Les sports mécaniques peuvent prendre de nombreuses formes. Une aubaine pour les studios de jeux vidéo, toujours à la recherche d’un concept frais et différent. Comme les Suédois de Zordix Racing, qui se sont dits que le franchissement d’obstacle en buggy, ça pourrait faire un jeu rigolo. On est donc allé vérifier ça par nous-mêmes.
Overpass la seconde
Nous avons pu essayer Overpass lors d’un événement organisé sur Paris par l’éditeur Bigben. Après une présentation orale d’environ quinze minutes, nous avons pu essayer le jeu (une démo PC) pendant près de 45 minutes.
C’est avec une curiosité non dissimulée que nous avons découvert Overpass. Dans l’absolu, l’idée nous paraissait intéressante mais aussi dangereuse : entendre un gros 4x4 nous hurler dans les oreilles parce qu’il essaie de grimper en haut d’une colline, voilà qui peut vite se montrer désagréable. Une nuisance sonore que même de bonnes sensations de conduite ne sauraient faire oublier. Il fallait donc qu’Overpasse trouve quelques idées pour faire la différence. Bonne nouvelle, il s’en sort avec les honneurs, mais nous ne sommes pas encore complètement convaincus par la proposition.
Un concept simple
Overpass repose sur un concept finalement très simple : le joueur est placé sur une piste très accidentée et doit arriver au bout le plus vite possible. Cela peut se faire de deux manières : dans des courses d’obstacles, dans lesquelles il devra réussir à accomplir plusieurs tours ; ou dans des épreuves typées hillclimb, dans lesquelles il suffit de se rendre d’un point A à un point B, ce dernier se trouvant en hauteur. Pas d’adversaire direct, sinon l’impitoyable chronomètre qui mesurera la qualité des performances. Et bien entendu, le terrain en lui-même. Overpass étant un jeu de franchissement d’obstacles, les différents parcours en sont chargés. Rochers de tailles diverses, pentes ascendantes ou descendantes extrêmement prononcés, petits chemins boueux, il y a de tout et on ne peut que saluer le talent des level-designers qui ont su concocter des épreuves franchement pas évidentes. Chaque section représente un nouveau défi qui doit être abordé en tant que tel, renouvelant ainsi très régulièrement l’intérêt du jeu. On reste toutefois dubitatif quant à l’intérêt de la chose sur des sessions de jeu plus longues, mais dans l’immédiat, cette première prise en main a réussi à nous amuser, ne serait-ce que pour le challenge qu’il nous a opposé. Même si tout n’était pas parfait.
Un moteur physique à peaufiner
Car vous l’imaginez bien, dans un tel jeu, il y a un secteur en particulier que les développeurs doivent travailler : la physique. Si celle-ci est trop légère, trop arcade dira-t-on, escalader un rocher ne représenterait pas vraiment de difficulté ; il suffirait d’écraser l’accélérateur et d’attendre que la voiture finisse, bon gré malgré, par passer. Avec Overpass, Zordix Racing vise quelque chose d’un peu plus subtil. Il faut constamment vérifier la position de ses pneus, doser intelligemment l’accélération, et prendre en compte la répartition du poids de son buggie avant de prendre la moindre décision. Par exemple, en hillclimb, on tâchera de faire en sorte qu’au sommet d’une pente, le poids du bolide aille le plus vite possible à l’avant de celui-ci, afin que les roues avant puissent avec un maximum de traction. L’idée est bien entendu de parvenir à atteindre ce palier, sans que le buggie ne se retrouve sur le toit. Et mine de rien, ce n’est pas évident. D’abord parce que Overpass se montre assez exigeant, avec une physique plutôt précise sur les effets de transferts de masse, ou même de traction. On sent les pneus qui accrochent et lardent la terre, créant des sillons qui par la suite pourront être utilisés à bon escient. À l’inverse, on comprend vite lorsqu’ils n’ont aucune prise sur ce qui se trouve autour d’eux, et balayent le vide.
Toutefois, s’il est plutôt efficace sur ces sensations, Overpass a encore du travail puisque les différents buggies que nous avons pu essayer étaient trop légers. On l’a bien ressenti sur les sauts ou sur certains changements de direction, où un léger contact avec un rocher pouvait permettre de pivoter rapidement son véhicule. De quoi faciliter la tâche et donc de tuer le gameplay en exploitant un défaut évident.
Bizarrement amusant
Et pourtant. Malgré ce défaut, malgré son visuel daté, malgré une formule dont on a vite fait le tour, Overpass nous a accroché, lors de cette session de découverte. On s’est surpris à recommencer, encore et encore, les mêmes épreuves pour réussir un bon chrono, ou simplement pour parvenir au sommet d’une épreuve de hillclimb. Il y a un fun limité mais presque instantané, le genre qui pousse à revenir et à réessayer, à expérimenter, à tenter de nouvelles choses. Chaque tentative a quelque chose de personnel : c’est un combat entre le joueur et la route. On ne sait pas franchement si sur une session plus longue, le charme opérera à nouveau puisque dans l’absolu, nous n’avons pu essayer que deux épreuves différentes. Mais sur ce premier essai, impossible de le nier : nous nous sommes amusés et on a même eu du mal à lâcher la manette, incapable que l’on était d’admettre notre défaite.
Malgré des lacunes techniques évidentes et une proposition assez peu sexy sur le papier, Overpass a réussi à nous intriguer, grâce à des sensations satisfaisantes et les nombreux défis qu’il oppose au joueur. On attend quand même de voir sir la formule fonctionne sur une session de jeu plus longue.