Les amateurs de C-RPG ont été gâtés fin 98. Après un ras de marée portant le nom de Baldur's Gate, dépoussiérant les codes du RPG occidental, une autre franchise, déjà établie de son côté, a donné naissance à un nouvel épisode sur le vieux continent en décembre 1998. Comme un cadeau de Noël pas très catholique, Fallout 2 débarquait sur nos machines.
Les personnes tombées amoureuses de l'univers post-apocalyptique délicieusement dépeint dans le tout premier Fallout n'ont pas eu à attendre bien longtemps pour poser les mains sur sa suite. Sorti en Mars 1998 le premier titre de Black Isle Studio avait rencontré un franc succès commercial. 9 mois plus tard, Fallout 2, développé par les mêmes équipes et toujours édité par Interplay, véritable pilier du RPG occidental en son temps, a été initialement perçu comme une version 1.5 de Fallout.
À vrai dire, ces remarques n'étaient pas totalement infondées. Outre ses nombreux bugs, largement pointés du doigt à sa sortie, Fallout 2 ressemblait effectivement à une version largement augmentée de l'épisode d'origine. Univers nettement plus vaste, ajustement de l'ergonomie ou de microdétails rendant parfois pénible la traversée du jeu, Fallout 2 avait effectivement tout, sur le papier, pour n'être qu'une simple continuité de son prédécesseur, sans franchement en bouleverser la formule.
Mais, dans cette optique d'améliorer les écueils de Fallout, Black Isle a aussi poussé le sentiment de liberté à son paroxysme. Rarement à l'époque la sensation de créer de toutes pièces et d'incarner réellement un personnage n'avait été aussi présente. Que vous souhaitiez incarner un bon samaritain ou la dernière des ordures, le jeu vous en laissait la possibilité, tout comme celle de jouer un wanderer fait de nuances de gris. Le système de Karma, déjà présent dans l'épisode précédent, se trouve largement amélioré dans Fallout 2. Désormais, agir comme la dernière des brutes dans une zone ne déclenchera pas l'hostilité de la carte entière, mais simplement à l'endroit de vos méfaits. Les compagnons, quant à eux, bénéficient tous d'un traitement soigné et l'ensemble des actions possibles est plus mature qu'auparavant.
Même encore aujourd'hui, rares sont les jeux procurant un tel sentiment de liberté et d'incarnation. En outre, c'est aussi du côté de l'écriture que Fallout 2 a surclassé son prédécesseur. Entre narration au cordeau, propos désespéré mêlé d'humour corrosif à multiples niveaux de lecture, Fallout 2 est parvenu à assoir au sein de la pop culture l'univers déjà prometteur de l'épisode précédent.
Encore considéré comme culte aujourd'hui, Fallout 2 a rejoint directement la 19e place de notre classement des 100 meilleurs jeux de tous les temps, preuve que le titre occupe une place à part dans l'univers du RPG occidental.
Trailer "informatif" de Fallout 2