Lorsque Sony ferme en 2012 Studio Liverpool, anciennement connu sous le nom de Psygnosis, plusieurs membres historique de l’équipe sont allés monter de leur côté R8 Games, et ce dans un but très précis. Lequel ? Celui de donner à WipEout la suite que la série méritait. C’est ainsi que les amateurs de courses anti-grav ont vu débarquer, courant 2015, Formula Fusion. Les fans de WipEout se frottaient les mains puisque, outre le talent des développeurs, le titre pouvait compter sur la participation de Tim « CoLD StoRAGE » Wright et de The Design Republic, à qui l’on doit respectivement l’identité sonore et visuelle de WipEout. Autant dire que le projet était lancé sur les bons rails, et ce que l’on peut en voir en 2019, à quelques mois d’une sortie définitive, aurait plutôt tendance à le confirmer.

Une esthétique toujours aussi léchée

Les clones de WipEout et de F-Zero n’ont pas manqué ces dernières années, avec pour ne citer qu’eux les très intéressants Redout et Fast RMX / FAST Racing NEO. Mais si les sensations étaient plutôt bonnes, il était difficile de s’attacher à ces jeux, pour une bonne raison : les créations de Shin’en et 34BigThings avaient finalement assez peu d’âme. Ils essayaient de faire du Psygnosis, sans être Psygnosis, en somme. De son côté, si Pacer s'inspire évidemment de WipEout, le jeu a une esthétique qui rappelle le meilleur des jeux de course futuriste des années ‘90, avec ces petites touches de design industriel, ses stickers japonisants, ses fausses publicités futuristes… Pacer charme dès les premiers instants le joueur avec son visuel raffiné et inspiré, qui est soit dit en passant confortablement installé sur une direction technique extrêmement solide. R8 Games est peut-être un petit studio indépendant mais leurs développeurs ont du talent et le jeu tourne sans broncher en 4K à 60 FPS.

Si l’univers graphique de Pacer séduit, les oreilles reçoivent le même traitement que nos yeux avec une bande-son electro hyper efficace. CoLD StoRAGE n’est d’ailleurs pas le seul musicien à participer à l’OST du jeu puisqu’il est épaulé par Dub FX. Le mariage est heureux et la bande-son de Pacer, si elle est sans doute moins mémorable que celles des premiers WipEout, fait le job et achève de faire du titre un digne descendant des jeux de Psygnosis.

Rapide et furieux

Bien entendu, sa seule esthétique ne pourrait suffire et vous vous en doutez probablement, Pacer est aussi un excellent jeu de course. Là encore, l’influence de WipEout est partout, dans le design des véhicules, des armes, ou des tracés. Des tracés souvent assez étroits, faut-il le préciser, coincés dans des décors futuristes du plus bel effet. La sensation de vitesse est ahurissante et techniquement, le jeu tient ses promesses, en ne toussant absolument jamais. On retrouve un pilotage assez similaire à celui de WipEout, avec des véhicules très flottants, qui chassent beaucoup de l’arrière-train dans les virages. Trop, peut-être : dans les modes de difficulté le plus élevés (FF-1000 et Elite), passer un virage sans freiner comme un damné tient du miracle. En activant les aérofreins ou en levant le pied, la vitesse diminue de manière dramatique et sur les circuits les plus techniques, on a un peu la sensation d’avoir le hoquet, avec de courtes accélérations et des successions de sections beaucoup plus lentes. Autrement, vous finirez par toucher les bordures du tracés avec l’arrière-train de votre bolide, ce qui est très, très frustrant. En somme ce n’est pas là que la conduite est la plus plaisante, et ce pour une bonne raison : le jeu ne le permet pas vraiment. Pas sûr que l’entraînement suffise...

Néanmoins, en optant pour un mode de difficulté plus raisonnable (FF-2000), on s’amuse énormément dans ce Pacer qui nous rappelle les meilleurs jours de jeux de course futuristes. C’est rapide, fluide et surtout, ça en met plein la vue. Pour n’importe quel fan du genre, difficile de résister à la tentation de relancer une course, la fameuse « petite dernière », tant la vitesse et l’univers envoûtent, hypnotisent. Difficile de se lasser de ce Pacer. La démo qui nous a été confiée avait été purgée de son mode Campagne mais on pu essayer différents types de course et surtout le fameux garage, qui permet de customiser à volonté les cinq types de véhicules présents dans le jeu. Tous ont leur petit truc, que ce soit leur look bien entendu mais aussi leurs particularités de conduite. Certains accélèrent plus vite, d’autres sont plus maniables ou freinent plus forts… Des grands classiques en somme, mais que l’on redécouvre avec plaisir, en grande partie grâce à l’esthétique très réussie des véhicules, et des différentes livrées qu’il est possible d’utiliser pour les personnaliser.