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Quand une mise à jour de la plateforme Oculus empêche ses jeux de se lancer sur un HTC Vive, c'est la parole de Palmer Luckey qui est une nouvelle fois remise en cause... à moins qu'il ne s'agisse une fois de plus d'une question d'interprétation.
Aussi dommageable que cela puisse être, aucun standard n'existe actuellement dans le domaine de la réalité virtuelle, si bien que Oculus d'un côté et HTC de l'autre ont bien pris soin de limiter l'utilisation de leurs casques VR respectifs aux seuls jeux dont la compatibilité avec leur matériel a été validée. Cependant, au-delà des stores applicatifs intégrés à l'environnement de l'un et l'autre, les utilisateurs du Rift se sont vu offrir la possibilité de récupérer et de lancer des jeux SteamVR (partenaire de HTC), quand à l'inverse les détenteurs du Vive ont pu essayer des jeux a priori réservés au casque concurrent. Comment ? Tout simplement par l'intermédiaire d'un patch codé en amateur et baptisé ReVive. Il faut dire que techniquement, et notamment au niveau de la gestion de l'affichage, les deux casques se ressemblent beaucoup...
Comme on pouvait s'y attendre, ces initiatives qui consistent à jouer en dehors des barrières tracées par HTC et Oculus ne plaisent guère aux sociétés concernées. En conséquence, Oculus VR a mis à jour la plateforme logicielle de son Rift en fin de semaine dernière en intégrant une correction au niveau des "vérifications d'intégrité de la plateforme". Une manière détournée de dire que les pilotes du Rift vérifient dorénavant qu'un casque Oculus est bel et bien branché au PC avant de valider le lancement des applications autorisées. Or, comme l'explique l'équipe qui se cache derrière ReVive, leur patch fonctionnait en trompant le logiciel d'Oculus et en faisant passer le casque HTC Vive pour un Oculus Rift aux yeux du système. Ces derniers affirment d'ailleurs qu'en branchant sur le système un kit de développement Oculus, leur patch continue de fonctionner et donc d'autoriser le lancement des jeux du Rift sur un Vive.
Chacun ses jeux...
Pourtant, interrogé par ArsTechnica, Jim Redner de chez Oculus a affirmé que cette mise à jour n'avait pas pour but de bloquer ce genre d'utilisations contre nature, mais avant tout "d'empêcher le piratage et de protéger les jeux et les application que les développeurs fabriquent". Quant à l'intitulé "Platform Integrity Checks" lu dans les notes de la mise à jour, il indique qu'il s'agit d'une notion "commune dans l'univers des plateformes qui permettent de valider l'achat d'un programme quelconque par un consommateur".
Voilà qui, en tout cas, semble aller à l'encontre des déclarations du co-fondateur d'Oculus VR Palmer Luckey qui, en décembre dernier, expliquait sur Reddit : "Si les gens achètent un jeu chez nous, je me fiche qu'ils le modifient pour le lancer où ils veulent (...) Notre objectif n'est pas de faire du profit en bloquant les utilisateurs sur notre seul hardware, sinon pourquoi diable supporterions nous GearVR et serions en contact pour établir ce genre de relations avec d'autres fabricants de casques ? La boutique d'applications que nous avons créé avec Oculus Studio et les jeux que les gens peuvent acheter au travers de celle-ci sont exclusifs à la plateforme Oculus dans son ensemble, pas au Rift en particulier".
Quant aux développeurs du patch ReVive, ils ont visiblement déjà réussi à contourner la nouvelle protection mise en place, au moins partiellement, mais ce nouveau hack n'a pas permis de garder intacts les verrous numériques protégeant les jeux, ouvrant par la même la voie à d'éventuels piratages. Il n'est donc pas dit que les détenteurs d'un HTC Vive puissent goûter aux jeux exclusifs à l'Oculus Rift très longtemps.