Puisant son ambiance dans de grands classiques de la littérature, du cinéma et du jeu vidéo, Ghost of a Tale narre les péripéties de Tilo, une petite souris qui se retrouve enfermée au fond d'une obscure prison. Pour notre héros, pas question de croupir dans cet endroit sordide une seconde de plus ! Sa tendre moitié a disparu et il va devoir arpenter les lieux pour trouver des indices lui permettant de retrouver sa belle. Au cours de son périple, le petit mammifère va faire la connaissance de multiples personnages anthropomorphes (grenouille, araignées, crabes, pies, faucons...) et vivre une étonnante aventure.

LE JEU DU RAT ET DE LA SOURIS

Mélange d'exploration, d'infiltration et d'énigmes, le jeu propose un cocktail qui ravira les aventuriers en herbe. Tout débute lorsque Tilo, alors prisonnier de son cachot, s'évade. Au détour d'un couloir, il fait la connaissance de Kerold, un capitaine pirate enchaîné et comprend alors qu'il va devoir ruser pour retrouver celle qu'il aime. Le problème, c'est que ses pérégrinations ne vont pas être de tout repos. En effet, une colonie de rats malfaisants contrôle l'endroit et n'hésite pas à éliminer tous les intrus qui osent fouler son territoire. Pour éviter ce funeste destin, la petite souris va devoir se faufiler en douce, à travers les différentes zones, pour récupérer des items importants (notamment des clés pour ouvrir les portes verrouillées) et mener à bien son opération de sauvetage. L'infiltration tient une place prépondérante dans Ghost of a Tale. Les ennemis sont bien plus vifs et costaud que notre héros et il est préférable de ne pas s'y frotter. Lorsqu'il s'approche d'un ennemi, Tilo doit ralentir son pas (un filtre, matérialisant le danger, apparaît alors à l'écran) et faire en sorte que la jauge de détection n'atteigne pas le seuil critique. En fonction des lieux, les rats réagissent de différentes manières. Certains piquent un roupillon, tandis que d'autres font des rondes et patrouillent sans s'arrêter. Il arrive même qu'un rat soit en position fixe et qu'il faille trouver une parade pour l'en déloger (en lui faisant tomber un tonneau sur la tête ou en détournant son attention en brisant une bouteille sur le sol). Il faut donc analyser chaque mouvement pour éviter de se faire attraper. Lorsque Tilo est détecté par l'ennemi, il ne lui reste plus qu'à déguerpir pour trouver un endroit (tonneau, coffre, placard...) pour se planquer ou s'éloigner suffisamment pour semer son assaillant ! Dans Ghost of a Tale, n'espérez pas vous balader en toute quiétude, les rats sont en nombre et ils peuvent se montrer assez coriaces, surtout lorsque ils attaquent à plusieurs.

RAT-ISSEZ LA ZONE

Parallèlement à l'infiltration, l'exploration joue un rôle important dans la quête du mulot. Tilo doit fouiller chaque endroit pour débusquer de la nourriture - pratique pour se requinquer - ou des objets servant à ses différentes quêtes. Par exemple, rien de tel qu'un costume de pirate pour tromper la vigilance de Kerold, cette pauvre grenouille enfermée dans une geôle. Pour l'heure, ces changements d'apparence n'ont pas livré tous leurs secrets mais on peut s'attendre à des possibilités assez vastes dans le jeu final. Au fil de la progression, l'aventure de la petite souris gagne en profondeur. Ainsi, certains zones obligent le joueur à se munir d'une lampe à huile pour accéder aux endroits sombres et lugubres. Il faudra également trouver une parade pour résister à certains ennemis et dangers, à commencer par les sangsues ou les vapeurs rosâtres qui s'échappent des égoûts. Le monde que l'on découvre est hostile et le rongeur est une proie facile. Heureusement, il peut compter sur sa vivacité pour se cacher tandis que sa petite taille lui permet de se faufiler dans les endroits exigus. Et bien évidemment, comme pour tout jeu d'aventure qui se respecte, des cartes permettent de se repérer et des indices sont disséminés ça et là pour résoudre les différentes énigmes. Ghost of a Tale, grâce à son intuitivité et son accessibilité (même s'il faut être concentré pour se défaire de certaines zones bien gardées), promet décidément une belle aventure.

NE RAT-EZ PAS CE JEU

Vous l'aurez compris en découvrant les screenshots ou les vidéos de ce jeu, Ghost of a Tale dispose de superbes graphismes. Grâce au moteur Unity, Lionel Gallat et ses collaborateurs sont parvenus à créer un monde médiéval cohérent, mais également des personnages, Tilo en tête, fort attachants. C'est bien la preuve qu'il ne faut pas être une équipe de 100 personnes pour réaliser un jeu qui soit visuellement de toute beauté. Sur le plan artistique, le constat est le même. Le design des créatures et la souplesse de l'animation offrent un cachet unique à cet univers de conte pour enfants. Voir frétiller les oreilles de Tilo, admirer sa démarche lorsqu'il se faufile, se moquer des rats qui se grattent le menton... tous ces moments font partie de l'expérience Ghost of a Tale. Il est également important de noter que l'aventure se déroule aussi bien à l'intérieur des bâtisses qu'à l'extérieur et qu'il faudra connaître chaque recoin par cœur (ou presque) pour pouvoir boucler toutes les quêtes. La musique, quant à elle, se fait discrète quand il faut, avec de grandes envolées orchestrales lorsque la situation se durcit. Dans ces conditions, il ne reste plus qu'à espérer que le périple de Tilo se renouvelle suffisamment et que les quelques bugs entraperçus dans cette early access soit éradiqués. Mais vu la passion et l'engagement du créateur et de ses protégés, nous avons de quoi être confiant.