Attiré par les divers trailers annonçant le retour de miss Croft et un peu moins enchanté en voyant que le gameplay allait ressembler à s'y méprendre à celui du premier reboot, nous sommes arrivés face à la version One avec une furieuse envie d'être agréablement surpris par les améliorations apportées. Heureusement, ce fut le cas pour bon nombre de features ajoutées à ce second opus. En revanche, la claque que la totalité des gamers se sont pris en pleine face il y a deux ans et demi ne sera peut être pas au rendez-vous cette année puisque ce Rise of the Tomb Raider n'a pas l'éclat révolutionnaire qu'avait son grand frère. Au lieu de ça, il propose de maximiser la narration et le voyage, deux axes qui manquait malheureusement à l'opus précédent. En plus de ça, le gameplay s'est vu affiné et le crafting occupe désormais une place prépondérante dans votre aventure. Commençons donc crescendo en attaquant par l'histoire de ce Rise of the Tomb Raider.

= La tête aux 4 coins du monde 

Succédant au Reboot, ce second épisode du nouvel arc de la franchise, aux commandes de Crystal Dynamics depuis 2006, nous place dans la peau d'une Lara Croft forte de son expérience sur l'ile de Yamatai. Bien décidée à redorer le blason de son papounet aliéné par ses pairs, la jeune Lara enquête sur la vie éternelle, un mythe intimement lié à l'histoire d'un prophète ayant œuvré en Syrie avant d'être assassiné par l'ordre de la trinité. Cet organisme militaro-inquisiteur, qui sévit encore aujourd'hui, sera visiblement votre principal adversaire durant l'aventure et sera incarné par Konstantin, un chef machiavélique et blond (histoire de ne pas dénoter avec Mathias de l'opus précédent) que vous rencontrerez très vite au cours de l'aventure.

Si l'histoire est plutôt lambda, c'est la structure de la narration sur ces trois premières heures de jeu qui nous a surpris. En effet, Lara débute son aventure durant la séquence visible à l'E3 2015, en Sibérie à la recherche d'une cité perdue, avant d'être parachutée en Syrie deux semaines plus tôt grâce à un flashback. Nous revenons ensuite à la Sibérie, avec une Lara se réveillant bien mal en point et devant survivre face à son environnement hostile. Ces séquences sont entrecoupées d'autres flashbacks qui viennent renforcer l'empathie à l'égard du personnage et de son histoire, puisque l'on explore ici la relation entre Lara et son père.

Oscar du meilleur chef op'

Outre les diverses améliorations du moteur Crystal Engine, on remarquera surtout dans l'aspect esthétique et technique de l’œuvre une lumière resplendissante et somptueusement retranscrite. De nombreuses textures reflètent à merveille le soleil ou les flares et autres light sticks de la belle anglaise, si bien qu'il est parfois plus impressionnant d'admirer un petit moment les effets de réverbération de lumière sur la peau salie de notre héroïne ou sur les parois glacées des cavernes que de jouer tout de suite à travers les « tableaux ». Nous utilisons volontairement ce terme car chaque zone importante nous est présentée telle une gravure, que l'on prend plaisir à explorer dans ses moindres recoins. En dehors de ça, on notera tout de même une certaine inégalité dans la beauté des textures de certains environnements, et l'aliasing sur la végétation est parfois gênant.

Globalement le moteur graphique ne diffère pas énormément de celui de la mouture 2012 et la véritable différence se fait sur les éclairages, sur les puits de lumières, et sur les reflets. Toutefois, le build présenté semblait quelque peu hésitant techniquement sur certaines séquences. Le framerate, cappé à 30 fps sur consoles, a subi quelques très légères baisses de régime sur des sections comportant de nombreux effets... Sur une version Xbox One d'un jeu en exclusivité temporaire sur Microsoft, à seulement 2 mois de la sortie, il y a de quoi s'inquiéter un peu quant à la perfection de la fluidité. Néanmoins gardons à l'esprit qu'il s'agissait là d'un build preview et que les choses peuvent (on l'espère) être optimisées jusqu'à la sortie finale. Enfin, si les musiques sont toujours aussi belles, on ne pourra que saluer la performance de la VO du jeu tout en reconnaissant bien volontiers les qualités d'une VF cependant mal synchronisée à certains instants.

Gameplay aux petits oignons congelés

Puisque l'on parle plus haut de tableaux, il est à noter qu'au rang des améliorations de gameplay, on retrouve un système essentiel pour bien appréhender des tombeaux et temples que la belle devra explorer : la compréhension des langues. Comme l'ami Deriv le soulignait lors de son aperçu réalisé à la Gamescom 2015, cette facette du gameplay tranche avec la classique exploration plateforme, elle aussi très présente et plus intense qu'avant, pour donner un ton ludique particulièrement appréciable. D'ailleurs, les objets et trésors (59 reliques en tout) seront à nouveau de la partie et peuvent être scrutés de près pour révéler leurs secrets. Toujours du côté des éléments de narration, on retrouve avec plaisir des journaux écrits (185 documents) et audio, dont une flopée enregistrés par le père de Lara.

Seule contre tous, miss Croft l'était assurément dans le précédent épisode, mais Rise of the Tomb Raider pourrait changer la donne en introduisant un peuple guerrier en Sibérie dont le style rappelle fortement les talents de notre anglaise. Lara risque donc de se trouver des alliés mais aussi des rivaux dans les rangs de cette populace que l'on est invité à aider durant l'aventure sous la forme de quêtes annexes. Petit bonus : en plus de varier les plaisirs et de décrocher pendant un temps de la trame principale, ces missions annexes vous octroieront de l'équipement supplémentaire (en l'occurrence des crochets dans la mission que nous avons pu voir, laquelle nous proposait d'aller désactiver une antenne radio). Reste donc à savoir si les récompenses seront suffisamment intéressantes et si les objectifs seront assez variés.

Le New Game Plus du gameplay pour Lara

Si les séquences de QTE rapides sont toujours au rendez-vous (et nous avons pu le voir face aux loups ou à un ours), nous avons été agréablement surpris par la multitude de petits ajouts de gameplay qui rendent le titre plus technique et plus profond qu'avant. Craft rapide de munitions et de soin sur simple pression de touche, sprint, nage, grimpette aux arbres, tyrolienne, feu de camp à reconstruire, pièges à éviter, collecte de ressources... Tout a été repensé et amélioré, si bien que l'on a l'impression de découvrir un new game plus de Tomb Raider. Lara se la joue également plus infiltration qu'avant et pourra user de diverses munitions à l'arc afin d'étourdir les gardes en utilisant des fumigènes toxiques craftés à base d'amanite tue-mouches.

Ces munitions sont notamment craftées pour affronter un ours qui manque de nous tuer lors de notre première rencontre. De retour équipé, le bougre a moins fait le fier et la séquence s'est soldée par une sympathique mise en scène à base de QTE et de bourrinage au piolet... Toujours au sujet de l'infiltration, sachez qu'il est désormais possible de se planquer discrètement dans les buissons afin de neutraliser les gardes en douce comme un assassin dans son foin. Bien évidemment, toute cette nouvelle formule de gameplay s'accompagne d'assistances supplémentaires pour les novices avec 4 niveaux de difficulté aux paramètres différents mais aussi avec un Focus amélioré qui vous montre désormais quel garde est dans le champ de vision de quel autre garde.

Flopée de contenu pour l'exploratrice chevronnée

Les plus complétistes seront ravis d'apprendre qu'en plus d'apporter quelques éléments à "trouver" au gré des niveaux, Crystal Dynamics a en plus ajouté à la trame principale une série de défis : le mode Expedition, sorte de time attack avec des niveaux à rusher que nous n'avons malheureusement pas encore pu toucher. On retrouve également dans les statistiques du jeu un compte de néons à récupérer, de lanternes à shooter, et toute sorte de défis (éviter les dégâts, faire grimper une jauge de combo...).

Puisque l'on est dans les détails chiffrés, restons-y un instant. Sachez donc qu'il y aura plusieurs ressources à collecter, toutes utiles au crafting : tissus, herbes, peaux, matériaux, champignons, bois durs, plumes, pétrole, mais aussi des ressources spécifiques : graisse de sanglier, ramures de cerf, peaux exotiques, minerai de magnésite, peau d'ours, pièces techniques, pièces byzantines, minerai de chromite... Autant d'éléments qu'il faudra scruter dans le décor et ramasser ou se procurer autrement afin de progresser dans votre arsenal, puisque, c'est sans doute une habitude pour beaucoup, chaque halte au feu de camp représente une occasion de se refaire une santé niveau armement.

Du craft et de la customisation en veux-tu en voilà

Enfin, parlons un peu crafting. Comme d'habitude, notre Lara aura trois axes d'évolution : Castagneur (qui maximise les compétences liées au soin et au corps à corps et comporte 15 skills au total), Chasseur (qui améliore votre chasse et vos dons pour le pillage) et enfin, Survivant, qui concerne le craft et l'exploration. Last but not least, la pause barbecue sera l'occasion pour Lara de modifier son équipement de manière significative. Nous avons ainsi pu améliorer notre arc rudimentaire pièce par pièce, ajustant le grip, la corde ou encore l'encoche avec pour chacun de ces "morceaux" 4 tiers d'améliorations possibles. Ces améliorations sont d'ailleurs répercutées sur les modèles d'arcs suivants, ce qui vous permet de ne pas trop pleurer lorsque vous trouvez une nouvelle arme fétiche puisque vos améliorations seront transmises à votre nouveau joujou.