36 ans et toujours aussi agile

Avant de commencer, offrons-nous un petit rappel des faits. Le point de départ de ce nouvel épisode de la franchise est simple : Mario veut absolument empêcher le mariage entre Bowser et Peach, mais également secourir la sœur de Cappy, son nouveau couvre-chef capable de changer de forme. C’est d’ailleurs sur la terre natale de Cappy, le Pays des Chapeaux, que nous allons revenir en premier. Vous l’avez peut-être déjà aperçu dans la dernière vidéo de présentation du jeu, son esthétique jouant avec le noir et blanc fait penser à une œuvre de Tim Burton et c’est extrêmement réussi. Mais ne vous y attachez pas trop puisque ce monde ne servira que d’introduction. Comment lancer le chapeau, changer de forme, sauter, écraser les Goombas… Bref, tout ce qu’il faut savoir vous est enseigné, parfois à l’aide d’un pictogramme animé, parfois en vous offrant un cas de figure poussant à la découverte.

Ce qui frappe d’emblée dans ce Super Mario Odyssey, c’est le gameplay qui tourne désormais beaucoup autour du lancer de chapeau. Par habitude, vous aurez envie de sauter sur les ennemis ou les éléments du décor, mais il est souvent bien plus judicieux de leur lancer votre couvre-chef qui permettra des actions plus inattendues. Si cela étonne durant les premières minutes, on apprécie rapidement ce nouveau coup qu’il est possible de déclencher en effectuant un petit mouvement de lancer avec le Joy-Con (ou en appuyant sur Y). Pour le reste, notre bon Mario enchaîne toujours aussi bien les cabrioles et sait encore se servir de son derrière en acier lors des attaques rodéo. Petit plus pour la caméra qui semble particulièrement ergonomique, faisant notamment apparaître notre héros en pointillés lorsqu’il s’en approche trop.

Malgré la courte visite, le Pays des Chapeaux nous a rapidement conquis visuellement, mais il en va de même pour nos deux autres destinations du jour, le Pays de la Cuisine et le Pays de la Mer. Arborant des couleurs pastel agréables et chaleureuses, les univers de Nintendo sont toujours aussi classes et cohérents. Mais la firme s’est aussi amusée avec les formes, à l’image de certains éléments du Pays de la Cuisine allant chercher du côté de l’esthétique "Low Poly" que les indépendants apprécient tant. Vous l’aurez compris, le jeu des matières et des couleurs fonctionne parfaitement – Nintendo a le pinceau toujours aussi aiguisé.

Attrapez-les tous !

Puisque l’on ne change pas un gameplay qui fonctionne, le principe de cet opus Odyssey est de collecter un maximum de lunes à travers les différents mondes du jeu. Ainsi, lorsque nous débarquons au Pays de la Cuisine, diverses problématiques se présentent à nous. Les sbires à la solde de Bowser volent de la nourriture et un gros oiseau a pris le contrôle de la marmite géante dans laquelle mijotait la potée des habitants. Cela vous fait déjà deux missions, mais vous en trouverez bien plus en vous baladant. Pour les accomplir, il vous faudra traverser de nombreux obstacles et gravir des reliefs à en avoir le vertige.

Mais Mario, aussi fort soit-il, ne peut pas sauver le monde seul. Il aura besoin d’emprunter le corps de certains ennemis pour cela. Par exemple, afin d’atteindre la fameuse marmite trônant en haut du niveau, il sera nécessaire d’envoyer sa casquette sur un Koopa cuisinier afin d’utiliser ses poêles capables de détruire le fromage bloquant un interrupteur. Une fois au sommet, il sera nécessaire de prendre l’apparence d’un beau morceau de viande pour être amené par l’oiseau dans le bouillon. Au cas où vous en douteriez encore, la transformation n’est pas un gadget, mais bien un élément central du gameplay. Bien dosée, la progression dans les pays vous fera ainsi alterner entre ces phases de recherche proches de l’énigme et des séances de plateforme typiques des jeux de la série. Nous noterons au passage que Big N semble avoir modernisé sa formule avec des lunes plus nombreuses, mais légèrement plus rapides à obtenir, permettant aux plus pressés de s’adonner à des sessions plus courtes.

À travers l’heure et demi de jeu qui nous a été offerte, il était assez évident que Super Mario Odyssey mise sur la diversification du gameplay. Grâce aux transformations, les possibilités sont très nombreuses. Tout d’abord, cela offre plusieurs manières d’aborder une phase puisque vous avez souvent le choix de traverser une zone sous différentes formes. Ensuite, certaines d’entre elles viennent radicalement modifier l’expérience de jeu. Par exemple, dans le Pays de la Mer, de nombreuses lunes ne sont atteignables qu’en se rendant sous l’eau. Or, comme les fans le savent, Mario est loin d’égaler Michael Phelps en termes de vitesse. Heureusement, nous pouvons nous métamorphoser en poulpe capable de se projeter en crachant de l’eau. Comme un hommage à Super Mario Sunshine, nous nous retrouvons alors avec les mêmes capacités que celles de ce bon vieux J.E.T.

Mais en dehors de ces transformations, Nintendo nous réserve tout un tas d’autres possibilités à commencer par le magasin de vêtements. En collectant les monnaies de chaque pays ou en utilisant des amiibo, vous pourrez acheter de nouvelles tenues à Mario et ainsi accomplir certaines missions. Petit détail intéressant au passage, l’ensemble des amiibo fonctionneront avec le titre ! Outre les traditionnels boss et mini-boss qui vous mèneront la vie dure, nous pouvons citer les tableaux dissimulés dans certains recoins. Sortes de portails dimensionnels, ceux-ci vous téléportent vers un endroit normalement inaccessible d’un autre pays. En somme, grâce à tout un tas de petites (et grandes) idées intelligentes, les développeurs sont parvenus à diversifier leur gameplay. Vous ne risquez pas de tomber dans la routine.