Disponible pour le moment uniquement en version japonaise, Mobius Final Fantasy (à prononcer "Mevius Final Fantasy" conformément à la lecture du titre en japonais) est un free-to-play conçu pour les supports iOS et Android. Les plus pressés peuvent d'ores et déjà le télécharger gratuitement en se créant un compte japonais sur l'App Store ou Google Play, nous l'avons testé sur un iPad et tout fonctionne parfaitement. L'offre freemium implique bien évidemment des achats in-app facultatifs, par exemple pour recharger la stamina ou acquérir des queues de phénix et autres bonus divers et variés, mais rien qui ne soit indispensable à la progression. Autrement dit, le jeu semble avoir déjà de quoi nous occuper un bon moment avec son contenu par défaut, ce qui est tout à son honneur.

L'esprit Final Fantasy

Produit par Yoshinori Kitase avec un scénario confié à Kazushige Nojima (FFVII, FFX), le titre se veut littéralement truffé de clins d'oeil et de références à l'univers Final Fantasy, comme ces Pampa qui s'invitent à la fête en tant qu'invocations ou ces chimères bien connues (Ifrit, Shiva...) qui rejoignent la liste des créatures puissantes utilisables en combat via des cartes. Le scénario intègre lui carrément des personnages du premier Final Fantasy et démarre alors que notre avatar échoue, amnésique, dans le monde de Paramitia où il est considéré comme le nouveau "guerrier de la lumière" porteur d'espoir. Guidé par l'imposant chevalier noir Garland, la princesse Sarah emprisonnée dans un cristal, mais aussi par Mog et la fée Echo, cet étranger venu d'on ne sait trop où se prénomme Wol et devra faire face à Chaos et à ses légions. Son périple le mènera à travers toutes les régions du monde qu'il parcourra via des routes à embranchements sur des maps locales, ou en se téléportant à différents endroits du globe pour accéder à toutes sortes de missions.

Les jobs, encore et toujours

Mobius Final Fantasy embarque également la notion de jobs, chère à la série, Wol pouvant librement adopter l'une des classes que le joueur aura débloquées parmi les 12 qui semblent être disponibles sur l'ensemble du jeu. D'abord guerrier, mage noir ou voleur, il deviendra ainsi tour à tour ranger, chevalier, mage blanc, hunter, voire chevalier noir. Bien sûr, ces changements de jobs influeront de manière sensible sur le gameplay, les bonus octroyés en combat n'étant pas les mêmes selon les classes jouées, chacune permettant aussi de déclencher un coup spécial bien distinct. Leur évolution s'effectuera d'ailleurs de manière indépendante par le biais d'une grille d'aptitudes à déverrouiller à l'aide des graines récupérées en combat. La seule perspective de devoir développer le "skill panel" de chacun de ces jobs promet déjà de longues heures de jeu.

Tour par tour tactile et tactique

Mobius Final Fantasy est un RPG au tour par tour qui s'appuie sur un système d'éléments déterminant les points forts et les faiblesses des adversaires. Avant de lancer un combat, mieux vaut donc checker le type d'élément qui interviendra durant la mission pour partir avec le job le plus approprié, tous ne permettant pas d'utiliser l'ensemble des éléments intervenant dans le jeu. Ces éléments fonctionnant par paires (feu / eau, vent / terre), vous devez veiller à disposer à la fois de cartes liées à l'élément fort et à l'élément faible de l'adversaire. Les premières vous serviront principalement à vous défendre en utilisant ces éléments comme barrière magique (Element Drive) pour réduire les attaques de l'ennemi, tandis que les secondes vous permettront de briser sa garde pour le terrasser rapidement.

En général, à moins que la petit fée ne vienne vous octroyer un bonus de tours d'action, vous ne disposez que de trois tours de jeu avant de laisser la main à vos adversaires. Mais si les ennemis les plus faibles ne résistent pas à de simples attaques physiques exécutées d'une pression sur l'ennemi ciblé, la plupart des ennemis bénéficient d'une protection qu'il faut réussir à faire sauter avant d'entamer leur barre de vie. C'est là que réside toute la stratégie de Mobius puisqu'il faut piocher dans les éléments produits à chaque tour pour jouer les cartes à éléments capables de réduire la première jauge à zéro afin de briser la deuxième jauge de défense (le "Break" façon FFXIII) avec des attaques physiques pour accéder directement à la jauge de PV de l'ennemi. Bien sûr, le fait de jouer à ce moment-là une carte liée à l'élément contre lequel l'adversaire est vulnérable sera le meilleur moyen de le pulvériser rapidement.

Le principe rappelle un petit peu Resonance of Fate et sa notion de dégâts superficiels à convertir en dégâts réels, et c'est en tout cas ce qui fait le piment des affrontements de Mobius Final Fantasy. On regrette, en revanche, que les cartes jouées à l'aide des éléments se traduisent par de simples effets visuels à l'écran, là où on aurait bien aimé voir toutes ces créatures s'animer sous nos yeux. A l'instar des barrières magiques, le déclenchement des coups spéciaux s'effectue via un menu secondaire situé à bas à droite de l'écran, tout comme les soins de base rendus possibles lorsque des coeurs apparaissent dans la liste des éléments.

Et sur la durée ?

A l'issue de ces premières heures de jeu, on peut craindre que le soft ait tout de même un peu de mal à se renouveler sur le long terme car les missions consistent toutes à terrasser plusieurs groupes d'ennemis, avec parfois des boss à la clef. Les schémas d'action finissent par se répéter et les nouvelles cartes n'arrivent pas assez vite pour nous permettre de diversifier nos decks rapidement. On peut malgré tout procéder à des fusions pour booster nos cartes qui bénéficient toutes d'un niveau d'expérience individuel. Un level est également attribué au héros, indépendamment de son job, ainsi qu'à chaque deck construit en fonction du potentiel des cartes choisies. Dans sa globalité, le classeur peut abriter pour l'instant 114 cartes, et les obtenir toutes devrait nécessiter des dizaines d'heures de jeu.

Le fait de devoir choisir à chaque fois la carte d'un autre joueur en soutien avant de lancer une mission constitue par ailleurs une bonne idée, notre place dans le classement mondial étant mise à jour à chaque fin de mission. On peut également se téléporter à différents points du globe pour s'adonner à des quêtes bonus à durée limitée, ou revenir dans des lieux déjà explorés pour défier les golems qui apparaissent de temps à autre afin de récupérer des clefs requises pour déverrouiller d'autres chemins. En somme, ce Mobius Final Fantasy nous réserve sans doute encore bien d'autres surprises et on a hâte que Square Enix le localise en Occident.