Star Wars 1.5

Trente ans après la destruction de la seconde Etoile Noire, l'Empire semble avoir trouvé un second souffle grâce au Premier Ordre, nouvelle organisation emmenée par le leader suprême Snoke qui commandite le sith Kylo Ren pour retrouver le jedi Luke Sywalker. Du côté de la Résistance, on se prépare à attaquer la base Starkiller (clin d'oeil quand tu nous tiens) qui n'est autre qu'une arme de destruction massive ayant fusionnée avec une planète et capable de raser des systèmes solaires. Si la toile de fond de ce nouveau Star Wars donne dans le conventionnel, il n'en reste pas moins que l'introduction à cet opus est fortement symptomatique du projet dans son ensemble.

Ainsi, outre le déroulé écrit de rigueur plantant le décor, le réalisateur ne s'embarrasse jamais avec des dialogues superflus ou même une intrigue politique afin de maximiser le rythme de son métrage. De fait, si le film s'avère dynamique, il perd en cohérence à cause d'un manque de repères ou du moins d'informations sur la façon dont le Premier Ordre s'est construit. Le but du Réveil de la Force n'est donc pas de plonger le spectateur dans une histoire dense où intrigues et pouvoir se partagent les rôles clés mais bel et bien de nous ramener au début des années 80, du temps de la première trilogie à qui le film empreinte des références voire des scènes entières. Il ne faudra donc pas s'étonner d'avoir ce fort sentiment de déjà-vu d'autant qu'on y retrouve Harrison Ford et Carrie Fisher dans les rôles de Yan Solo et de la Princesse Leia. Il est d'ailleurs assez étonnant de voir à quel point Abrams ne s’embarrasse pas avec la logique lors de la scène d'introduction de Solo qui arrive un peu n'importe comment.

Pour autant, difficile de ne pas sourire en revoyant ce bon vieux Han toujours flanqué de Chewie surtout que les anciens passent le flambeau à Rey et Finn, duo très réussi, campé par des acteurs plein d'énergie et au potentiel intéressant qui devrait être pleinement dévoilé lors du prochain épisode. Reste que face à eux, le nouveau «méchant», Kylo Ren, peine à convaincre. Si son côté colérique le démarque dès le départ de son prédécesseur, Dark Vador, ses liens avec la Résistance et ses aptitudes ne suffisent malheureusement pas à faire de lui un Sith à la hauteur. On remarquera à ce sujet que Le Réveil de la Force, à l'inverse du premier Star Wars voire même de L'Empire contre- attaque, n'arrive pas vraiment à se suffire à lui-même dans le sens où le potentiel de Kylo Ren, les questions sans réponse (notamment sur la nature de Rey) et la fin ouverte nous poussent davantage à attendre l'épisode suivant qu'à savourer pleinement l'instant présent.

Abrams adoubé par les fans ?

Néanmoins, J.J. Abrams assure le spectacle grâce à son talent et nous sert même au passage quelque scènes comptant parmi les plus impressionnantes de la saga. De fait, entre une somptueuse course-poursuite avec le Faucon Millennium ou la bataille spatiale finale, évoquant certes celle du Retour du Jedi, mais véritablement ébouriffante, Le Réveil de la Force s'avère être un bon film à défaut d'être un excellent épisode de la franchise.

Pas de quoi maugréer pour autant surtout que le film, avec son fan service constant, s'évertue à brosser le fan dans le sens du poil, trop sans doute car se faisant, il oublie parfois de faire avancer une histoire dont le but premier est d'amener la dernière scène porteuse de lendemains excitants dans lesquels Rey tiendra une grande place en temps que Jedi accomplie, du moins on l'imagine. Au-delà de ce constat, le film réussit toutefois à entretenir la flamme qui sera ravivée dès cette année grâce à Rogue One qu'on se plaît déjà à imaginer plus ambitieux et profond que cet Episode VII.

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