Lors de son annonce au mois de juillet 2015, il n'était pas difficile de voir les inspirations de Dragon Quest Builders. Des décors par blocs, un gameplay axé sur la construction, Il ne fait aucun doute que la folie Minecraft a fait des envieux. Mais rassurez-vous, le titre de Square Enix a d'autres ambitions, que nous avons pu relever lors d'une session d'une bonne dizaine d'heures.
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La session avait lieu dans les locaux d'un prestataire de Square Enix, sur PS4. Il s'agissait d'une version complète, mais nous n'étions autorisé qu'à jouer au premier des quatre chapitres du jeu (une dizaine d'heure, quêtes annexes comprises).
Dans Dragon Quest Builders, vous tenez le rôle du Bâtisseur (ou de la Bâtisseuse, selon le sexe choisi), le seul être humain qui possède encore le pouvoir de construire et de créer. Dans ce monde apocalyptique, Lordragon a le contrôle de tous les monstres et les villes n'existent plus. C'est donc à vous de rebâtir des cités sur de vieilles ruines en tentant de réunir les quelques rescapés qui ont encore de la conviction. Une tâche longue et non sans accroc, mais qui en vaut la chandelle.
Un système bien huilé
Dans la pratique, le jeu se déroule comme ceci : en construisant des pièces, vous développez votre village et augmentez son rang, ce qui a pour répercussion de vous amener des habitants supplémentaires. Ces derniers vous donnent plusieurs avantages. D'une ils peuvent créer des objets via les outils que vous avez placés et vous les mettre dans des coffres bien au chaud. De deux, ils vous assistent au combat pour défendre la ville des assaillants qui veulent la détruire (ce qui veut donc dire qu'ils peuvent mourir !). De trois, ils vous proposent des quêtes annexes qui débloquent souvent de nouvelles recettes pour améliorer votre ville. Bref, quoi qu'il en soit, les habitants, c'est du tout bon.
Mais pour qu'ils puissent être efficaces, il faut que vous soyez malins dans votre façon d'agencer l'espace. En effet, contrairement à un Minecraft, votre cité doit être construire dans un carré limité. Vous devez donc sans cesse améliorer vos pièces déjà construites en ajoutant les objets nécessaires. Rajoutez une jarre et une pancarte à une chambre classique pour en faire une chambre individuelle. Outre les premières missions qui servent de tutoriel, on est libre de faire ce que l'on veut, mais aussi de découvrir par tâtonnements. Car si six possibilités de pièces vous sont décrites quand vous commencez le jeu, vous pouvez tout à fait en découvrir vous-même en mettant des objets au petit bonheur la chance. C'est par exemple comme ceci que j'ai découvert comment faire une auberge, juste en mettant six lits, de la lumière et une table dans une pièce. Tant que vous avez des murs de deux blocs sur tous les côtés, ça peut compter dans votre score, qui lui-même dépend du standing et la pièce et de la décoration que vous rajoutez par la suite.
Le système a beau paraître simple, il est en fait particulièrement ingénieux. Mais ce qui fonctionne réellement avec Dragon Quest Builders, c'est la structure de l'avancée. En effet, contrairement à un Minecraft qui opte pour une liberté totale, vous aurez toujours quelque chose à faire dans Dragon Quest Builders. Non seulement chaque quête en débloque une nouvelle, mais en plus, chacune d'entre elles donne accès à de nouveaux éléments, comme des recettes (et donc de nouveaux objets), de nouveaux habitants ou des idées de nouvelles pièces. Cette façon d'avancer s'avère rapidement addictive. A peine une quête effectuée qu'on a envie de faire la suivante pour faire évoluer notre petit village. Mais la force de Dragon Quest Builders est de ne jamais vous forcer la main. Rien ne vous presse et si vous voulez passer des jours à construire des choses entre deux quêtes, cela vous est tout à fait possible. Cela est d'autant plus important qu'il faut veiller à construire des défenses afin de contrer les attaques incessantes d'ennemis, qui arrivent par vagues lors de certaines quêtes. Rien ne vous oblige à les construire dans l'enceinte du village et la technique des douves est d'ailleurs fortement recommandées. Attention toutefois, tout comme vous, les ennemis peuvent détruire les blocs les moins solides avec leurs simples attaques.
Puisque nous parlons des ennemis, enchaînons avec les combats qui sont, à vrai dire, plutôt classiques. Il est parfois difficile de jauger la distance des coups mais on s'en sort quand même plutôt bien, notamment parce que les affrontements sont on ne peut plus simples à gérer. Cela aurait pu être un problème si les combats avaient une grosse importance dans le jeu mais à vrai dire, ils servent plus à récupérer des ingrédients pour les recettes et constructions qu'à offrir une vraie expérience en eux-même. Le reste de votre périple est surtout constitué d'exploration et de minage, puisque certains ingrédients (fer, cuivre, charbon, etc) ne se trouvent que dans des grottes dont l'ouverture se trouve au flan des montagnes.
Dragon Quest, un univers
Outre son gameplay particulièrement efficace, Dragon Quest Builders possède aussi un style visuel qui marie l'aspect « blocs » des jeux du genre avec le design caractéristique des personnages de la série, créé par Akira Toriyama (Dragon Ball, notamment). Et diable, que les deux vont bien ensemble ! Véritable ode aux premiers opus de la série (et surtout à Dragon Quest I), Builders possède un vrai univers porté par une patte indéniable et ses slimes, golems et autres dragons en sont la marque de fabrique. Toujours dans la fibre nostalgique, le titre offre aussi des compositions de Koichi Sugiyama qui font une nouvelle fois référence au Dragon Quest d'antan pour le plus grand bonheur des fans.
Au final, tout porte à croire que Dragon Quest Builders a les armes pour un succès en dehors du Japon et il s'avère bien plus qu'un vulgaire moyen de surfer sur la vague Minecraft. Avec son aspect scénarisé et sa structure quête/construction prenante, nul doute que les joueurs y trouveront leur compte, surtout que finir le premier chapitre débloque le mode libre Terra Incognito dans lequel les joueurs peuvent laisser parler leurs envies. Il est à noter que chaque chapitre (quatre au total) vous demande de reconstruire une autre ville dans des conditions différentes et que si vous perdez tous vos objets à chaque fin de chapitre, vous ne perdez pas les recettes et plans que vous avez appris. Bref, Dragon Quest Builders est une affaire à suivre de près lors de sa sortie, le 14 octobre 2016.
Trailer de Dragon Quest Builders
Dragon Quest Builders est-il inspiré par Minecraft ? Bien évidemment ! Mais il n'en est pas une pale copie pour autant ! En proposant une structure évolutive et addictive de quêtes et de construction, le titre de Square Enix impose un vrai rythme qui aiguille le joueur tout en lui laissant la liberté de sortir des sentiers s'il le souhaite, quand il veut. Bien que l'obligation de construire sa cité dans une petite surface peut paraître contraignante au début, elle pousse le joueur à constamment modifier l'agencement des pièces, seule manière d'engranger des points pour monter de niveau. Avec l'univers, le design et les musiques de Dragon Quest en prime, Builders s'annonce déjà comme une petite perle.