Mirage : Arcane Warfare exploite un background relativement peu utilisé dans le milieu vidéoludique, celui de l'heroic fantasy orientale. Il sera question ici d'esprits, de temples, d'oasis, de magie et autres envoutements, afin de bâtir un socle servant à l'ambiance globale du titre. A partir de cette base, qui offre au jeu un design très coloré dont les tons sont à la limite du cartoon, les développeurs se sont attelés à implémenter un solide gameplay PVP basé sur la joute à courte et mi-distance. Au bout de deux années de développement, leur titre sort enfin de l'ombre et s'offrira d'ailleurs cet été une phase de beta pour les joueurs. La sortie est quant à elle prévue pour cette année sans précision et le prix à payer pour prendre part à la bataille multi en 6 contre 6 sera d'une trentaine d'euros.

Skill-based 6V6 PVP CàC et Mid-Range : vous suivez ?

C'est un gameplay à la fois vif et bien balisé que nous avons pu voir en action à travers un "replay intéractif". Vu la nervosité du titre, ce type de présentation s'impose clairement. On a donc pû admirer un Unreal Engine 4 en action qui offre ici de superbes effets, sans trop de fioritures, et toujours dans le respect de l'optimisation afin que le titre puisse tourner stablement sur la majorité des bécanes.

Le concept est ici très simple : les violets affrontent les oranges, et 12 joueurs prennent donc part à de la bataille en équipe pour le controle de la carte. Les affrontements sont nombreux et la mort vient très vite (après deux ou trois coups). On ne passe qu'une dizaine ou quinzaine de secondes à attendre le respawn et reprenons aussitôt du service pour tenter de faire avancer son équipe vers l'objectif.

Des cartes immenses pour faire varier le gameplay durant la partie

Le premier point qui choque lorsque l'on voit Mirage tourner, ce sont ses immenses cartes. Deux d'entre elles nous ont été montrées lors de la présentation et la première mêlait habilement plusieurs ambiances, oscillant entre le désertique, les intérieurs délabrés, les sous-terrains plus froids et les passages suspendus. Au fil de la partie, le combat se déporte donc d'ambiance en ambiance tout en jouissant au passage d'un level design dont la verticalité est omniprésente. Ce dernier donne d'ailleurs aux joueurs pas mal d'opportunités pour dominer les affrontements suivant les classes qu'ils choisissent.

Sur une carte qui peut durer plus d'une vingtaine de minutes au total, on aura donc tout le loisir de lever les yeux entre deux combats et de se dire "il y a 5 minutes, nous nous bâtions tout là haut". Ce dépaysement est également favorisé par le changement de type d'objectifs à l'intérieur même des maps, puisque la carte vue lors de la démonstration disposait par exemple d'une phase de capture de point (pour faire avancer une des équipe du désert jusqu'aux temples), et enchainait sur de la capture de drapeau sur une seconde phase quelques dizaines de mètres plus bas dans le niveau.

"Donc toi, t'es le mage, tu vas balancer ça et il faut que je contre avec mon 2 !"

Nous vous parlions un peu plus haut du changement de classe, qui peut d'ailleurs être effectué à chaque attente de respawn afin de permettre aux joueurs de s'adapter face à ce qu'ils ont à affronter. 6 classes sont donc disponibles et forment un panel assez variées allant du mage à distance au tank en passant par le backstabbeur ou encore le healer. L'important lorsque l'on choisi sa classe est de bien construire son personnage en choisissant nos trois skills actifs (avec un choix à faire entre deux variantes pour chaque compétence) et de savoir tirer profit de la situation et du level design en analysant bien le terrain et les combats en cours. "Quel bougre vais-je bien pouvoir neutraliser en douce afin de faire avancer mon équipe ?" "A quel moment dois-je claquer ma téléportation pour m'enfuir et laisser le mage bourriner la zone avec ses AOE ?", c'est le genre de questions que vous allez devoir vous poser, et vu le rythme du jeu, vous n'aurez qu'une fraction de seconde pour prendre les bonnes décisions.

Quand le PVP qui fait cogiter

On a donc pu remarquer pas mal de stratégie dans la manière d'aborder les combats et les développeurs se sont même autorisé quelques fantaisies qui fonctionnent vraiment bien. On pense notamment au fait que le soin se matérialise sous forme d'orbes à ramasser sur les cadavres, forçant le tueur à venir chercher son dû, ce qui peut être une bonne façon de se retrouver piégé sur une mine ou harponné par un grapin, par exemple. Côté soin, on pourra également citer l'une des capacités de la classe qui peut healer : la pose de balise de soin. Cette dernière génèrera une dôme de régénération mais se déclenchera qu'après deux ou trois secondes, un laps de temps suffisant pour qu'un des adversaire lance une vague repoussant la balise loin de ses destinataires d'origine.

Vous l'aurez compris : le jeu regorge de petits secrets et de choses à savoir afin de maitriser au mieux les affrontements. Ce constat a été poussé jusque dans ses derniers retranchements car même le skin des personnage est important pour l'analyse du combat. Nos personnages disposent en effet de tatouages sur les bras et de scarifications magiques suivant leur couleur d'équipe. Ces marques brillent quelques nanosecondes avant le lancement d'une compétence, ce qui pourra indiquer l'usage de ces dernières et donc téléphoner un contre adéquat. Tout le cœur du jeu fonctionne sur ce principe, il s'agit d'agir, de parer, de contrer, et d'avoir le bon réflexe pour se placer et attaquer au bon moment afin de terrasser l'ennemi. Un bon sens de l'observation pourra déterminer qui gagne ou perd et chaque indice compte, comme le fait de remarquer qu'un joueur mi-vie à se tient vouté et semble souffrir. Dans ce cas, soyez gentil, achevez-le, ça fait des points faciles. A voir en jeu, c'est très impressionnant et on ne peut qu'avoir envie d'essayer par nous-même.

Un jeu d'action au storytelling raffinée ?

Background oriental oblige, les développeurs en ont profité pour immerger les joueurs dans un socle narratif atypique, léger mais cohérent. Par exemple, nous avons pu voir un bel exemple de storytelling dans les paysages entourant notre carte de jeu. Au loin, dans le décor entourant la carte, nous pouvions voir une montagne magique avec ses éclairs électriques et son environnement nuageux à la forme bien particulière. L'équipe nous expliqua alors que cette montagne a sa propre histoire quasi-mythologique dans le cadre du jeu et que, par ailleurs, elle représentait une des maps jouables sur Mirage. Même constat pour la cité fleurie visible au loin de l'autre côté du paysage et qui, elle aussi représente une des cartes du jeu.

Ce souci du détail semble également avoir été porté sur les skins de personnages puisque les violets et oranges n'ont pas vraiment le même genre d’accoutrements. Certains sont de fiers propriétaires terriens utilisant les âmes et les esprits pour asservir leurs semblables, tandis que les autres respectent leurs équivalents spectraux et utilisent leurs pouvoirs pour rétablir l'ordre, mais vivent dans la pauvreté et combattent en guenilles. Ce n'est pas vraiment ce que l'on attend le plus sur un PVP multi mais ce genre d'attention a le mérite d'exister et d'être bien surtout bien intégré dans les divers éléments visuels du jeu.