Copain de Mario depuis l'ère Super NES, Yoshi s'est depuis largement émancipé par l'intermédiaire d'une multitude de titres aux directions artistiques chatoyantes. Le dernier en date, Yoshi's Woolly World avait ainsi misé sur un monde fait de laine, concept original et bien reçu par la presse et les joueurs. Toujours dans le même ordre d'idée les développeurs de Good Feel ont annoncé la nouvelle aventure de Yoshi à destination de la Switch. Sans véritable titre pour le moment, ce nouveau jeu nous a été présenté par Nintendo lors de son passage à Paris.
En parcourant deux niveaux, un responsable de Nintendo nous a présenté les fonctionnalités clés du titre. Notez toutefois que nous n'avons pas vu voir la co-op.
Après avoir lancé des fils de laines, notre bon petit dino se retrouve cette fois-ci plongé dans un univers fait de carton. Le terme employé par Nintendo est diorama, mais vous pouvez vous en faire une bonne idée en imaginant une maquette d'étudiant faite de bric et de broc.
La présentation s'est ouverte sur un niveau champêtre mettant en scène notre héros et ses œufs. Toujours récoltable via des boîtes ou en gobant des ennemis, ces précieux projectiles vous permettent d'abattre les méchants ou bien de jouer avec un décor particulièrement interactif. Le fait de jeter un œuf sur une petite maisonnette en carton va par exemple la faire s'écrouler afin de laisser apparaître un maskass tenant une fleur, collectible déjà présent dans l'épisode Woolly World.
Oui, nous avons toujours cette gamme de pièces, fleurs et autres objets à ramasser sur notre parcours. Sauf que si la difficulté était relativement basse dans le précédent volet, celui-ci se veut légèrement plus challengeant avec des secrets qui ne se débloquent qu'à force de réflexion. Il faut ainsi résoudre des énigmes, lancer des oeufs sur des cibles peu visibles, mais également jouer avec les deux formes du décor.
Ce n'est qu'une question de point de vue
Les développeurs de Good Feel s'amusent avec les matières, mais s'efforcent également d'exploiter leur potentiel pour enrichir le gameplay. Ainsi le petit monde en carton-pâte dans lequel évolue Yoshi possède deux facettes. La première est travaillée, très présentable, tandis que la seconde est ce que nous pourrions appeler l'envers du décor. On y découvre les bibelots ayant servis à la conception de certaines plateformes, notamment des gobelets, ou des briques de lait. Toujours avec une pointe d'humour, nous voyons également que les papillons qui batifolaient côté recto sont des bouts de papiers agités par des maskass cachés derrière des buissons côté verso.
Une fois la petite surprise passée, on découvre l'un des éléments-clés imaginés par le studio japonais : la possibilité d'atteindre certains endroits aperçu de face en se rendant dans le niveau de dos. Il faut ainsi jouer avec la caméra pour passer derrière certaines structures, ce qui fera ressortir notre héros en surbrillance. Mais malgré ce repère essentiel, certains passages nous ont paru un peu confus. Si dans ce genre de cas, Yoshi ressort bien, les obstacles restent eux quasiment invisibles ce qui a tendance à rendre les déplacements un peu bancals. Même si nous attendrons d'en voir plus avant de nous prononcer, notre principale inquiétude concernant ce Yoshi se situe à ce niveau.
Plus profond, mais moins séduisant visuellement
Une fois ce petit défaut passé, nous ne pouvons qu'apprécier la richesse des décors qui s'offrent à nous. Bien plus fouillés que ceux de Woolly World, les mondes de ce Yoshi renferment quelques nouveautés. Tout d'abord, le jeu avec la profondeur (tirer ou sauter sur d'autres plans plus loin ou plus proches) est plus présent et vient corriger ce petit manque de densité qui faisait défaut à l'opus précédent. Il est nécessaire de faire plus attention à ce qui nous entoure pour être sûr de ne rien louper.
Autre nouveauté sympathique, les développeurs ont pris soin d'ajouter différents véhicules faisant aussi bien office d'ennemi que de moyen de transport. Dans la séquence qui nous a été présentée, un petit train de bois faisait le tour de la carte, transportant à son bord une poignée de maskass. Après avoir mis à mal les malandrins, il nous était possible de monter à bord de la locomotive, de jeter un œuf sur l'aiguillage pour que celle-ci nous emmène dans un autre recoin de la map.
Finissons enfin sur l'aspect graphique du titre et son fameux univers tout de carton vétu. Si le choix de l'Unreal Engine 4 paraît plutôt logique, le moteur d'Epic facilitant la vie des développeurs sur de nombreux points, le rendu qu'il propose a quelques faiblesses. Là où Yoshi Woolly World. se paraît d'une certaine régularité concernant les effets et l'utilisation des shaders, cet opus semble un peu moins uniforme. La façon dont brillent les pièces fait par exemple un peu tâche avec l'ensemble très pastel du diorama. Bref, si le tout est évidemment rudement joli, on ne parvient pas à retrouver cette âme et cette patte très réussie du précédent opus.
Ce Yoshi à destination de la Switch semble vouloir faire mieux que son aîné et commence pour cela par rendre la collecte plus difficile. Le jeu avec les deux facettes de chaque niveau est une bonne idée, tout comme l'ajout des véhicules ou l'amélioration de la profondeur. Le premier stage qui nous a été présenté fourmillait de détails et paraissait moins linéaire que ce que Woolly World nous proposait. Autre bon point, le choix d'une esthétique cartonnée fonctionne très bien, même si le passage à l'Unreal Engine 4 fait perdre un peu d'uniformité à la direction artistique. Enfin, espérons que les potentiels soucis de caméra que nous avons repéré durant la présentation ne nous impactera pas trop une fois que nous aurons la manette entre les mains.