Alors que Clash of Clans et Boom Beach continuent de marcher du feu de dieu, Supercell ne se contente pas d’engranger les brouzoufs et de se reposer sur ses lauriers. En effet, le développeur à succès entend bien rafler la mise une fois encore en proposant grâce à un tout nouveau jeu, qui s’éloigne pour une fois du chemin tracé par ses jeux précédents. Lancé dans quelques pays soigneusement choisis, Clash Royale, puisque c’est son nom, a déjà quelques solides arguments à faire valoir. Les quelques heures que nous avons pu passer en sa compagnie ont en effet suffi à nous convaincre que Supercell, une fois encore, a réussi à trouver une formule aussi efficace qu’addictive pour sa toute dernière production. Place donc à notre premier aperçu de ce futur hit du jeu mobile.
Extrait de gameplay de Clash Royale
Avec ce Clash Royale, Supercell se détache (enfin diront certains) du modèle jusque-là utilisé pour Clash of Clans et Boom Beach. Si la stratégie reste à l’ordre du jour, ce nouveau titre emprunte à de nombreux genres pour un résultat, il faut bien l’avouer, assez convaincant. En effet, ce tout nouveau titre utilise sans vergogne des mécaniques issues du Jeu de cartes à collectionner, du Tower Defense, ou encore du MOBA (même s’il s’agit là d’un emprunt relativement léger), le tout bien évidement accommodé à la sauce Free to play. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cet amas de mécaniques diverses s’avère non seulement très sympathique à jouer, mais forme un tout à la fois cohérent, simple à prendre en main, et qui ne verse jamais dans la facilité. Car une fois encore, c’est bien le talent du joueur qui décidera de l’issue d’une bataille.
La carte et le territoire
Dans Clash Royale, tout commence par la constitution d’un deck de cartes, qui contiendra aussi bien les créatures que les sorts qu’il sera possible d’utiliser au cours d’une bataille. Ces cartes constituent le cœur même du jeu, et dans la grande tradition du jeu de cartes à collectionner, possèdent non seulement un jeu de statistiques complet, un coût d’invocation mais aussi un niveau de rareté, l’ensemble de ces caractéristiques déterminant au final leur puissance. Charge au joueur de se constituer un deck de huit cartes lui permettant de triompher lors des batailles à venir. Un choix souvent cornélien tant l’éventail des créatures et sorts est large. Car Clash Royale est de ces jeux qui ne se moquent pas de ses joueurs en limitant l’accès aux cartes les plus rares. Bien évidemment, Free to play oblige, les joueurs passant à la caisse bénéficieront d’un avantage non-négligeable. Néanmoins, et c’est là un fait suffisamment rare pour être relevé, Clash Royale permet très rapidement d’obtenir des cartes rares et épiques grâce à des drops garantis en début de jeu, ce qui équilibre grandement les chances de chacun.
Afin d’enrichir sa collection, plusieurs moyens seront mis à la disposition du joueur, le principal étant un système de coffres que l’on pourra soit gagner en remportant des batailles, soit acheter dans la boutique dédiée, ou que l’on pourra obtenir gratuitement au fil du temps qui passe. Chaque coffre, qui possède un niveau de rareté, permettra non seulement de gagner quelques piécettes, mais aussi d’obtenir un certain nombre de cartes plus ou moins puissantes. Et c’est là que les choses deviennent intéressantes, car lorsque l’on obtiendra des cartes en double, il sera possible de les utiliser pour améliorer ladite carte, lui octroyant de meilleures statistiques (PV, attaque, vitesse de déplacement, etc), et la rendant donc plus efficace sur le champ de bataille. Il existe cependant un bémol à ce système, et pas des moindres. En effet, les coffres obtenus au terme d’une victoire, et qui constituent la source majeure d’obtention de carte, nécessitent un certain temps avant d’être ouverts (de quelques secondes pour les plus petits, à de nombreuses heures pour les plus intéressants). De plus, il n’est possible de lancer qu’une ouverture à la fois, ce qui ralentit encore le processus. Une limitation un peu contraignante, qui est cependant bien vite oubliée dès lors que l’on a accès aux clans, ces derniers permettant d’échanger ses cartes avec les autres membres. Un système qui fonctionne très bien et qui s’avère relativement sain pour le moment, chacun donnant les cartes qui ne lui servent pas.
C’est l’heure du du-du-du-duel
Constituer un deck équilibré c’est bien, mais encore faut-il aller le tester sur le champ de bataille, car Clash Royale est avant tout basé sur les affrontements entre joueurs. Conséquence directe de ce choix de gameplay, Clash Royale nécessitera à tout moment d’être connecté à internet, ce qui limite donc son utilisation, mais a aussi un impact sur la batterie du smartphone (et il s’agit d’une donnée à ne pas négliger). Une fois un match lancé, le joueur se retrouve dans une configuration hybride entre le MOBA et le Tower Defense. Au MOBA, Clash Royale emprunte le système de forteresse et de tours défensives qu’il faudra détruire pour gagner la partie, ainsi que le principe de "lanes" qui sont ici au nombre de deux. Au Tower Defense, c’est le système d’invocation de troupe qu’il récupère, ainsi que système de ressources qui permet de les invoquer. Au début de chaque partie, le joueur aura donc face à lui une main constituée de quatre cartes de son deck, et il devra les invoquer pour aller démolir la forteresse adverse. Bien évidemment, il sera impossible de spammer les créatures, ces dernières demandant de dépenser des élixirs (la ressource du jeu) qui se recharge au fil des secondes qui passent. Une fois invoquées, les créatures se dirigeront inexorablement vers le bâtiment adverse le plus proche d’elle, afin d’essayer de le détruire. Dès lors, s’engage un jeu d’attaques et de contre-attaques extrêmement intéressant, dont les plus fins stratèges sortiront vainqueurs.
Histoire d’éviter que les parties ne s’enlisent, chacune ne dure que trois minutes, avec durant la dernière minute une accélération de la production d’élixirs. Si au terme de ces trois minutes, aucun joueur n’a pris la main sur l’autre en détruisant un bâtiment, une minute est ajoutée, et se joue selon les règles de la mort subite, le premier bâtiment détruit signant la fin du match. En résulte donc des affrontements certes très tactiques, mais aussi extrêmement prenant grâce à leur brièveté. Chaque partie s’avère intense, et demandera d’agir et de penser rapidement afin de contrer les tactiques adverses. Et c’est sans doute ce qui fait la très grande force de Clash Royale, car sur un principe simple, facile à comprendre et à maîtriser, Supercell greffe une dimension tactique et une contrainte temporelle qui demanderont aux joueurs une intense réflexion. Clash Royale, sous ses airs innocents, s’avère donc très complet, et extrêmement intéressant, et l’on distinguera bien vite les grands joueurs à leur capacité à analyser rapidement une situation, et à y apporter une réponse appropriée.
- Aperçu réalisé sur un iPhone 6.
Après quelques temps passé à jouer à Clash Royale, difficile de ne pas être impressionné par le travail effectué par les équipes de Supercell. Car après Clash of Clans et Boom Beach, le studio finlandais a réussi à trouver une formule qui s’avère tout aussi passionnante et qui risque fort de conquérir, une fois encore, le cœur des joueurs mobiles du monde entier. Mélange habile de MOBA, de jeu de cartes à collectionner et de Tower Defense, ce Clash Royale possède de nombreux atouts dans sa manche, à commencer par un gameplay aussi simple à comprendre que difficile à maîtriser parfaitement, offrant ainsi une marge de progression importante permettant de conserver l’intérêt du titre au fil des parties. La réalisation ensuite, s’avère tout aussi convaincante, grâce à des graphismes soignés, une interface sobre, claire et très intuitives, ainsi qu’une utilisation judicieuse de l’univers de Clash of Clan, qui permettra à tous les joueurs de la franchise d’évoluer en terrain connu. Enfin, si dans un premier temps le modèle économique avait de quoi faire peur, il s’avère au final, grâce à un système de clan basé sur l’entraide entre joueurs, très peu présent pour le moment, et loin de pousser à tous prix vers l’achat. Une fois encore, Supercell frappe juste en proposant un titre maîtrisé, équilibré, et déjà parfaitement jouable. Ne reste plus qu’à attendre (non sans une certaine impatience) sa sortie officielle, qui devrait arriver dans les mois à venir.