Dragon Ball étant à l'origine un manga, nous nous sommes intéressés à cet univers et aux multiples apparitions de Goku dans d'autres séries. Sans surprise, on découvre que l'auteur, Akira Toriyama, s'est amusé à relier ses différentes créations entre elles. Ainsi, dans le tome 7 de Dragon Ball, Arale rencontre Son Goku et lui donne un sacré coup de main pour vaincre le Commandant Blue. À l'inverse, l'anime Dr Slump fait référence, à de nombreuses reprises, aux exploits de Goku. Dans l'un des épisodes, Akane et Arale jouent à un jeu de combat opposant Goku à Vegeta. Dans un autre, Arale insère une cassette Dragon Ball dans un appareil et on peut assister, un court instant, à un affrontement entre Goku et Kid Buu (qui, pour le coup, sont en noir et blanc). Dr Slump est évidemment très loin d'être la seule licence à multiplier les références à Dragon Ball. Si la série a servi d'inspirations à de nombreuses sagas (Sailor Moon, Naruto, One Piece...), elle s'est offert de multiples cameos dans des créations plus ou moins connues. Dans l'épisode 6 de Naruto SD, Ten Ten sort une carte de la boite de jeu et découvre un message faisant référence à la saga Freezer, lorsque l'affreux SpoilAfficherMasquertue Krilin, rendant fou de rage Son Goku, qui se transforme alors en Super Saiyan. Dans l'anime Yu-Gi-Oh! 5D, le physique de Roman Goodwin est calqué sur le modèle de Baby Vegeta dans Dragon Ball GT. On peut également parler de Pokémon, et de la série Noir & Blanc, où certaines attaques sont dessinées en suivant le style des fameux Kaméhaméha.

D'un côté, Yu-gi-Oh ! 5D, de l'autre, Dragon Ball GT

Au fil des ans, le Japon et ses créateurs n'ont eu de cesse de puiser dans l'histoire de Son Goku pour glisser des clins d'œil aux exploits de l'enfant-singe. Si certaines représentations sont fidèles à l'œuvre de Toriyama, d'autres sont en revanche de grosses parodies. Dans l'anime Watamote, on peut ainsi découvrir une séquence où l'héroïne principale, Tomoko, se retrouve dans la position désormais culte de Yamcha, lorsque celui-ci est tué par un Saibaman. On dénombre aussi de nombreuses parodies dans l'anime (et manga) Bobobo-bo Bo-Bobo, où les personnages se griment régulièrement en héros de Dragon Ball. Don Patch, par exemple, se transforme en Super Saiyan et se dote de la célèbre coupe dorée. On peut aussi glisser que Super Sonic, dans la série Sonic X, est directement inspiré par la transformation de Goku. Autant dire que le Japon est friand de ces cameos et rares sont les séries à n'exploiter aucune référence à Dragon Ball. Mais là où ça devient intéressant, c'est que la création occidentale n'y échappe pas.

La première série qui vient à l'esprit est évidemment les Simpson. Dans l'épisode "Le Pire du Soleil Levant", lorsque Homer et sa clique se retrouvent dans une usine d'anguilles et qu'il utilise l'une d'entre elle pour changer la chaîne de TV. Le programme lui demande alors s'il veut regarder un épisode de Dragon Ball Z. Ce doublage n'apparaît toutefois pas dans tous les pays. Plus proche de nous, le dessin animé Billy et Mandy, aventuriers de l'au-delà, caricature dans l'un de ses épisodes la célèbre coupe des Saiyan. Dans Mes Parrains sont magiques, on peut carrément apercevoir un personnage grimé en Vegeta, à la manière de son arrivée sur Terre après la défaite de Raditz. Enfin, dans Teen Titans Go !, Robin prend la coupe de Goku durant un court instant.

Robin en mode Son Goku dans Teen Titans Go !

SEPTIÈME ART

Le monde de l'animation n'est pas le seul à s'être inspiré de Dragon Ball. Il en est de même avec le cinéma, puisqu'on détecte de multiples films faisant écho aux aventures de Son Goku. Parmi les premières références devenues incontournables, on trouve la saga Matrix et son chapitre final Matrix Revolutions. Les sœurs Wachowski sont fans de l'œuvre de Toriyama et de nombreuses scènes sont partiellement reprises de l'anime, à commencer par le combat ultime opposant Neo à l'agent Smith, qui fait directement penser aux affrontements aperçus dans Dragon Ball. Dans le film Fight Club, mettant en scène Brad Pitt et Edward Norton, on peut voir des coffrets DBZ saccagés avec d'autres films pour les besoins d'une séquence. Dans la Guerre des Mondes, on peut apercevoir des figurines de Pilaf et Satan dans la voiture tandis que l'apparition du Hiro du futur dans la séries Heroes est directement, vous l'aurez compris, copiée sur la venue de Trunks. Toujours dans cette même série, le personnage Ando maîtrise une technique dite du "Supercharging" qui est une reprise du Kaméhaméha.

Pour un aspect plus "léger", il faut se tourner vers le film "40 ans toujours puceau" on peut apercevoir une figurine de Son Goku sur le lit d'Andy ainsi qu'une boite de Kibito sur l'une des armoires. Dans Esprits Criminels, Penelope Garcia et son acolyte, le pirate informatique, sont visiblement fans de Dragon Ball puisqu'ils possèdent des figurines de Goku, Gotenks ou encore Gohan Buu. À côté de ces séries et long-métrages, il faut aussi signaler de nombreux doublages faisant référence à Dragon Ball, comme dans Friends with Money, une comédie de 2006 avec Jennifer Aniston. Bref, le septième art s'est considérablement appuyé sur Dragon Ball au cours de ces dernières années. Et pour la petite anecdote, sachez que les deux univers se le rendent bien. Si Jackie Chan aime beaucoup Dragon Ball, il faut savoir que ce sont ses propres films, tels que Drunken Master ou le Marin des mers de Chine, qui ont directement inspiré Akira Toriyama lors de la réalisation de son manga. La boucle est bouclée !

Le cinéma et le monde des séries TV se sont emparés du phénomène Dragon Ball

TOUCHE MUSICALE

Dans la lignée des productions cinématographiques, l'univers de la musique s'est, lui aussi, laissé aller au jeu des aventures de Goku. En France, il paraît impensable de passer à côté du groupe Saïan Supa Crew, mélange de rap, de zouk ou de reggae, dont le nom s'inspire directement du célèbre manga. Il en va de même avec l'artiste Kavinsky qui s'amuse, avec son titre Rampage, à reprendre l'un des célèbres samples de l'anime. D'une manière générale, et le constat est dressé de fort belle manière par les Inrocks, Dragon Ball a toujours inspiré les musiciens et chanteurs de l'hexagone, et surtout les artistes de la scène rap française. Au-delà de l'univers d'une incroyable richesse, c'est surtout la dualité entre Goku et Vegeta qui intéresse les créateurs. Exceptée celle-ci, les musiques de DBZ ont souvent été reprises, comme avec Dragon Rash de Demi Portion. Outre le clip et les paroles, qui reprennent totalement l'univers de Toriyama, la mélodie utilisée n'est autre que celle de Tapion. Il en est de même avec le groupe PNL, tandis que Vegeta a même servi lors d'un clash Instagram entre Booba et Kaaris. Dragon Ball est ancré dans la culture moderne et ce n'est pas près de changer.

Outre-Atlantique, le constat est identique. Mike Shinoda, le chanteur du groupe Linkin Park, a récupéré le thème de Perfect Cell pour son titre Spell it Out. De son côté, Snoop Dogg a révélé, à plusieurs reprises, être fan de Gogeta. Domo Genesis, quant à lui, possède carrément un titre appelé SS4 (pour Super Saiyajin 4) et une pochette dévoilant le célèbre personnage à la longue chevelure. D'autres groupes vont encore plus loin, comme le prouve Not Forgotten de From the Shadow, qui relate l'histoire de C17. La pochette de l'album va même jusqu'à représenter le cyborg du Dr. Gero. La scène musicale n'a pas échappé à la déferlante Dragon Ball et on remarque d'ailleurs qu'il s'agit, généralement, de genres et de thèmes très engagés.

LE JEU VIDÉO EN POINT FINAL

En dehors des jeux vidéo estampillés Dragon Ball, avec Xenoverse 2 sorti récemment, la série de Akira Toriyama a également inspiré une foule de titres depuis la fin des années 80 jusqu'à aujourd'hui. En 1988, le jeu de Taito, Kuri Kinton, s'empare littéralement de l'œuvre du mangaka. Dès les premiers instants, le personnage principal - qui ressemble à s'y méprendre à Goku - détruit une porte blindée à l'aide d'une boule de feu, façon Kaméhaméha. Il en est de même avec le Hadoken de Ken et Ryu, qui reprend la même forme et la même posture que la boule de feu de Goku. Dans Naruto Shippuden : Ultimate Ninja Storm 3, il existe un DLC permettant à Naruto de revêtir la célèbre tenue orange de Goku et son Rasengan est alors modifié sous la forme d'un Kaméhaméha.

Kuri Kinton, un jeu oublié mais dont l'inspiration ne fait aucun doute.

L'autre grande référence, qui a surtout un écho du côté américain, est très utilisée dans les jeux vidéo modernes. Pour comprendre, il faut se remémorer l'affrontement opposant Goku à Nappa et Vegeta. Comme vous le savez, les Saiyan disposent d'un détecteur capable de mesurer la force. Et dans cet épisode, le doubleur de Vegeta force le trait en disant "It's Over 9 000 !", ce qui ne manque pas d'abasourdir Nappa. Malgré l'erreur de traduction (en V.O, c'est bien de 8 000 dont il est question et non 9 000), cette intonation est devenue un phénomène sur Internet et l'univers du jeu vidéo s'en est emparé. Que ce soit dans Ratchet & Clank, World of Warcraft, Scribblenauts, Ace Attorney Investigations ou encore Theft Auto : Chinatown Wars Grand Theft Auto : Chinatown Wars, tous exploitent un succès ou un élément intitulé "It's Over 9 000". Amusant, non ?

It's over 9 000 !

Maintenant, on peut s'attendre à ce que l'avenir nous réserve le même type de surprises. Dans l'univers du jeu vidéo, Dragon Ball Xenoverse 2 est là pour prouver que l'univers d'une série n'est jamais immuable, qu'on peut le modeler pour en faire un background solide. Tout comme ce mélange de combat, d'exploration et de MMO, la saga DBZ a servi de socles à des domaines très variés et démontre que ses limites peuvent être repoussées, quitte à brusquer certains fans comme on peut le voir avec Dragon Ball Super (et comme ce fut le cas avec Dragon Ball GT). Le monde n'est pas près d'arrêter de s'accaparer cette formidable licence et c'est tant mieux !