à une version Alpha du jeu tournant sur PS4 Pro. Les deux missions accessibles nous ont permis d’explorer une toute petite portion de la map et d’investir un camp. Nos impressions se basent donc sur une build encore en développement, à plus de 9 mois de la sortie du jeu.
Après cette session de jeu, un premier constat s’impose de lui-même. En effet, après avoir assimilé les commandes, il ne nous aura pas fallu plus de quelques minutes pour plonger dans le bain. Inutile de le cacher, Days Gone s'inscrit ni plus ni moins dans la tradition des Open World contemporains. De The Witcher 3 à Assassin’s Creed Origins en passant par Horizon : Zero Dawn, ce type de jeu a connu un incroyable essor pour la joie de celles et ceux aimant se perdre dans de vastes univers. Et bien entendu, proposer un Open World vidé de toute substance n’aurait pas grand intérêt, aussi beau soit-il. A l’heure actuelle, il est trop tôt pour statuer sur l’ADN de Days Gone, on peut d’ores et déjà préciser que le gameplay du jeu s’avère classique, mais somme toute efficace.
Quand zombie rime avec survie
Comme annoncé en préambule de cette preview, ces 45 minutes en compagnie de Days Gone nous auront permis de nous faire un premier avis sur la maniabilité qui, comme le reste du jeu, a le temps d’être peaufinée durant les neuf mois de développement restants. Bien que quelques bugs (graphiques, d’IA et de gameplay) aient perturbé la fête, avouons malgré tout que le potentiel du titre semble bel et bien là, ne serait-ce que grâce à sa difficulté synonyme d’un véritable sentiment d’oppression à la moindre apparition d’un Freaker. Les développeurs l’avaient annoncé, on vous le confirme : le jeu n’est pas simple ! Bien que Bend Studio doive plancher sur cette notion de difficulté et l’implémentation possible de plusieurs niveaux, le fait de constamment devoir vérifier ses ressources, ses armes et être attentif au moindre bruit fait son effet. Days Gone est un vrai jeu de survie et il vous faudra toujours être aux aguets pour espérer survivre. Bien entendu, vous pourrez compter sur plusieurs check points afin d'éviter de vous retaper de trop longues sessions. Attention tout de même puisque prendre d’assaut, en frontal, un camp de mercenaires alors que vous n’êtes pas préparé sera surtout synonyme de suicide.
C’est à ce stade que les mécaniques de jeu de la plupart des Open world refont surface. Vous devrez prendre votre temps en récupérant des matériaux (plantes, branches, pièces métalliques…) et ainsi pouvoir crafter des medikits mais aussi des munitions. Soyons honnêtes, sur ce point, Days Gone ne réinvente pas la roue, mais vous demandera toute de même de bien préparer vos assauts en craftant ce dont vous avez vraiment besoin. Le hic est que crapahuter dans la nature ne se fera pas sans risques sachant que vous pourrez tomber nez à nez avec des Freakers ou la faune locale. A ce sujet, il conviendra de composer avec son environnement. Sachant qu’il ne sera par exemple pas rare d’assister à des affrontements entre une meute de loups et des Freakers, autant laisser «faire la nature» afin d’économiser ses balles. Cependant, on imagine bien qu’après quelques heures d’exploration, nous aurons suffisamment de ressources histoire d'alimenter fusil d’assaut, à pompe, sniper, arbalète ou créer des cocktails Molotov et autres grenades.
Un open world qui ne demande qu’à s’épanouir
Si la structure est donc relativement classique, Days Gone n’en reste pas moins intéressant sur le papier, néanmoins dans ce qu’il suggère. Malheureusement, difficile d’être catégorique sur son vrai potentiel puisque durant notre session, nous n’avons affronté que quelques grappes éparses (néanmoins létales) d’infectés et rencontré qu’une poignée de survivants. Bien que le jeu semble, à ce stade du développement, visuellement un cran en dessous d’Horizon, il faudra ici aussi attendre un peu plus pour se faire un véritable avis. En l'état, nous n’avons en effet pu traverser qu’une minuscule portion de la gigantesque map mise à disposition. Toutefois, bien qu'il soit évident que le biome du jeu sera plus homogène que celui du titre de Guerrilla, on peut facilement imaginer avoir à visiter des camps qu’on souhaite suffisamment variés dans leurs architectures ou des environnements caractéristiques de la région à commencer par des scieries déjà présentées dans les premiers vidéos de gameplay. Si on rajoute à ceci d’éventuelles villes/ruines de taille moyenne, Days Gone devrait proposer suffisamment de variété pour maintenir éveillé l’intérêt du joueur.
C’est tout le mal qu’on lui souhaite, car d’un point de vue de la maniabilité, nous n’avons pas noté de gros problème a priori insoluble. Si les déplacements de Deacon m’ont parfois semblé manquer de précision, un petit ajustement de sensibilité devrait facilement pouvoir régler ce souci. La conduite de la moto s’est montrée très agréable bien que les environnements forestiers traversés ne nous aient pas permis d’effectuer de vraies pointes de vitesse. Croisons les doigts pour que le ressenti soit aussi bon sachant que des courses-poursuites à moto seront au programme. N’oublions pas non plus de mentionner que ladite moto, en tant que personnage à part entière, devra bénéficier de nombreuses attentions. Certes, on profitera de Voyage rapide arrivé à un stade de l’aventure mais que cela ne vous empêche pas de constamment réparer votre «bébé», d’en faire le plein ou même de la customiser afin de la rendre plus résistante aux chocs.
Plus globalement, la jouabilité est efficace car basée sur des systèmes ayant fait leurs preuves. De la roue de sélection d’armes à l’appui sur une touche permettant d'en changer rapidement, nous évoluons en terrain connu. On pourra également, dans le feu de l’action, utiliser notre arme de mêlée (en appuyant sur R2) ou bien mettre à profit la croix de direction synonyme de soin rapide ou de lampe torche. Rien de neuf sous le soleil, mais bien suffisant pour s’amuser. Il faudra toutefois juger de la qualité de l’IA puisque si les survivants essayaient de nous déloger à l’abord d’un camp dont ils montent la garde, divers bugs faisaient qu’ils restaient parfois plantés derrière leurs abris de fortune sans nécessairement se cacher outre mesure. Rien d’alarmant vu le statut Alpha de la build surtout que nous n’avons pas noté de ralentissements. Bref, s'il y a encore à faire afin de peaufiner les éléments perfectibles que nous avons aperçu, on imagine que les équipes de Bend Studio feront tout pour que Days Gone offre davantage qu’un énième open world skiné. On aimerait être surpris et si la figure du zombie semble aujourd’hui quelque peu éculée, faisons confiance aux développeurs pour amener suffisamment d’idées nouvelles nous donnant envie de poursuivre l’aventure. On espère le vérifier un peu plus en profondeur d’ici l’année prochaine.
Difficile actuellement de savoir de quoi Days Gone sera fait. En l’état, notre session de jeu nous a rassuré d’un point de vue de la maniabilité malgré certains éléments perfectibles mais facilement rattrapables avec le temps de développement restant. S’appuyant sur des mécaniques ayant fait leurs preuves, le jeu semble avoir du potentiel. Impossible cependant d’être catégorique dans le sens où ce que nous avons pu voir était très classique. Pas inintéressant, notamment grâce à sa difficulté véhiculant un vrai sentiment d’oppression, néanmoins sans surprises. On espère donc en voir davantage très rapidement car si Days Gone arrive à maintenir cette tension sur les 30 heures de durée de vie annoncée, il se pourrait bien que cet open world arrive lui aussi à sortir du lot.