La Red Team sort d’hypersommeil

Abandonné à son triste sort à la fin de Halo Wars, le Spirit of Fire et son équipage ont passé 28 ans en hypersommeil et ont manqué la fin de la guerre et la défaite de l’alliance Covenant face à une humanité revancharde. Près de 3 décennies se sont évaporées en un clin d’œil. Sortis de leur sommeil artificiel à l’approche de l’Ark, le Capitaine Cutter et la Red Team découvrent un monde-anneau aux proportions astronomiques occupé par des forces renégats Covenant baptisées The Banished avec à leur tête une Brute répondant au nom d’Atriox. Et le premier contact est sans appel. Les flammes de la guerre embraseront l’Ark sous les tirs de plasma et les frappes orbitales.

Souvent anecdotique dans les jeux de stratégie, la campagne du premier Halo Wars valait à elle seule la peine de passer outre les errements de gameplay. Et Halo Wars 2 entend bien perpétuer la tradition. Cinématiques aux visuels irréprochables, personnages hauts en couleur et mise en scène travaillée, ce second épisode se veut cinématographique. Le lore de la franchise Halo est dense et Halo Wars 2 apportera sa pierre à l’édifice à n’en pas douter. Une simple mission de destruction est contextualisée par un briefing et s’insère parfaitement dans un récit, certes linéaire, mais épique et prenant. Les aventures de la Red Team et du Capitaine Cutter tiendront en haleine les fans désireux de découvrir la destinée du Spirit of Fire. Difficile cependant de juger de l’intérêt d’un tel scénario sur la durée… seules 2 missions étant disponibles lors de notre session : l'introduction et la mission 3 nommée « Ascension ».

Un STR entre réflexion et tradition

Halo Wars 2 ne réinvente à aucun moment la formule du bon vieux jeu de stratégie, bien au contraire. Recyclant les forces du premier épisode et s’inspirant des maîtres en la matière, le titre de Creative Assembly s’appuie sur les archétypes du STR et propose rien de moins qu’une épopée tactique dans l’univers de Halo. Construction de bases, récolte de ressources, amélioration des bâtiments et mise en production d’unités… la gestion est au cœur du gameplay. Loin d’un Dawn of War II misant avant tout sur la nervosité et le dynamisme, Halo Wars 2 prend son temps. Le déploiement des premières unités en multijoueur demandent plusieurs minutes et il n’est pas rare de profiter de ce calme précédant la tempête pour installer des bases secondaires et optimiser sa production de ressources. Et ces préliminaires sont cruciaux. Une fois les hostilités lancées, l’équilibre des forces en présence plie sous le poids du nombre et l’utilisation à bon escient des unités engagées. En tant que jeu de stratégie, Halo Wars 2 fait de la réflexion une arme dévastatrice.

Baraquements, générateurs de ressources, tourelles défensives, recherches scientifiques pour débloquer de nouvelles unités, améliorations de votre QG… une simple construction définit votre stratégie pour les minutes à venir. Choisir de rester sur la défensive ou monter une force d’assaut pour prendre un point fortifié influent directement sur l’issue de l’affrontement. Et ces options répondent à des besoins précis sur le champ de bataille. Le concept de « counter unit » est bel et bien présent et envoyer au suicide des fantassins face à des unités lourdes a pour conséquence le trépas de celles-ci et une perte sèche en ressources. Et le choix s’avère cornélien tant le panel d’unités a été revu à la hausse et offre un large choix aux tacticiens souhaitant peaufiner leur stratégie. La présence d’un leader (et donc d’un pouvoir) couronne cet ensemble de décisions à prendre en amont et durant le combat pour faire de Halo Wars 2 un STR complet dans lequel notre matière grise est constamment sollicitée.

La coopération, sève du multijoueur

Sans innover outre mesure, le multijoueur s’offre divers modes allant du classique Team Deathmatch au plus surprenant Domination (les 2 modes abordés lors de cette session) dans des parties à la durée avoisinant les 30 à 40 minutes. Le premier est un classique du genre et n’a besoin d’aucune explication tant le concept est connu de tous. Domination de son côté pousse les forces en présence à contrôler les points d’intérêts disposés sur la carte et a ainsi gagné des Points de Domination. Une fois un certain nombre de ces points atteint, la partie est terminée et l’un des camps est déclaré vainqueur. Plaisant à parcourir, ces 2 modes s’ajoutent à Stronghold testé à l’E3 2016.

Joués en 3v3, ces affrontements se sont avérés diablement tactiques et ont forcé les joueurs que nous sommes à collaborer dans l’espoir de contrecarrer les plans de l’équipe adverse. La communication est tout simplement essentielle afin de couvrir l’intégralité de la carte, suivre les mouvements des forces ennemies et optimiser les assauts menés tambour battant et la production d’unités selon la tournure des événements. La perte d’un allié est un crève-cœur et se ressent immédiatement. Lui venir en aide est donc primordial dans l’espoir de renverser une situation mal embarquée, car sans ce dernier la victoire devient bien souvent utopique.

Blitz : le multijoueur accessible

À tous les réfractaires au multijoueur et à ces affrontements s’éternisant des dizaines de minutes, le studio Creative Assembly a pensé à vous et a conçu un mode qui séduira les impatients. Intitulé « Blitz », ce mode délaisse la construction de base et la gestion minutieuse des ressources pour se focaliser sur une action trépidante et la prise de décision sur le vif.

Blitz conserve la prise de contrôle de points d’intérêts sur des cartes de moindre envergure afin de gagner un nombre précis de points synonymes de victoire, mais abandonne toute notion de construction au profit d’un déploiement instantané des unités. Ces troupes mises à disposition dépendent d’un deck que vous aurez conçu au préalable en piochant dans un pool de cartes débloquées à mesure que vous progressez dans ce mode. Et ces cartes ne se résument pas à une liste d’unités. Divers pouvoirs affinent votre stratégie en temps réel et changent l’issue du combat par un ordre de frappe orbitale, l’attaque d’une nuée de Vulture...

La dimension tactique réside dans le choix d’un leader et la création d’un deck à même de contrer l’adversaire, de harceler les points de contrôles et de disposer d’unités lourdes à la puissance de feu dévastatrice. Et comme tout bon jeu de cartes, ces dernières s’obtiennent par l’intermédiaire de boosters disponibles en complétant des challenges et autres missions ou en passant par la case porte-feuille, histoire de sauver quelques heures, bien que cette méthode ne soit ni nécessaire ni recommandée. Ce mode Blitz est une nouveauté à ne surtout pas négliger tant la formule est rafraîchissante et nerveuse avec ses parties expédiées en 5-6 minutes.