On ne va pas se mentir : lors de sa première présentation, Gravel ne nous avait pas emballés. Mais pourtant, plus on y joue, et plus l'on se dit que les Italiens de Milestone vont peut-être réussir ce qui nous paraissait improbable il y a quelques mois. C'est-à-dire produire un jeu de course arcade fun et facile à prendre en main. Et on en aurait bien besoin.
Nous avons pu essayer Gravel sur PC, via une version non-définitive du titre envoyée par son éditeur.
Les jeux de course arcade, qui s'assument comme tels, sont plutôt rares ces derniers temps. D'abord parce qu'ils se vendent plutôt mal, ce qui n'est pas pour motiver éditeurs et développeurs. Ensuite parce qu'une certaine série de jeux, qui commencent par « Forza » et terminent par « Horizon » domine outrageusement la catégorie depuis quelques années. Pas facile de boxer dans la même catégorie, sous peine d'être forcément comparé par les joueurs, qui auront vite fait leur choix. Pour autant, il y a encore de la place pour la course arcade fun et un peu brut de décoffrage, dans laquelle il suffit d'enchaîner les courses à 200 km/h, sans passer par un monde ouvert. Cette formule a connu le succès par le passé, avec des titres comme V-Rally ou MotorStorm, et c'est précisément ce genre de jeux qui ont servi de modèles à Milestone, au moment de penser son Gravel.
Motor Academy
Le nouveau titre de Gravel n'est pourtant pas dénué d'habillage. Il ne s'agit pas simplement d’enchaîner les courses : le joueur participe, avec d'autres pilotes, à une émission de télé-réalité mettant en scène les meilleurs pilotes de course off-road. L'idée est donc de faire ses preuves en restant le plus longtemps possible dans l'émission. Pour cela, il faut donc gagner un maximum de course, mais surtout le faire avec un maximum de style ; c'est ainsi que l'on engrange, petit à petit, des étoiles, qui donnent accès à de nouvelles épreuves. On défit de temps à autre des champions, qui s'étaient fait remarquer lors de la dernière saison de l'émission. La structure est finalement assez classique et cet angle télé-réalité ne change pas grand chose, dans les faits. Les commentaires et la mise en scène façon télévision, en revanche, donnent un certain cachet à Gravel, qui cherche clairement à en mettre plein les yeux. C'est là que certains n'hésiteront pas à faire la comparaison avec Forza Horizon, et on pourra difficilement leur donner tort : certaines courses y font effectivement penser, comme lorsqu'elles nous permettent de sauter par dessus un train en marche. Mais dans les faits, cela fonctionne : on ressent forcément un petit frisson, un tressautement d'excitation lorsque cela arrive.
Le fait de pouvoir débloquer, en fonction des performances, de nouvelles voitures et de nouvelles livrées, est également une bonne idée puisqu'elle met en valeur les performances du joueur. Dans Gravel, il n'est pas question d'acheter des voitures et de gonfler la taille de son garage : à chaque course, le jeu vous en propose plusieurs, à vous de choisir celle qui a votre préférence. Notez que cela dépend de vos performances puisque par défaut, il ne vous en proposera qu'une ou deux. En revanche, si vous avez accumulé de nombreuses étoiles, ou que vous avez atteint un certain niveau de popularité, d'autres seront à votre disposition. De quoi jouer et rejouer, jusqu'à débloquer un maximum de bolides.
À fond les manettes
Le jeu cherche à être spectaculaire, et il y parvient régulièrement, surtout grâce à sa vitesse. Gravel va vite, très vite, et lorsque l'on s'est débarrassé de toutes les aides à la conduite, inutiles dans un jeu de ce genre, on obtient une conduite nerveuse et bondissante plutôt amusante. C'est forcément très arcade et très permissif, ce qui signifie qu'en dehors de quelques sauts, vous perdrez rarement le contrôle de votre auto. Le jeu ne vous facilite pour autant pas la tâche, avec des changements de direction parfois bien violents ; et vos adversaires n'arrangent rien, puisqu'ils ont tendance à conduire de manière très... physique, et n'hésitent pas à vous percuter, quitte à vous retourner. On se fait vite à ce style très particulier jusqu'à devenir soit même assez rugueux sur les contacts. C'est œil pour œil, dent pour dent !
La conduite varie d'ailleurs intelligemment d'une épreuve à l'autre. Gravel propose différentes disciplines, et il autant possible de rouler en petite voiture de rallye qu'en gros SUV, dans des courses d'arène rageuses où la maîtrise du dérapage contrôlé sera un véritable atout. La conduite peut se faire plus ou moins glissante, au joueur de s'adapter. C'est bien là la force de ce Gravel : on ne s'ennuie jamais vraiment, car il parvient toujours à proposer quelque chose de nouveau, de différent.
Nous avons également noté avec plaisir que certains défauts, que nous avions pointé du doigt lors de notre dernière rencontre avec l'équipe de développement, ont été corrigés. C'est notamment le cas des balises, qui marquent l'emplacement des portes à franchir dans certaines courses : trop petites et pas assez voyantes, elles ont désormais gagné deux bons mètres et affichent une couleur plus voyante, même avec la distance. De quoi s'éviter la frustration de manquer une porte pour un souci de lisibilité du tracés à suivre. Une bonne chose, donc.
Très honnêtement, ce que l'on avait vu de Gravel il y a quelques mois ne nous avait pas convaincus du tout. Pourtant, cette nouvelle session de jeu nous a fait changer d'avis : Milestone a continué de travailler sur sa nouvelle licence et cela a payé. Gravel prend l'allure d'un jeu de course arcade qui ne restera certes pas dans les annales mais saura amuser les amateurs de sensations fortes, grâce à son concept bien exploité et sa conduite nerveuse. À confirmer fin février, lors de la sortie définitive.