Alors que Sony se félicite régulièrement du succès de sa PS4 et que le constructeur vient de baisser le prix de sa machine depuis le 16 septembre dernier, l'ex CEO de l'entreprise se rappelle que les choses n'étaient pas aussi roses à l'époque du lancement de la PS3.
C'est dans le cadre d'une interview accordée à IGN que Jack Tretton, nommé à la tête de Sony juste avant le lancement de la PS3, est revenu sur le prix de la machine à son lancement, qui était effectivement à l'époque la plate-forme la plus chère du marché et qui devait en outre s'imposer face à une 360 déjà en place depuis un an et une Wii financièrement et conceptuellement attractive. Sans jamais se départir de sa réputation d'homme qui a le sens de la formule, Tretton a déclaré qu'accéder à ce poste avant la commercialisation de la PS3 était comme "être nommé capitaine du Titanic avant qu'il ne heurte l'iceberg".
Commercialisée entre 500 et 600€, la PS3 ne représentait pas le plus mineur des investissements pour les consommateurs. Et, selon Tretton, en dépit de la bonne réception de la machine, appréciée pour ses performances, Sony perdait de l'argent à chaque PS3 vendue. La principale difficulté selon l'ex CEO était de succéder à la PlayStation 2, dont les ventes ont fait d'elle l'une des plates-formes les plus vendues de l'histoire. Il aurait donc « été plus facile » pour Sony de produire une sorte de « PS 2.5 » plutôt qu'une nouvelle machine, avec une technologie plus avancée. Toutefois, le parti des performances a été entériné, entraînant des coûts de production élevé.
C'était difficile à produire, c'était extrêmement coûteux à produire. Alors lorsque le prix a été fixé, tout le monde savait qu'il n'était pas favorable aux consommateurs. Et étonnamment, Sony perdait de l'argent, même à ce tarif.
Alors, nécessairement, diffuser une machine à un tarif si élevé n'était déjà pas évident et même si l'argument du lecteur blu-ray était un point fort de la PS3, le catalogue de films à ce format était assez peu fourni et onéreux. Ajoutez à cela une concurrence bien implantée et vous obtenez selon Tretton le « pire scénario de lancement » que vous puissiez imaginer.
C'était l'un des scénarios de lancement les plus difficiles que vous puissiez imaginer, sachant que la Xbox 360 était déjà sortie, que vous êtes bien plus chers que vous le vouliez, que vous avez un inventaire bien moins fourni que celui que vous vouliez au lancement et que ça allait être une courbe d'apprentissage en termes de développement de software et de capacité de production.