Si le premier jeu The Legend of Zelda sort en 1986, il faut attendre le fameux Ocarina of Time, en 1998, pour pouvoir dévorer le premier manga Zelda. En effet, chaque histoire sur papier reprend celle du jeu éponyme et développe son univers. C’est Akira Himekawa qui est en charge de relever ce véritable défi avec cette première adaptation dont Nintendo attend énormément. Sous ce pseudonyme de mangaka se cachent en réalité deux japonaises, A. Honda et S. Nagato (Astro Boy).

Et la légende naît

C’est donc avant la sortie de Ocarina of Time que le duo de mangaka découvre le monde de The Legend of Zelda. Leur premier contact avec le jeu est un trailer qui impressionne par sa 3D. Amatrices d’équitation, elles sont immédiatement subjuguées par la cavalcade d’Epona et ce monde vibrant. Hasard, ou volonté des déesses d’Hyrule, leur éditeur les contacte peu de temps après pour leur proposer un nouveau projet : Un manga pour accompagner la sortie du titre. Le début d’une formidable épopée.

Succès mérité pour ce premier essai, qui va initier toute une série de mangas pour accompagner les titres suivants. A ce jour, les fans de Link peuvent donc le retrouver dans les ouvrages suivants :

• Ocarina of Time
• Majora’s Mask
• Oracle of Seasons
• Oracle of Ages
• Four Sword adventures
• A Link to the past
• The Minish Cap
• Phantom Hourglass
• Twilight Princess

L’ensemble de ces mangas est disponible dans notre contrée grâce à Soleil Manga, en édition simple, ou Perfect, avec, bien évidemment, des couvertures rigides et du papier de qualité supérieure. De bien beaux objets pour les amateurs de la saga. Le tome 3 de Twilight Princess sortira d’ailleurs dès le 29 novembre prochain.

Découvrez dès maintenant le premier tome de The Legend of Zelda Twilight Princess

Un défi relevé avec brio

Faire passer un univers aussi dense du jeu vidéo au manga n’est pas une mince affaire. Pourtant, Akira Himekawa y parvient à chaque fois avec maestria. Comme nous l’avons développé dans un précédent article, il n’existe pas un Link, mais une myriade de héros du temps. Chaque jeu a son ambiance, son Link, sa Zelda, et tout cela est parfaitement respecté dans les mangas, qui vont jusqu’à reprendre le style graphique de chaque épisode console. Ainsi, nous profitons d’un monde très oppressant dans Twilight Princess tandis que les traits de Oracle of Seasons/Ages s’avèrent plus légers et très orientés cartoon. Si vous avez joué à un jeu The Legend of Zelda avant de lire sa version papier, vous serez agréablement surpris d’y retrouver personnages, situations et lieux sous forme d’hommages soignés.

Mais plus qu’un simple copier/coller au format livre, chaque volume apporte un éclairage nouveau sur les événements du jeu. Il est évident que des centaines de pages de combats et de résolutions d’énigmes ne seraient pas particulièrement digestes à lire. Un nouveau média implique donc une narration différente qui permet de parfaitement compléter l’oeuvre originale. C’est ainsi que l’on n’est nullement choqué de trouver, à chaque fois, un Link doué de parole, lui qui se borne généralement à quelques cris dans le monde vidéoludique. Tout en respectant le personnage, ces dialogues lui apportent une nouvelle dimension et permettent de le rendre plus humain. Link n’est plus l’avatar du joueur, mais un être doté de ses propres pensées et émotions. Des situations et personnages inédits sont également de la partie pour densifier le récit et lui apporter de la cohérence, sans jamais trahir le matériel original.

Nintendo a visé juste avec ce duo talentueux et les équipes de développement des différents jeux ont même parfois puisé leur inspirations dans ces mangas. C’est, par exemple, le cas du peuple piaf de Wind Waker, très proches des personnages imaginés pour un chapitre bonus du manga Ocarina of Time. Tous les fans de la saga trouveront donc dans ces lectures une nouvelle façon de prolonger le plaisir en terre d’Hyrule.